38 | Maze

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Tout avait dérapé. À un point qui n'était plus contrôlable.

À un point inimaginable. Vraiment ? Est-ce que c'était vraiment le cas ? Je me racontais des salades. Voilà ce que je faisais depuis le début.

Il y avait les moments de flou total et ceux, criant de vérité.

C'était à en perdre la tête.

C'était à se demander le sens des événements.

Mak tenait Warren en joue. Si le lycan faisait un pas de plus, mon homme n'hésiterait pas une seconde. Il ferait feu. Et ce serait encore pire.

Ça l'était déjà. Comment faire pire ? Comment faire mieux ?

Les balles dans nos flingues étaient en argent. Un maximum de dégâts chez les lycans. C'était le but après tout. Mais putain, il s'agissait de Warren.

Non. De la bête en lui.

L'appel du sang chez lui était fort. Dangereux. Voilà pourquoi Mak n'y réfléchirait pas à deux fois. Il ne le pouvait plus.

Ma propre main était posée sur la crosse de mon arme, mais je ne l'avais pas tirée de mon holster. Parce que j'en étais physiquement incapable.

Je. Ne. Pouvais. Pas. Faire. De. Mal. À. Cet. Homme.

Lycan ou pas.

Danger ou pas.

J'étais faible. Tant que c'en était alarmant.

Nous nous trouvions devant une vieille maison, dans un quartier qui ne comptait plus beaucoup d'habitants.

Une camionnette blanche devant moi. Une immatriculation que je connaissais.

Et qui aurait pu tout changer.

— Putain, Warren, recule, grommela Mak.

Ses mains avaient le mérite de ne pas trembler. Mais était-il déterminé pour autant ? Je ne voulais pas qu'il fasse une bêtise. Je ne voulais pas qu'il se rajoute un poids sur la conscience.

— Tu les as laissé passer, dit le lycan, d'une voix qui n'était plus très humaine. Si tu avais fait ton boulot, ma fille SERAIT ENCORE LÀ !

Il hurla. Son venin. Sa haine. À mon égard. Il ne me quittait pas des yeux. Il était enragé. L'animal dans le corps de l'homme.

Sa peine était cuisante. Bien plus forte que la mienne, qui me dévorait les tripes pourtant. Qui menaçait de me voler une part de moi-même, si ce n'était pas déjà trop tard.

— RECULE !

Tout se passa très vite. Si j'avais été sensée, j'aurais pu avoir peur, mais après Hachi, j'avais cette impression que je n'avais plus rien à perdre.

Pas même ma propre vie.

J'entendais encore ses hurlements. Ils étaient gravés dans ma tête. Appelant son père, encore et encore.

Tout était là. Sur ma rétine et dès que je fermais les yeux, ça défilait.

J'avais échoué.

Warren avait échoué.

Là était la vérité.

Abel et Yuri, qui étaient les deux les plus proches de leur Krig, se jetèrent sur lui pour le plaquer au sol avant qu'il n'agisse vraiment. Le coup de feu de Mak parti et vrilla mes tympans.

Ça siffla.

— J'aurais préféré que ce soit toi, murmura-t-il.

Je fermai les yeux, cherchant mon souffle.

OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant