18. HAPPY NOW(2)☑

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Je regardai la carte des menus, mais sans pouvoir choisir un repas

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Je regardai la carte des menus, mais sans pouvoir choisir un repas. Ils avaient pourtant l'air tous affriolants. Mais c'était plus fort que moi : je ne cessais de lever le regard de la carte, pour le poser sur celle qui m'accompagnait. Elle avait refusé de se débarrasser de ses lunettes, prétextant des problèmes d'yeux liés à la lumière du soleil.

—Hmm du Burrata frais... m'écriai-je. Servi avec de la sauce bolognaise, du basilic frais et de l'Olio Nuevo ! ça me semble délicieux tout ça ! elle me regarda à travers ses lunettes et hocha simplement la tête. Sinon, il y a aussi du gratin de homard, avec des échalotes grillées et du parmesan. Ça sent l'océan !

—On devrait pas d'abord commencer par l'entrée ? me devança-t-elle. Moi je prendrais bien des ailerons de poulet au caramel d'épices en entrée...et toi ? je la regardais sans parler. L'entrée...c'était quoi ça ? Je n'en avais jamais entendu parler...

—Je prendrais la même chose, opinai-je en désespoir de cause. Elle dû percevoir le malaise dans ma voix, car elle parut troublée pendant quelques instants.

—J'adore ce restaurant, avoua-t-elle, comme pour changer de sujet. Comment l'as-tu découvert ?

—Un ami m'avait amené il y a longtemps ! mentis-je en buvant une gorgée de gin pétillant. Il était hors de question que je lui dise que je salivais parfois à l'extérieur de ce petit cocon en me demandant quel goût avait la bouffe qu'ils servaient. Et toi ? lui renvoyai-je.

—Je venais souvent ici avec mon père. Il y a déjà très longtemps, se souvint-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. Un serveur vint déposer nos plats devant nous. Putain, ça avait l'air appétissant ! L'odeur du repas me faisait tellement saliver, que je devais garder la bouche fermée pour ne pas baver. Elle prit ses ustensiles et s'affaira à découper la viande. J'essayais suivre ses mouvements, sans qu'elle ne s'en rende compte. Je pris une bouchée de viande et faillis crever d'extase ! C'était putain d'excellent ! J'avais jamais rien mangé d'aussi bon. Melinda apparemment trouvait elle aussi le repas délicieux.

—Doucement miss, vous pourriez vous étouffer ! ricanai-je. Son teint vira au rouge.

—Je n' mange pas si vite ! répliqua-t-elle.

—Si ! continuai-je. Ton plat, il est à moitié vide !

—C'est pas vrai ça ! Il y a plus de la moitié quand même ! j'éclatai de rire. J'aimais taquiner Melinda plus que quiconque d'autres.

— Du calme, je plaisante... Ce repas c'est réellement une apothéose ! elle leva le regard vers moi. J'obtins l'effet escompté. Elle paraissait surprise, choquée même à la limite. J'étais fier de moi. Je ne savais pas que cela pouvait être possible un jour, de ressentir autre chose que du dégoût vis-à-vis de moi-même.

Cette sensation...cette sensation que je ressentais à l'instant...c'était indescriptible. Être avec elle, était indescriptible. Elle s'empara instantanément de la carte de menu et l'ouvrit sèchement devant son visage. J'étais décontenancé. Elle...se cachait ? je me tournai vers la porte d'entrée du restaurant, au même moment ou le carillon sonnait.

Deux hommes venaient d'entrer. Celui qui précédait la marche avait l'air d'un rockeur, à en croire ses cheveux noirs en bataille et ses yeux cernés de Kohl. Il avait sur le dos un blouson de cuir noir, clouté aux épaules. Il y avait deux trous béants au niveau des genoux de son slim jean noir. Il avait le teint aussi blanc qu'un linge et de multiples anneaux aux doigts. Est-ce que Melinda le connaissait ?

Il avait ces airs que je tenais en horreur...il avait l'air de croire que le monde lui appartenait. Une démarche arrogante. Ce n'était que lui qu'on voyait, lui qu'on entendait, lui qui se faisait remarquer. Il m'avait fait loupé l'utilisation de mon mot Apothéose ! L'autre gars marchait dans son ombre, un peu comme un soumis, un serviteur...un...esclave !

—Pourquoi cette mangeoire n'est-elle pas encore vide ? hurla-t-il à l'adresse de la femme derrière le comptoir. Je vous ai appelé il y a déjà une bonne trentaine de minutes ! vous saviez que je devais bouffer ici MAINTENANT ! Je me retournais pour mieux le voir. Il s'était arrêté au comptoir et frappait des poings sur la table en demi-lune. La serveuse sursauta, comme tous les autres...

—Monsieur...trembla un autre serveur chauve qui venait de faire tomber un plateau de boissons. Allez-vous en tout de suite, sinon j'appelle la...police ! Question crédibilité, il était encore très très loin du compte. Le rockeur se retourna et s'approcha vers lui de sa démarche condescendante.

—Allez-y ! Appelez ces putain de flics ! Vous savez qu'ils peuvent rien contre moi, les keufs ! Et maintenant, DÉGAGEZ DE MA VUE TOUT DE SUITE ! putain, il aimait crier, ce clown ! J'avalais une autre gorgée de gin, amusé de voir le chauve décamper sans demander son reste.

Je me retournai vers l'homme qui avait regagné le comptoir face à la femme. La pauvre tremblait de tout son corps...ses cheveux blonds semblaient s'être dressés sur sa tête et elle semblait avoir pris dix ans de plus sur sa vingtaine.

—Alors...expliquez-moi pourquoi elle n'est pas encore vide, cette guinguette ?

—Monsieur Halphas je ne peux pas faire ça, je... Halphas...ce nom me disait quelque chose...

—Tout-d'-suite ! tonna-t-il sur une voix sans appel. La serveuse quitta son poste et nous exhorta nous les clients, à quitter le restaurant, en s'excusant pour ce léger désagrément et en plus, « c'était la maison qui offrait le repas ». encore heureux qu'il n'y ait pas beaucoup de monde. Les autres habitués rouspétèrent mais commencèrent à libérer les lieux.

—On ferait mieux de s'en aller Adam ! chuchota Melinda derrière son carnet qu'elle n'avait toujours pas baissé. J'avalai une autre gorgée de Gin.

—On a pas encore fini de dîner... lui répondis-je.

—QU'EST-CE QU'IL A DIT, LE GUIGNOL ? cria le rockeur, qui s'approcha dangereusement de nous, comme s'il voulait m'intimider ce gringalet !

—Allons-nous en Adam ! m'implora la blonde.

—Tu ferais mieux de suivre les conseils de ta copine ! grogna-t-il.

—Finissons nos plats et nous pourrons partir, opinai-je à l'adresse de Melinda. Je pris mon verre et l'approchai de mes lèvres assoiffées. La main du rockeur frappa brutalement la coupe du revers de la main. Celle-ci explosa sur le sol carrelé et le liquide rougeâtre coula.

Putain, là j'étais chaud comme la braise...

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PUBLICATION TOUS LES JOURS

The Call Of The Depths (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant