Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Il n'avait jamais été aussi beau, aussi mirifique, aussi parfait. Je le regardais. Il se tourna vers moi et me sourit. Son sourire extraordinaire, aussi beau qu'un coucher de soleil sur l'eau, son visage anguleux, ses iris bleus tel un gisement de saphir brut. C'était vraiment lui...il était là...il était venu...il m'avait honoré de sa présence...Adam...
— Que fait cet homme ici ? cracha Zayne dans mon oreille droite. T'es folle ou quoi ? Ses paroles me parvenaient floues et assez insensées. Tout le monde me regardait, attendant sûrement que je fasse les présentations.
Je n'y avais pas pensé avant de l'inviter ! Et là, c'était impossible que j'y pense. J'étais emportée dans un tourbillon d'émotions qui court-circuitaient les liaisons entre mes synapses.
— Je m'appelle Adam Traviss, enchanté de vous rencontrer. J'étais comme dans un monde parallèle. Adam n'était pas censé s'asseoir ici ! La table ou j'avais prévu de l'accommoder était loin de celle-ci, au fond de la salle, où les caméras ne l'intimideraient pas et où il pourrait se sentir un tant soit peu à l'aise.
Comment allait-il s'en sortir sur cette table ? C'était sans doute la table où il n'avait aucune chance de passer inaperçu. Zayne qui le foudroyait du regard, tatie Geneva qui semblait tout d'un coup intéressée par lui, Jack qui nous fixait incrédule, et la pute qui faisait de l'œil à Adam... Instinctivement, je pris la main de ce dernier.
— Bienvenue Adam ! Je vous présente Adam Traviss le célèbre musicien de soul ! Si Lana voulait s'amuser, je n'allais pas m'en priver non ?
— Vraiment ? rétorqua Zayne. Jamais entendu parler ! Je lui écrasai l'orteil avec ma talon aiguille, et il se mordit la lèvre pour ne pas crier.
— Enchanté Adam ! tonna le père de Zayne, sûrement pour rattraper le manque de tact de son unique fils.
— On s'est pas déjà vu quelque part ? s'interrogea la femme du maire, les yeux plissés, et réajustant son chignon plaqué strict.
— C'est une star j'ai dit ! C'est normal que vous l'ayez déjà vu, dans une émission de télé ! En plus, il détient des actions au MT Company, et aussi dans l'immense entreprise de farine Black Hill ! Je suis assez choquée que personne ne semble le connaitre.
— Et ton Adam...il ne parle pas ? Il pourrait tout aussi bien se présenter ! proposa Lana en croisant ses mains.
— Je suis un fan de votre musique, Lana, entama Adam. Seulement, je trouve que votre sauvagerie est légèrement exagérée. Par exemple dans votre musique Mess On The Beach, vous êtes presque complètement nue et on a l'impression que vous tournez un clip pornographique. Ce serait bien de réduire l'obscénité d'au moins quarante pourcents.
— Je dirais même quatre-vingt pourcents, renchérit Tatie d'un air désintéressé. J'avalai une gorgée de limonade pour essayer de contenir ma joie. J'avais remporté cette manche contre elle, grâce à Adam. Enfin quelqu'un qui avait eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde murmurait tout bas. Lana rougit immédiatement, en jouant avec ses cheveux, un sourire gêné sur les lèvres.
— Et vous sortez maintenant ensemble ? s'enquit Jack de façon désintéressée, changeant brusquement de sujet.
— Je ne vois pas en quoi ça te regarde ! rétorquai-je du tac au tac.
— Mais si ça te regardais, continua Adam, je te répondrais que non. Il croqua dans une bouchée de steak, alors que je le maudissais de n'avoir pu fermer sa bouche cette fois.
Quelques minutes après, un serveur vint me susurrer qu'ils avaient quelques soucis techniques avec les feux d'artifice. Je pris congé de la table et rejoignis les techniciens dans les coulisses. Bien sûr, à cet instant-là, j'ignorais que mon bel Apollon avait réussi à me suivre...
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Alors que je rejoignais la grande salle de réception après avoir réglé le problème des feux d'artifice, à l'embranchement entre deux couloirs, je sentis une poigne forte me retenir subitement le bras. Mes pas s'arrêtèrent net. Mon coeur implosa et se désintégra.
— Où est-elle ? Je ne l'ai pas vu depuis que je suis arrivé ! Je me retournai vers l'auteur de la voix, qui était nul autre qu'Adam, mon invité de marque. Je n'avais pas tort, il était endiablé en smoking. J'avais juste envie qu'il me prenne là, dans ce couloir vide sur le sol marbré noir et or. Je déglutis.
— Qui ?
— Comment ça qui ? s'estomaqua-t-il, sans pour autant me lâcher. Tu te fous de ma gueule ? Melinda bien sûr ! Un boulet de canon s'écrasa dans mon ventre. Tout était clair...c'était pour ça qu'il avait accepté mon invitation...pour elle...il pensait que le carton venait de Melinda, la femme avec qui il avait dansé sur le sable chaud de la plage, la femme qu'il avait désiré embrasser.
Je me souvins alors que j'avais signé tous les cartons d'un double M...Pas étonnant qu'il les ait assignés à Melinda. Mais enfin...j'étais Melinda ! C'était moi Melinda !
— Où est-elle ? réitéra-t-il. Pourquoi avec moi était-il aussi dur, aussi froid, aussi méchant ? Son regard était coriace et effrayant. Le contact de sa main rocailleuse serrant la mienne commençait à se faire très brûlant. Si je lui disais que j'étais Melinda, ce serait le meilleur moyen pour qu'il me haïsse à vie et ne m'adresse plus jamais la parole. Mais avais-je le choix ?
— Elle ne se sentait pas bien. Elle se repose à l'étage. J'étais devenue incohérente. Je ne savais plus quoi faire, je paniquais.
— Quelle chambre ?
— Heu...je...
— Parle normalement putain ! ragea-t-il.
— Arrête de m'étouffer sapristi ! Elle est dans la suite 103. Elle prend un bain, mais tu pourras y monter dans cinq minutes ! Et maintenant, si tu veux bien me lâcher, j'ai un anniversaire à gérer ! Il me lâcha, non sans m'avoir jeté un regard noir, avant de repartir vers la route contraire à la salle de réception.
