Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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—Mais Brenda, faites attention voyons ! brailla une voix que je ne connaissais que trop bien. Vous m'êtes rentrés dedans !
— « Deussolé madame, jeu né pas fair expreu ! ». La voix grave de la domestique gronda dans l'allée au parquet vitrifié qui menait dans ma chambre.
— Meredith tu vas ouvrir cette putain de porte ? beugla tatie en secouant le poignet de l'accès.
— C'est bon j'arrive... répondis-je sur un ton las. Je savais déjà ce qui l'amenait ici aujourd'hui et maintenant. Je débloquai la porte, qu'elle poussa violement vers moi, avant de s'engouffrer dans ma chambre. Les craquements de ses talons bondirent en écho sur les murets de la chambre.
— C'est une catastrophe ! Un cataclysme ! C'est effroyable ! hurlait-elle en faisant les cent pas dans ma chambre, vêtue de son ensemble tailleur vert algue.
Quant à moi, je la regardais sans rien dire. Il va entendre parler de moi ! méditait-elle, plus pour elle-même que pour moi. Je vais lui rendre la vie impossible. Je vais faire annuler ses contrats. Je regardais ma tante d'un air presque amusé.
Pourquoi s'agitait-elle autant ? ce n'était que Jack ! Il n'avait pas besoin de son aide pour faire annuler ses contrats. Et même si elle le faisait, cela ne servirait à rien. S'il était maintenant avec Lana, il n'aurait aucun mal à se trouver de nouveaux contrats, pour de plus grandes marques ! C'était ainsi que marchait l'univers du show-biz ! Les alliances comptaient plus que l'alliance. L'anneau ne représentait rien dans ce monde où la coalition régnait en maîtresse absolue. Si Jack me quittait, ce n'était pas grave !
— Non mais tu le crois ça ? s'estomaqua-t-elle brusquement en se retournant vers moi, sa queue de cheval fouettant l'air derrière elle. Lana Winter ? sérieusement Jack ? Lana ?
Je crois que c'était ça qui choquait un peu tout le monde. Lana et moi étions des opposés parfaites. J'étais du genre plutôt réservée, sobre et pudique, tout le contraire de miss Winter qui était festive, extravagante et dont les robes ne laissaient que très peu de place à l'imagination.
Mon père entra subitement dans ma chambre, mêlant son odeur forte de transpiration à celle florale de ma tante, son ensemble jogging noir humide de sueur. Nos regards se posèrent sur lui.
— C'est quoi le plan ? fit-il de sa voix grave, en s'asseyant sur le siège de mon bureau. Je roulai des yeux. Parfois, mon père avait tendance à oublier que nous n'étions pas dans un film de mafia russe. Ce n'était que Jack ! On n'avait pas besoin d'établir un plan pour lui !
— Je n'ai pas envie de me mêler à ça, soupirai-je en m'affalant sur mon lit. Le téléphone de ma tante vibra, et comme à son habitude, elle s'empressa de l'allumer.
