Nano (Jeong Yunho Fanfic)

01ⁿ

Ça brûle.

Je peut pas bouger, et ça brûle.

Ces deux derniers mots remplissaient l'esprit de Sierra alors qu'elle luttait pour reprendre possession de ses sens, essayant de comprendre ce qui pouvait bien être en train de lui arriver. Mais la douleur ne cessait d'augmenter, se propageant d'un point derrière sa nuque jusque dans toutes ses extrémités, et elle ne pouvait penser à rien d'autre qu'à la vision de son sang en train de bouillir dans ses veines.

Les râles qui avaient commencés à sortir de sa bouche se transformèrent finalement en cris lorsque l'effroyable brûlure augmenta encore d'intensité, et c'est à peine si elle distinguait d'autres voix que l'écho de la sienne en tentant de remplir ses poumons pour hurler encore. Même l'air lui sembla fait de flammes quand il entra dans ses bronches, alors que son corps commençait à être agité de spasmes incontrôlables.

Mais elle sentait malgré tout que quelqu'un se trouvait près d'elle, un homme, et lui aussi était en train de crier.

– Plus de sédatifs, vite !!

Ce fut la dernière chose qu'elle entendit avant de retourner dans l'obscurité profonde d'où elle était sortie, sans vraiment savoir si la douleur cessait où non.

° ° °

Ses sourcils tremblèrent avant même que ses yeux ne tentent de s'ouvrir, la première manifestation physique de sa surprise de ne plus ressentir aucune sensation de brûlure. Elle devinait qu'elle était allongée dans un lit, et le bip bip régulier de machines qui emplissait la pièce lui faisait penser à un hôpital.

Retournant à son examen interne une fois son environnement défini, elle fronça les sourcils encore un peu plus. La douleur était partie, mais quand même, quelque chose n'allait pas.

Sa respiration était plus lente et plus profonde qu'elle n'aurait dû, son cœur battait trop doucement. Et même si l'impression de flamber de l'intérieur avait disparue, elle pouvait sentir que sa température corporelle était anormalement élevée. Ça n'allait pas, mais en même temps, elle se sentait merveilleusement bien.

Tout ça n'avait aucun sens.

Un étrange réflexe lui fit alors refermer ses paupières presque entrouvertes, des bruits de pas étouffés parvenant un instant plus tard à ses oreilles pour s'arrêter à quelques mètres d'elle. Puis des voix, une masculine et une féminine, qu'elle entendait très clairement cette fois, commencèrent à discuter. Elle devinait que leurs propriétaires se trouvaient de l'autre côté d'un mur, et pourtant elle percevait parfaitement les vibrations de leurs cordes vocales, ajoutant ainsi un nouveau symptôme bizarre à la liste qu'elle se constituait mentalement.

–... On la garde endormie encore quelques heures le temps de faire les prélèvements, et ensuite on lui fera faire les tests physiques, disait l'homme, qu'elle reconnu comme étant celui qui avait réclamé qu'on l'endorme.

– Et s'ils sont concluants ? Que fait-on d'elle, ensuite ? Demanda la femme.

– S'il sont concluants, elle sera la première dont le corps ait jamais accepté la nanotechnologie. Soit elle restera de son plein gré pour nous aider à reproduire son résultat, soit... Il faudra qu'on la fasse rester de force. De toute façon, son décès a déjà été annoncée à ses parents.

De force..? Annoncer mon décès..?

Pour l'instant toutes ces paroles n'avaient aucun sens pour Sierra, et pourtant elle se doutait déjà qu'elles en aurait, aussitôt que les souvenirs flou rôdant à la lisière de son esprit finiraient par se révéler. En attendant, elle continua de simuler un sommeil profond en entendant une porte s'ouvrir, puis se refermer.

Son visage ne bougea pas d'un millimètre quand elle senti une aiguille percer la fine peau à l'intérieur de son coude droit, sans doute pour une prise de sang, et elle se laissa faire quand des doigts gantés tirèrent sur sa lèvre inférieure pour y passer ce qui ressemblait à un coton de tige.

– Ses constantes sont vraiment extraordinaires, murmura finalement la voix de femme, comme si elle se parlait à elle-même.

Sierra entendit ensuite deux petits claquements et un bruissement, correspondant sans doute au bruit d'une personne retirant des gants en caoutchouc avant de les jeter dans une poubelle, et la voix masculine répondit.

– Oui, c'est plutôt inattendu, mais ses capacités physiques ont l'air d'avoir été améliorées par l'opération. Tout son corps fonctionne comme celui d'un athlète de très haut niveau, tout le temps. Les tests vont servir à mesurer à quel point.

C'est donc ça...

La courte phrase avait le mérite de donner un semblant d'explication à ses étranges rythmes pulmonaires et cardiaques, et même si l'envie de se lever et de s'enfuir commençait à fourmiller dans ses jambes, continuer d'écouter encore un peu tant que personne ne soupçonnait rien semblait être une bien meilleure idée. Mais même si elle décidait de repousser l'échéance, une seule chose était dors et déjà claire pour elle.

Il fallait qu'elle parte d'ici.