Les gradins vibraient sous la force des spectateurs. C'était toujours sacrément impressionnant d'être là, même si je n'avais jamais été du genre à aimer le sport à outrance. Là, c'était un peu différent puisqu'il s'agissait d'Ashika. J'avais appris à apprécier ces rencontres avec elle et grâce à elle. Un peu comme une mère l'aurait fait naturellement. C'était un peu bizarre de penser ça et je me demandais ce que mon psy en aurait dit. Un truc qui m'aurait fait grogner, sans aucun doute possible.
J'étais prise en sandwich entre deux supporters que je connaissais bien pour être les parents des coéquipières de Hachi. Certains étaient clairement investis d'une mission lorsqu'il y avait un match. Et c'était drôle. Pour moi. Je venais simplement soutenir Hachi sans trop me mettre en avant.
Ça me rappelait lorsque j'allais voir mes frangins, plus jeune. Qu'est-ce que j'avais pu écumer les terrains. Ça n'avait pas été une si mauvaise expérience que ça, mais pas une partie de plaisir non plus.
Un panier fut marqué par l'équipe adverse et la capitaine de Hachi hurla je ne sais quoi. Le netball était un sport collectif se jouant par équipe de sept. C'était, pour beaucoup, un dérivé du basket, sans pour autant y ressembler au niveau des règles.
Le but du jeu était simple : il fallait être l'équipe marquant le plus de points sur un temps imparti de soixante minutes découpées en quart. Je connaissais tout ça par cœur pour avoir vu un nombre incalculable de matches avec Warren. Les paniers se trouvaient aux extrémités du terrain et ne possédaient aucun panneau vertical comme au basket pour permettre un rebond. Ici, pas le droit de garder le ballon plus de trois secondes ou de le faire rebondir. Les joueuses (puisqu'au final, c'était un sport comptabilisant plus de femmes que d'hommes) étaient assignées à des positions spécifiques, qui définissaient leurs rôles au sein de l'équipe et qui restreignaient leurs mouvements dans certains endroits du terrain. Ainsi, seules deux positions pouvaient marquer des buts.
Hachi était de celle-ci. Elle était Goal Attack ; ce qui voulait dire qu'elle pouvait attaquer dans la zone du but, mais aussi dans le cercle de but et la zone centrale. Elle était d'ailleurs en action en ce moment même et je rivais mon attention sur elle.
J'adorais la voir à l'œuvre. Elle était mue par une force extérieure et rien, absolument rien ne pouvait l'arrêter lorsqu'elle était lancée de cette façon.
Son père lui avait donné cette niaque de vaincre, de ne rien lâcher, mais de savoir se montrer fair-play et bonne joueuse. Ce qui soit dit en passant, n'était pas toujours facile. D'après moi. Mais Hachi était bien trop gentille pour être mauvaise avec les gens ou pour avoir un comportement déplacé. Pendant un moment, la voyant gamine, je m'étais dit qu'elle finirait par se faire bouffer par le monde et par la mentalité de certaines personnes, mais on parlait de Hachi ; dès que les gens la voyaient, ils l'adoraient. Pas si étonnant que ça. Je m'étais laissé prendre aussi. En même temps, comment lui résister ? Très bonne question, ça.
Dans ma poche, mon téléphone vibra. Je le tirais pour jeter un coup d'œil. Et grognai. Ma soirée était écourtée. Je me levai et m'excusai auprès de mes voisins pour pouvoir sortir de la rangée et remonter les gradins vers la sortie.
Dehors, il faisait un froid à vous faire claquer des dents. Je n'avais pas pensé à prendre un manteau plus chaud. J'appuyai sur la touche de rappel automatique et Mak et décrocha à la première sonnerie.
— Il y a eu un homicide au niveau de Petrie Plaza, dit-il.
Je déverrouillai ma voiture et me glissai à l'intérieur. Après avoir mis le contact, je poussai le chauffage au max et passai en haut-parleur.
— Du monde sur les lieux déjà ?
Je pouvais entendre Mak s'affairer sur son clavier d'ordinateur, tapant plus vite que je ne le pourrais jamais.
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OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]
WerewolfLa fille d'un des plus puissants Krig d'Australie disparaît. Dans son sillage, elle emporte bien plus que son seul souvenir. Une meute s'étiole, les liens s'effritent. Tout vole en éclats et ce qui fut se délite lentement, mais sûrement. Dans...