Chapitre 52 - Je veux faire mes adieux

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Dès notre retour au complexe, Regina part travailler dans la cuisine Je l'observe écraser toutes les baies en une pâte avant de l'essorer dans un morceau de tissu, extrayant le jus dans quatre verres différents. C'est un travail intense mais je reste en retrait pour la laisser le faire seule, ne voulant pas interférer, mais lorsqu'elle prend deux verres et laisse les deux autres, je m'en saisis rapidement et suit Regina jusqu'à la table où les garçons sont assis.

(On peut dire que je suis sa paire de mains bonus.)

- Allez, Killian. Il faut que tu boives ça. Ordonne Regina.

- Tout ? Ça ressemble à de l'huile. Répond-il.

- Oui, tout. Et estime-toi heureux, c'est meilleur que de l'huile.

Graham et Neal prennent leurs verres sans se plaindre, mais Auguste a la tête posée sur la table, je sens la tension dans ses épaules quand je lui fais une petite tape.

- Hey, t'es réveillé ? Je demande.

- Je crois.

- Bien, c'est une bonne chose. J'ai quelque chose qui devrait t'aider à te sentir mieux. Tu peux me regarder ?

Il grogne mais relève lentement la tête, les yeux creusés par la fatigue. Auguste est bien trop pâle, et je me dépêche pour lui mettre le verre à la bouche, ne voulant pas qu'il s'évanouisse avant d'avoir bu le jus.

- Juste avale ça, ok ? Dis-je.

- ... Emma, je suis en train de mourir ?

- Non, non, tu l'es pas ...

(Pas encore. Mais il n'a vraiment pas besoin d'entendre ça.)

- Où est Hope ? Je veux faire mes adieux. Articule-t-il.

Malgré moi, je sens un sourire étirer mes lèvres.

- T'es vraiment attaché à Hope, hein ?

- Je l'ai fabriquée de mes propres mains. Et si je pars, y'aura plus personne qui saura comment elle marche ...

- Auguste, tu ne vas nulle part, d'accord ? Et Hope vole juste derrière toi.

Auguste se tourne dans son siège au ralenti, assez pour voir le drone au-dessus de son épaule, produisant un petit bourdonnement. Hope monte et descend de quelques centimètres dans les airs, je peux presque imaginer qu'elle est en train de faire la vague.

- Tu vois ?

- Ouais. Je suppose qu'on est tous les deux bien vivants. Réplique-t-il.

Je relève les yeux et voit que Regina s'est retirée au font de la pièce, utilisant un autre chiffon pour essayer de frotter les taches causées par les baies de ses doigts.

(Et le résultat n'est pas génial.)

Elle jette le chiffon sur le côté et soupire, s'effondrant sur la première chaise à sa portée. Les yeux de Regina s'imprègnent de mélancolie, elle nous regarde sans vraiment nous regarder, perdue dans ses pensées.

(Elle essaie tellement fort. Dès que la fièvre est passée, Regina voulait directement se remettre au travail. Je sais que son indifférence n'est qu'une façade, même si elle ne veut pas qu'on voit à travers. Personne n'essaie de gagner autant de temps que possible s'il n'en n'a rien à faire.)

Je ramasse les verres vides et retourne dans la cuisine, les posant dans l'évier. Je lance un autre regard en direction de Regina et me mordille la lèvre.

(Je ne devrais pas me soucier de ce qui se passe entre nous alors qu'elle prend soin de tout le monde. C'est déjà assez stressant sans que je la fasse paniquer avec un câlin. Argh, ça sonne tellement égoïste. Je n'ai même jamais été malade ! Pas étonnant qu'elle prenne du recul.)

- Emma, où t'es partie ? Appelle Neal.

- J'arrive, Neal. Je débarrassais seulement vos verres. Qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux juste parler. Tu sais, t'es partie tellement longtemps et je pensais ...

Je le laisse continuer sans l'interrompre, même si mon esprit commence à s'évader lorsque Neal détaille son plan pour un journal de l'amitié. Si c'est ce qui le garde conscient, il peut pipeletter autant qu'il veut.

(La meilleure chose que je puisse faire c'est mettre sur pause quoiqu'il y ait entre Regina et moi. Si le pire devait se produire, je veux qu'elle puisse s'appuyer sur moi, pas s'enfuir.)

Castaway [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant