— Tu serais pas un peu rond comme une barrique, toi ? lâchai-je.
Mak gloussa. Il gloussa. Ce qui en disait long sur le taux d'alcool dans son sang. Mais bon, il était en permission pour une fois et il semblait bien en profiter. Avec notre job, c'était dur pour nous. Alors ouais, le mariage d'un Empereur était plutôt une bonne occasion pour lever le pied.
Moi, ça m'avait arrangée d'être de service ; pas besoin d'enfiler une foutue robe. J'étais pas suicidaire non plus. Ça aurait plu à quelqu'un, à n'en pas douter, mais très peu pour moi.
— Un chouïa, répondit-il en joignant le geste à la parole.
Je levai les yeux au ciel. Mais sourit quand même. Dur de faire autrement avec un phénomène pareil, bon sang !
— J'aime pas les mariages pourtant, baragouina-t-il.
— Moi non plus.
Celui de ma sœur avait été une torture. Autant physique que psychologique et j'avais été à deux doigts de me planquer sous une table avec les gosses. Au moins eux, ils savaient faire la fête. Mais je m'en étais tirée et tête haute en plus. Donc je pouvais être fière de moi. Mon psy avec.
Mak se frotta les yeux, un peu à la façon d'un enfant et cette image-là se superposa à une autre. Il était alors plus jeune et dans un état qui n'était pas beau à voir.
Il ne s'appelait pas alors Mak.
Et il était loin d'être flic.
Une sale histoire. Qui faisait partie de celles qui parfois, hantaient encore mes nuits.
Le mauvais côté du boulot.
Celui qui pouvait pousser certains des nôtres à mettre fin à leur jour. Et il n'était pas toujours question d'être psychologiquement instable.
Ma radio grésilla.
Pour le moment, hormis quelques petits malins, il n'y avait rien eu de catastrophique. Un groupe de Terras avait été intercepté à quelques kilomètres du parc, évitant l'esclandre. Nous étions là pour ça après tout. Même si d'après moi, les hommes du Kaizer faisaient tout. Ça ne me dérangeait pas. Même si nous étions la Brigade Noire, nous étions là pour les débordements au niveau des humains.
Comme on le disait souvent, un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
Expression de merde, mais qui avait du sens parfois.
— Tu vas être en état de rentrer ?
Mak haussa les épaules. Il en tenait une bonne quand même, et son hôtel n'était pas dans le coin.
— J'peux dormir avec toi ?
Je fis la moue et choppai mes clés dans ma poche pour lui tendre, mais il secoua la tête :
— J'préfère rester encore un peu. C'est OK ?
Je lui aurais bien dit d'aller se foutre dans un coin en m'attendant, mais ça ne me semblait pas être une superbe idée. Si je demandais à un de mes hommes de l'amener jusque chez moi, ça irait ?
Je soupirai.
— Marchons un peu.
Il hocha la tête et fourra ses mains dans les poches. Je crois qu'il n'avait pas envie qu'on le voie comme ça. Mak avait son égo. Ce que je pouvais comprendre.
Jamais je ne pourrais le juger. Surtout pas lui.
Je donnai quelques instructions et baissai le volume de la radio. Nous étions plus loin que le cœur de la fête. Bientôt, vu l'heure, le couple impérial s'éclipserait. J'avais encore le temps pour une petite ronde. Et comme ça, ça ferait décuver un peu l'idiot avec moi.
VOUS LISEZ
OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]
WerewolfLa fille d'un des plus puissants Krig d'Australie disparaît. Dans son sillage, elle emporte bien plus que son seul souvenir. Une meute s'étiole, les liens s'effritent. Tout vole en éclats et ce qui fut se délite lentement, mais sûrement. Dans...