4. BE MY FAIRY TALE(1)☑

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L'eau était parfaite aujourd'hui

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L'eau était parfaite aujourd'hui. J'y flottais paresseusement, les pieds frôlant à peine le sable blanc et humide. Et dire que j'avais failli rater ce délice, enfermée entre les quatre murs de ma chambre, dans ma haute tour de Raiponce.

Les trois quarts de mon corps étaient immergés dans l'eau fraîche, tandis que le reste profitait de la chaleur estivale bronzante. Ce moment était magnifique.

J'observais mon meilleur ami jouer au Beach-volley avec d'autres garçons de la plage. Cela me réchauffa encore plus que le soleil, car Zayne n'était pas très sociable. C'était un homme introverti qui en avait vu de toutes les sortes au lycée, à cause de sa couleur de peau différente et ses yeux gris très singuliers.

Oui, parfois on ne s'attarde que sur le racisme envers les noirs, néanmoins la stigmatisation aux albinos demeure un problème tout aussi grave au vint-et-unième siècle. Aujourd'hui, la personnalité de Zayne en avait pris un coup. Il n'en parlait jamais, mais je le sentais qu'il en était profondément marqué. Qu'il puisse s'amuser aujourd'hui, c'était le plus important.

Ce moment aurait pu être parfait, si ce regard n'était pas si insistant sur moi. Je faisais de mon mieux pour qu'il ne sache pas que je savais qu'il m'épiait. Grâce à mes lunettes de soleil cirées, c'était assez facile. Notre premier contact visuel n'avait duré que quelques secondes, mais ce fut suffisant pour m'ébranler.

Et pourtant, je ne me laissais pas facilement déstabiliser par le regard des hommes. C'était d'ailleurs pour ça, que je pouvais nager avec Zayne nue, mais sans ressentir le moindre gêne, ni rougir comme une pivoine.

Mais avec cet étranger, c'était différent. J'avais comme l'impression que son simple regard m'excitait, me dévêtait puis mettait mon cœur à nu. Il me donnait l'impression d'être faible. Dépitée, je m'aspergeais le visage avec un peu d'eau salée de la mer. Il semblait observer chacun de mes mouvements avec un intérêt particulier. Mais pourquoi son regard me mettait-il autant mal à l'aise ? J'en avais pourtant l'habitude, des regards masculins insistants et des avances déplacées.

Lorsqu'une autre fille qui venait de s'étaler dans le sable près de lui attira son attention, j'en profitai pour le détailler de haut en bas. C'était un bel homme de la trentaine sans doute, brun et au physique assez avantageux, vu la rangée d'abdos qu'il exhibait fièrement, torse nu.

Je me surpris à suivre le mouvement lent d'une goutte de sueur qui ondula sur sa pomme d'Adam, traçant le sillon marqué de ses pectoraux et s'insinuant entre les deux rangées d'abdominaux pour se perdre dans une fine raie de poils qui ressortait de son short rouge. Je déglutis instinctivement.

Il avait une belle mâchoire carrée et de petits yeux qui se plissaient quand il souriait. Alors qu'il aidait la maladroite à se relever, mon regard dériva sur ses mollets. Ils étaient légèrement poilus et rocailleux. Malgré la distance, je remarquai qu'il avait des pieds de type grec, avec le deuxième orteil plus long.

Une vague de chaleur frappa dans mon antre. Ses talons semblaient si doux et rugueux. Bon sang, ses pieds était une machine de guerre. Ces mollets musclés étaient sans doute très performants, comme le propriétaire lui-même.

Mais bon sang Mérédith qu'est ce qui t'arrive ? m'intimai-je. Tu as un petit copain qui t'aime ! Jack et moi étions amoureux, pourquoi fantasmais-je sur un étranger ? Étais-je devenue folle ?

Cependant, je ne pouvais m'en empêcher. Ses orteils légèrement poilus aux articulations, se terminaient sur de longs ongles parfaitement blanc. Une voix amplifiée par un microphone m'extirpa de mes spéculations.

—Cannon Beach faites du bruit ! en guise de réponse, nous acclamâmes l'imprésario de la fête, qui n'était personne d'autre que Brain, le président du club des surfeurs. Je le connaissais bien, pour avoir fait le lycée avec lui jusqu'en seconde, classe pendant laquelle se terminait ma scolarité. Plus encore, j'avais cru être éprise de lui pendant toute cette période... Approchez, approchez tous. Alors voici venu l'heure du bal !

Le bal du Summer Day était l'un des temps forts de cette fête. À un mois de cette cérémonie, la plupart des gens avait déjà leurs cavaliers et cavalières, juste pour ce moment précis. Mais moi, je ne m'étais jamais attardée à me montrer réceptive aux multiples demandes que je recevais via les réseaux sociaux.

Oui on était plus à l'heure de la galanterie. Les mecs balançaient une même invitation à une dizaine de meufs via Facebook, Whatsapp ou Insta, puis ils emportaient la meilleure prise. Pour ma part, j'y allais depuis toujours avec Zayne. Comme ça, aucun problème, aucune tracasserie inutile.

À contre-cœur, je quittai mon univers marin pour rejoindre la terre ferme, comme Arielle ma sirène préférée. J'atteignis rapidement le groupe surexcité qui s'était déjà formé autour de Brain.

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The Call Of The Depths (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant