18. HAPPY NOW(1)☑

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La plateforme de Cannon Beach était un lieu touristique

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La plateforme de Cannon Beach était un lieu touristique. Je ne m'étonnais donc pas de la voir aussi bondée à cette heure de la journée. Les touristes prenaient des photos avec leurs appareils, plus rien n'avait de l'importance dans ces moments-là. Ils semblaient heureux.

Le Haystack Rock se dessinait au loin sur la mer, contrastant avec l'horizon violeté. Il semblait heureux. La mer était d'une couleur pure, du plus bleu de tous les bleus, caressée par l'écume neigeuse qui moussait à sa surface. Elle aussi semblait heureuse.

Et j'étais là, face à ce spectacle des plus magiques, perché en hauteur, l'impression de dominer sur la mer, les rochers et ma life, béat devant une vision si saisissante, si frappante, si belle ! J'étais heureux. Je me sentais bien. Et le plus merveilleux, c'était que je n'avais pas eu besoin de fumer pour ça.

Aujourd'hui, j'avais mis une chemise à capuche carrelée noire et rouge, ouverte sur un tricot immaculé aux broderies or. J'avais également un jean noir qui affinait mes jambes et une paire de converses blanches complétait ma tenue. La travelo avait voulu que je sois en possession de ces vêtements, pourquoi s'en débarrasser ? Même si l'envie m'en avait prise quelques fois par pur orgueil, aujourd'hui j'étais heureux de ne l'avoir pas fait. Ça me servait au moins à quelque chose !

Puis je la vis arriver. Éclairée par le soleil crépusculaire orangé. Sa longue chevelure blonde légèrement titillée par la brise marine. Putain, on aurait dit qu'elle avançait comme dans ces films au ralenti, comme une star ! Elle avait vraiment de l'allure ! Plus que la travelo alias la star, en tout cas !

Elle était belle. Elle était putain de belle ! C'est tout ce qui élimait mes pensées. Melinda était magnifique. Elle monta lentement les escaliers de bois menant à la plateforme où j'étais, hameçonnant quelques regards au passage. Je me retournai et lâchai le balcon où j'étais agrippé pour l'accueillir. J'avais lu quelque part que cela faisait partie de la gentlemania. Je ne pus m'empêcher de m'extasier devant elle.

Son combi short orangé vif lui allait à ravir. Les talons de ses hautes sandales noires à lacets s'enfonçaient dans le sable chaud à chacun de ses pas et je voyais qu'elle faisait des efforts pour ne pas trébucher. Les franges de sa pochette de cuir noir à bandoulière balançaient au rythme de ses pas. Des bracelets dorés clinquaient à ses poignets et une ceinture noire lui enserrait la taille. Putain, elle avait des jambes à damner un saint !

Le seul bémol sur sa tenue, c'était cette grosse paire de lunettes cirées ridicule qui lui couvrait les yeux et m'empêcher d'y plonger. Elle arriva à ma hauteur. Je ne pus m'empêcher de sourire. Elle détourna le regard, tandis que ses joues se coloraient en rose. Bon sang, cette fille me rendait guedin ! J'aimais sa manière de clairement me montrer que je lui faisais de l'effet, mais sans non plus se comporter en tcheb attardée !

-T'es pile à l'heure, murmurai-je en lui faisant la bise. Elle se raidit instantanément au contact de mes mains. Je ne pouvais non plus nier que ce contact m'avait électrifié comme la première fois.

-Merci ! répondit-elle d'une voix à peine perceptible.

-C'était pas un compliment ma belle !

-J'ai pas dit que ça l'était ! s'empourpra-t-elle. Je m'esclaffai de bon cœur. Cette fille c'était quelque chose.

-Mais pourtant, t'as dit merci ! ripostai-je en riant. Tu veux t'asseoir un peu, ou on y va tout de suite ?

-Aller où ? s'exclama-t-elle.

-C'est une surprise, répondis-je avec un clin d'œil qui lui fit détourner le regard en devenant aussi rouge qu'une fraise des bois.

Oui, je pouvais le dire. Oui, je pouvais le crier. Oui, je pouvais le hurler sur tous les toits. J'étais heureux. J'étais vraiment heureux. Pas cette euphorie artificielle que me procure la guedro ! Non, un vrai bonheur, un bonheur qui venait du cœur.

Là, je sentais presque que je pouvais m'envoler, toucher le ciel, nager dans les étoiles, marcher sur la lune et braver l'univers tout entier. Melinda était une drogue bien plus forte, bien plus digeste, bien plus efficace ! La seule drogue dont je ne risquais pas l'overdose...

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PUBLICATION TOUS LES JOURS

The Call Of The Depths (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant