OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]

1 | Warren

Australie, Canberra, 

Réserve naturelle de Tidbinbilla

Le jour se levait à peine sur la Réserve. Je me tenais en face du long chemin qui serpentait à l'intérieur, comme s'il n'avait aucune fin. Je pris une profonde inspiration, écoutant les différents bruits qui résonnaient. Devant moi, il y avait ceux qui me rappelaient la nature que nous protégions : les animaux, le vent, l'eau qui se trouvait non loin d'ici. Je regardai les montages qui séparaient la réserve en plusieurs niveaux. Je connaissais cet endroit depuis que je m'y étais installé, c'est-à-dire quelques siècles. Je gérai cette réserve comme je régentai le camp militaire qui lui était affilié. Je pivotai d'un demi-tour complet et observai la structure que nous avions construite il y a longtemps. À vrai dire, depuis que j'étais là, l'édifice s'était agrandi, mais il avait déjà été très imposant lors de sa toute première construction. Face à moi, j'avais les dortoirs. À côté, il y avait le bâtiment qui réunissait toutes les informations concernant la Réserve de Tidbinbilla. L'endroit qui était à la foi notre foyer, notre maison, notre refuge. Jamais il ne devait perdre de sa beauté.

Je pivotai encore légèrement et me retrouvai face au complexe sportif. Nous étions certes à Tidbinbilla, mais nous nous trouvions aussi au Fief de Canberra. Si la ville était à quelques kilomètres, nous avions ici l'équivalent d'une base militaire pour les humains. Nous avions largement plusieurs hectares consacrés uniquement à notre camp.

Le fonctionnement de notre peuple, nous les lycans, étaient bien différents de tous ceux que j'avais pu rencontrer au cours de ma longue vie. Nous étions en Australie et notre Empereur, Le Kaizer, était celui qui faisait régner l'ordre au sein de notre population.

La réserve nous protégeait et nous permettait de nous établir de façon à garder un pouvoir militaire tout autour de la capitale de l'Australie. Nous étions les protecteurs de cette ville qui était le centre névralgique de notre pays. Ainsi, sous mes yeux, j'avais les bâtiments du Fief qui s'étendaient largement sur une bonne partie de la réserve. Tous les complexes qui avaient été construits étaient faits de bois et de matériaux naturels qui n'empiétaient en rien sur l'environnement autour de nous. J'aperçus de jeunes recrues faire leur footing du matin. Ils étaient plus d'une trentaine à courir à leur rythme en portant les couleurs de notre Fief. À vrai dire, c'était une base militaire, mais aussi une école. Nous formions ici les Ritters de demain. Ils étaient les éléments essentiels d'une meute, ils en étaient les guerriers.

Je croisai mes bras sur mon torse et observai les Cadets. Ils me saluèrent tous d'un signe de tête au fur et à mesure qu'ils arrivaient à mon niveau. Je leur souris et leur rendis leur mouvement. Tout le monde me connaissait ici, puisque j'étais le Krig.

En gros, j'étais celui qui bottait le cul de ceux qui se croyaient tout permis ou en vacances.

En un sens, j'étais l'Alpha d'une meute, mais nous ne raisonnions pas comme ceux qui venaient du Nord. Et quand je disais le Nord, je parlais essentiellement des États-Unis, mais aussi des Européens. J'en avais beaucoup discuté avec Aslander, le Kaizer de ce pays, l'Empereur des loups d'Australie. Notre fonctionnement était sûrement l'un des meilleurs et il avait très vite fait ses preuves.

Ma meute comprenait plusieurs membres, mais tous étaient nécessaires pour son équilibre. Autrement dit, il y avait des dominants et des soumis. En général, les dominants étaient les loups puissants d'une meute et ils se trouvaient en haut de la hiérarchie, homme ou femme confondus. Cela n'avait pas d'importance, tant que l'animal tenait son rang et offrait le respect à ses aînés. Les soumis quant à eux étaient aussi des loups de n'importe quel sexe, mais eux, étaient le cœur du groupe. Ils étaient ceux que nous protégions. Étant Krig, un chef de guerre d'après des qualificatifs humains, je n'en avais pas beaucoup dans ma meute. Je n'en avais que trois. C'était surtout pour garder une cohésion au sein des miens que je les avais acceptés. Deux hommes et une femme. Dans les faits, ça ne posait pas de problèmes parce que j'appliquais des règles strictes à ma meute.