OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]

17 | Ashika

J'étais euphorique, à la limite de mourir de joie. La boule de poils dans mes bras, qui ne cessait de me lécher le visage, était le plus beau cadeau sur Terre. Je n'avais jamais cru qu'un jour, j'aurais le droit à un chien, mais c'était le cas et bon sang, j'avais l'impression d'avoir cinq ans et de découvrir Monsieur Nours sous le sapin de Noël.

J'ignorais comment Maze avait eu l'idée et j'étais sûre à 95% qu'elle m'avait offert ce chiot pour bien enquiquiner papa. Mais aussi pour me faire plaisir et ça...

Mon animal à moi. Papa m'avait toujours répété qu'on ne prenait pas un animal sur un coup de tête. C'était un être vivant qui dépendait entièrement de nous. Un être vivant qu'il fallait aimer et qu'il ne fallait jamais, jamais abandonner juste parce qu'on ne se sentait plus capable. Rien n'était aussi facile.

Si j'étais prête ? Je n'en savais rien et pour le moment, je m'en fichais bien. J'avais un chiot rien qu'à moi !

— T'as vu papa ? criai-je, émerveillée. Un chien !

— On risque pas de le louper, c'est sûr, dit-il.

Maze ricana, fière d'elle :

— Un problème avec ça, Krig ? Triste que je sois celle avec le meilleur cadeau ?

Des rires. J'étais en transe. Je lâchai l'animal et il se mit à sauter dans tous les sens, jappant de contentement. Cool.

— Qui osera offrir son cadeau après ça ? Tu abuses, Maze ! bougonna Abel.

J'éclatai de rire et attrapai mon chiot par l'encolure pour le ramener contre moi. Je croisai le regard de papa :

— Mana écoutera mieux que tous tes Ritters réunis, p'pa !

— Mana ? releva Maze, c'est donc son prénom ?

Papa pencha la tête sur le côté avec un sourire et la voix d'Aslander s'éleva, couvrant toutes les autres.

— Ça signifie amour en Japonais.

Je hochai la tête :

— Je serais son Allen !

Aslander compris la référence, tout comme papa. Les deux hommes avaient passé un certain temps avec moi, à me lire des mangas plutôt que des histoires.

Abel s'avança et me tendit son cadeau. Un livre. Une nouvelle série. Il eut le droit à un bisou de ma part et je me retrouvai dans ses bras, tournoyant avec lui.

De la part de Yuri, je reçus un immense coffret rempli de sachets de thé venant d'Asie. De sa compagne, Imy, j'eus le droit à une tunique d'une douceur incroyable. En fait, je reçus énormément de vêtements, ce qui m'évitait d'aller faire les magasins. Tant mieux pour moi.

Je passais de bras en bras.

Le téléphone sonna alors et je me jetai dessus :

— Oncle Arkan !

Son rire, tout en ton grave, résonna dans l'appareil et me fit sourire un peu bêtement.

— Joyeux anniversaire, petite Hachi.

Il s'excusa de ne pas être avec nous et promis de convaincre papa de me laisser venir très bientôt dans le cadre de nos entraînements à l'extérieur du Fief.

Mana aboyait dans tous les sens, heureux d'être là. Papa réussi à m'attraper et, main sur mes yeux, il me fit prendre la direction de ma chambre. Mon sourire allait crever les plafonds à cette vitesse-là.

J'avais seize ans et j'étais gâtée comme jamais. C'était un peu comme si tout le bonheur du monde s'était concentré sur moi et comme s'il n'avait aucune limite.