Je ne m'étais jamais senti aussi fatigué au réveil. Je n'avais dormi que pendant deux putain d'heures. Le soleil filtrait à travers la petite fenêtre bancale de ma chambre. Cette nuit, mes cauchemars étaient encore revenus. Putain, ça faisait trois mois que je n'en avais plus fait. J'étais vénère !
Je ne m'étais pourtant pas brûlé cette nuit lorsque l'envie m'en avait pris ! J'avais résisté à la tentation bordel ! J'avais arrêté avec ces conneries depuis déjà deux semaines. Deux semaines où j'avais décidé de me comporter en mec et foutre toutes ces saloperies derrière moi ! La mutilation, la beuh, la baise !
Même si pour la beuh ça semblait mort d'avance, je pensais que ça irait mieux maintenant ! Mais non, il avait fallu que ces putain de cauchemars reviennent me hanter ! J'étais vraiment un gros connard ! un gros connard qui ne voulait plus rien ressentir, parce qu'il n'avait pas les couilles de faire face à la réalité, de faire face au passé...
J'ouvris la vieille boite à cookies rouillée au pied de mon matelas et saisis un joint enroulé. Je l'allumai avec mon briquet et aspirai un grand coup. Alors que la fumée s'échappait par mes narines, je pris mon téléphone et fit défiler mon répertoire. Je tombai sur le numéro de Black Kid. Je lançai l'appel, en expirant une nouvelle bouffée de fumée grise.
—Hey Dam, ça dit quoi nombo ? Sa voix rauque résonna dans le haut-parleur du combiné.
—Yo Black Kid, je peux passer à la piaule maintenant ? grognai-je, la cigarette entre mes dents. Y a un train pour Portland dans trente minutes.
—Maintenant ? il soupira longuement. Non pinco, c'est pas possible maintenant ! je me fais piper la teub par une tcheb trop neubo !
— Sérieux mec, n' déconne pas ! criai-je en essayant de filtrer les images dégueu qui parasitaient mon cerveau. J'ai besoin de fric pour d'main. T'aurais pas un peu de thune à me prêter ?
— Ça tombe bien Dam, d'vine quoi ! Ses paroles étaient ponctués de gémissements et d'onomatopées toutes les plus folles les unes que les autres. Ça me faisait un drôle d'effet de discuter avec un homme qui se faisait clairement sucer. Ça me déstabilisait. Je commençai d'ailleurs à ressentir mon boxer rétrécir sous mon pantalon gris.
— Crache le morceau man !
— Ce soir, une grosse teuf chez Ronk. Il y aura du matos de feu, des peutas de ouf et de la beuh à volonté. Et tu connais comment il est Ronk ! ...oh putain, vas-y molo princesse, je dois encore te piner n'oublie pas ! Je sentis des frissons parcourir mon échine. J'étais vraiment serré dans mon boxer.
— Comment il est Ronk ? soufflai-je, pour essayer de terminer au plus vite cette conversation.
— Il organisera sûrement un poker man, comme toujours ! Réfléchis, ce sera l'occaz de te faire un max de fric ! Il y aura des rebeu blindés de thunes !
— Ouais, t'as pas mal zonré ! Tu peux me dégoter un billet d'entrée ?
— Je viens te chercher t'inquiète nombo ! Tu fais maintenant partie du crew, depuis que tu zébé la cousine du poteau d'Ali. Il y eut un moment de silence dans le combiné. Je devinai qu'il devait vraiment kiffer ce que cette meuf était entrain de lui faire. Si tu veux, après, soirée zeutou avec des meufs bien montées ! Tu vas kiffer, je t'assure !
— Ta gueule ! ricanai-je en raccrochant le combiné. Putain, j'adorais ces teufs avec plein de came, de dreu et d'escapades dans des voitures volées. Depuis que j'avais intégré la Z-Band, j'avais le droit d'assister à ces meubou qui parfois duraient jusqu'au petit matin, dans le cas où les flics ne s'invitaient pas de la partie.
Le meilleur de tout ça, c'était qu'on pouvait s'en tirer avec beaucoup de billets et de la beuh à volonté. C'était justement ce qu'il me fallait. Pour la partouze en fin de soirée, je n'avais pas la tête à ça. Mes pensées étaient toutes accaparées par une jolie blonde très réservée, qui me rendait guedin !
J'écrasai le mégot de cigarette dans le cendrier, et commençai à m'apprêter, souriant bêtement en pensant à ma beauté, blonde et plus belle que toutes les autres créatures de ce monde...
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The Call Of The Depths (Terminé)
RomanceRoman de 40 chapitres Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni. Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...