OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]

56 || Joshua

Je me débattais.

Encore et encore.

Comme si c'était la dernière chose à faire avant de mourir.

Les mains de l'homme étaient sur ma gorge, m'empêchant de respirer.

Pourtant, ma gorge se contractait pour tenter d'aspirer quelque chose. N'importe quoi.

De l'air si possible.

Oui de l'air !

Le regard de l'homme était plein de flammes.

Des flammes qui allaient me tuer si...

Je criai et me redressai brusquement dans mon lit. Je posai mes mains sur ma gorge, la pressant doucement. L'air siffla dans ma gorge avant que les battements de mon cœur ne se calment.

Je comptai les palpitations au niveau de mon poignet. Lentement. Surement. Lili m'avait appris à faire ça pour me calmer et en général, ça fonctionnait plutôt bien. Comme en ce moment. Je réussis à ne pas pleurer. Je regardai sur ma droite. Yona dormait, recroquevillée contre mon flanc. Je me rallongeai aussi calmement que possible pour ne pas la réveiller. Je restai sur le dos, observant le plafond.

Je restai immobile, me demandant quand ces cauchemars allaient cesser. Ce n'était pas comme si je pouvais y changer grand-chose.

La main de Yona se posa sur mon épaule et la pressa gentiment. Je tournai ma tête pour voir les deux grands yeux de la jeune femme m'observer.

— Cauchemar, soupirai-je. Rien de grave. Rendors-toi.

— Sur ?

La voix faible de Yona réussissait toujours à me faire sourire. Je ne savais pas trop pourquoi, mais c'était comme une petite victoire à chaque fois.

— Pas vraiment, admis-je.

Yona réussit à rouler dans le lit pour allumer. Elle dormait plus souvent avec moi que dans sa propre chambre, alors nous avions installés deux trois trucs dans notre repaire. Elle regarda mon réveil et haussa ses épaules. Elle portait un de mes vieux t-shirts qui avait un gros smiley jaune dessus. Le smiley souriait. Depuis l'épisode de la salle de bain, on avait trouvé la technique pour Yona et sa jambe. La plupart du temps, pour ne pas voir les traces de ses blessures, elle portait un leggin. Sur internet, on en avait trouvé de toutes les couleurs. Ce soir, c'était celui avec les tâches de toutes les nuances de vert possible.

— Il est six heures, souffla-t-elle. Petit déjeuner ?

Je ne pus refuser. Elle enfila un gros pull offert par Lilibeth quand elle avait compris que Yona était plutôt frileuse. Et moi, j'enfilai un gilet à capuche avec un jogging basique. Avant de sortir de la chambre, je chopai mes lunettes. Je devais m'entraîner aujourd'hui, autant être directement en tenue de sport. On descendit en silence dans la cuisine, Yona me tirant derrière elle, ma main chaude dans sa main froide.

Cela faisait pratiquement deux semaines et demie que Yona était à la maison. Pratiquement un mois et demi qu'elle était dans nos vies.

Tout avait été chamboulé à son arrivée. Y compris la façon dont je voyais notre monde. On arrivait à trouver notre équilibre chez l'autre, et même si Maryse n'aimait pas ça, on s'en sortait. Chacun de notre côté, mais ensemble.

Yona alluma la lampe de la hotte. Je m'assis au comptoir de la cuisine et la regardai faire, mon menton sur mes mains, affalé sur le bar.

— Tu as dormi toi ? murmurai-je.