Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Avec tous les problèmes dans lesquels je m'étais mêlée et entremêlée, le temps était passé extrêmement vite. Dans deux jours, j'allais finalement avoir dix-huit ans. J'allais enfin devenir majeure.
J'avais déjà commencé les préparatifs de la fête. Il fallait que ce soit unique, incroyable, magistral ! Ce serait l'anniversaire du siècle ! Quand j'y pensais, je sentais mon ventre se nouer d'impatience.
J'avais fini de préparer les cartons d'invitation, avec l'aide de tatie Geneva et de mon paternel, avec qui les choses s'étaient quelque peu tassées depuis notre dernière dispute. Je l'évitais toujours certes, car je n'avais pas supporté ses propos d'il y a un mois, mais je sentais qu'il s'en voulait pour le clash. Quand j'y pensais, j'avais encore un petit pincement au cœur.
Finalement, j'avais pu assimiler le fait que Jack m'avait trahi, mais je ne l'avais pas pardonné. Après un mois du scandale, il ne m'avait ni appelé, ni écrit, ni fait signe. Je commençais à me demander ce qui se passait. Ce gars avec qui j'avais vécu certains des meilleurs moments de ma vie, m'avait trahi et s'en foutait éperdument. Penser à lui ne me laissait toujours pas indifférente. Cependant, c'est fou comme la limite entre amour et haine est infime.
Maintes fois, j'avais eu l'idée de prendre l'avion pour le rejoindre dans l'Iowa, et avoir une explication claire de lui. Depuis le temps, un autre scandale hollywoodien était venu faire de l'ombre au nôtre, ce qui n'était pas pour me déplaire. Malgré les explications de Tatie Geneva et les exhortations de mon père, je n'avais pas envie d'en parler, surtout pas à des gens qui ne me connaissaient pas !
— Ta mamie ne pourra pas venir à ton anniversaire, lâcha Tatie de façon désintéressée, sans lever l'œil de sa machine.
— Ah, et la faute à qui, ou à quoi cette fois ? maugreai-je en continuant de signer nonchalamment les cartons d'invitation. Non parce que l'année passée elle s'était coincée les cheveux dans le sèche-linge et la fois d'avant, elle s'était...heu je me souviens plus bien, ironisai-je, elle s'était faite agresser c'est ça ?
— Je t'interdis de juger ma mère, Meredith. Elle a soixante-cinq ans, c'est normal qu'elle ne puisse plus facilement se déplacer, s'empourpra Tatie. Trop longtemps, je leur avais tous fait croire que j'avalais toutes leurs excuses insensées. Tatie venait de se rendre compte que j'étais moins naïve que ce qu'ils pensaient. Ma grand-mère me détestait, ça je le savais... en revanche, le pourquoi, ça je l'ignorais.
« Et en plus, la dernière fois où tu lui as rendu visite remonte à neuf mois, Meredith. Et pourtant elle ne vit que de l'autre côté du parc ! »
Je fis mine de n'avoir rien entendu, et me reconcentrai sur les invitations. Si Tatie pensait que le sort de grand-mère Soraya m'importait, elle avait encore beaucoup de choses à apprendre sur moi.
J'avais prévu de festoyer au Stéphanie Inn, l'un des meilleurs hôtels de la ville, en compagnie de quelques célébrités de l'écran, des personnes privilégiées, et certains paparazzis qui se chargeraient de relayer la cérémonie en direct. Comme ça, on aurait pu croire que tout s'était passé facilement, mais tout ce que j'espérais c'était d'en finir au plus vite avec tout ça.
— Nous avions fait soixante-dix cartons d'invitations, mais je n'en ai retrouvé que soixante-huit ! brama tatie Geneva, sans lever l'œil de l'écran de son téléphone. Du coup, je risque de décommander deux des photographes que j'avais demandé !
— Deux cartons ont disparu ? m'écriai-je. Mais...c'est fou ça ! m'exclamai-je sans lever les yeux de mon plan de travail.
—Tu ne sais pas où il peut être passé ? Meredith tu n'aurais pas quelque chose à me dire par hasard ? demanda-t-elle en levant le regard vers moi.
Je secouai vigoureusement ma tête. Que voulait-elle que je lui dise ? Que l'un carton perdu se retrouvait en ce moment devant une ancienne cabane pour enfant brimbalant, accompagné d'un smoking noir, une paire de Brogues de cuir, des accessoires et produits d'entretien du corps ? Lui dire ça ? Non non non ! C'était une folie que personne ne devait savoir.