Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Il avait vu les larmes sur mon visage, et il n'en avait pas fait mention, aucun mot, aucune réaction. Qu'est ce que j'espérais de lui ? Que pouvais-je espérer de lui ? C'était un homme après tout, on ne devrait rien espérer d'eux !
Zayne avait détruit notre amitié, Jack notre amour. Que détruirait Adam ? Que me manquait-il qu'il puisse me dérober ? Je continuai ma course à un rythme accéléré, calant ma respiration sous le rythme de mes pas. Je dépassais les kilomètres : un, deux, bientôt trois. Je sentais mes pieds devenir lourds comme du béton. Mais je me convaincu que c'était uniquement à cause de la terre noire des bois qui y poissait. Mes poumons pleuraient, au même titre que mes yeux. Je me sentais mal...
Zayne m'avait pourtant prévenu, pour mon propre bien, et je ne l'avais pas cru. Avais-je donc été aussi coupable que lui pour l'agonie de notre amitié ? Je lui avais dit des choses horribles ! Ce n'était que maintenant que je le réalisais.
Je n'arrivais pas à y croire. J'avais dansé avec l'un de ces individus nauséeux, j'avais même fantasmé sur lui. Sapristi, pourquoi avait-il fallu que ça m'arrive à moi ? Si jamais cela venait à se savoir par mes fans, ma carrière prendrait fin ! Encore un secret, que j'emporterais probablement dans ma tombe.
D'abord, mon meilleur ami me trahissait. Ensuite, mon petit ami me trompait avec ma pire ennemie. Et pour couronner le tout, j'étais attirée par un sexiste fauchée, et atrabilaire plus que tout, tout le contraire de mon idéal masculin ! Bon sang c'était vrai, cette histoire de malédiction du bal !
Adam était une belle ordure ! Ce n'était plus le même homme souriant du Summer Day, celui-là qui avait aidé la garce à se relever lorsque ses talons l'avaient fait tomber, cet homme dont les yeux plissés quand il souriait, me déshabillaient et m'embrasaient. Ce n'était plus cet Adam, ce n'était plus mon Adam.
Mon Adam ?
Je délirais complètement là ! Adam n'était qu'un caprice, l'illusion des pétales. J'avais découvert l'épine en dessous de la rose, un petit pique, une goutte de sang... J'avais découvert la vérité sur lui et cela m'assurait qu'Adam évoluait dans un univers différent du mien. Il n'y aurait jamais rien entre nous... jamais je ne goûterais à ces pieds divins.
Il y avait trop de choses à assimiler...tout le monde attendait quelque chose de la fabuleuse Mérédith May. Mais la fabuleuse Mérédith May n'en avait plus rien à cirer des attentes des autres, puisque les autres n'en avaient rien à cirer de ses attentes !
Même Zayne ne m'avait pas appelé, malgré que mon nom avait envahi Insta, Google et d'autres sites. Notre amitié était donc véritablement morte.
J'accélérais encore la cadence. Le vent chaud me frappait le visage. Le soleil filtrant à travers les feuillages, zébrait le sol de motifs clairs sur le plan ombrageux. Je suais à grosses gouttes. J'avais la sensation de mourir intérieurement. J'étais en colère contre le monde entier, déchirée, désemparée. Pourquoi fallait-il que je me retrouve dans ce genre de situation ?
Avant que je ne m'en rende compte, j'étais de retour chez moi, au seuil de ma porte. Appuyée sur mes genoux, je reprenais difficilement ma respiration. Je voulais m'effondrer, tout comme mon cœur l'était. Ce que je ressentais était indescriptible.
Je bouillonnais intérieurement, mais ça c'était à cause de ma course. J'avais envie d'étriper quelqu'un, probablement parce que l'oxygène avait du mal à arriver à mon cerveau. Des larmes me montaient aux yeux, mais plutôt parce que j'étouffais !
J'arrivais juste à temps dans ma chambre pour voir Zayne y pénétrer à travers ma baie vitrée. Il me donna une grosse frayeur, et mon cœur déjà emballé s'affola un peu plus.
