Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Pourtant, ce jour-là, la séance de répétition avec le groupe fut aussi très longue. L'atmosphère était très lourde. Tout le monde me regardait comme une pauvre bête blessée. Même l'ingénieur de son Bobby n'avait fait aucun lupping, ni aucune vibe ratée pour nous faire rire comme d'habitude.
Je n'avais encore fait aucune déclaration officielle sur la trahison de Jack, je n'avais d'ailleurs eu aucune conversation avec lui depuis le scandale. Forcément, personne ne savait comment je me sentais réellement, ni mon équipe ni mes fans, ne savaient à quel point j'avais fait l'impasse sur cette affaire de trahison. Et c'était bien comme ça, pour le moment... je ne fus pas le moins du monde triste quand la séance se termina.
Zayne m'attendait devant le chalet, dans sa Ford Mustang décapotable rouge, qui luisait sous le soleil doré. Je lui avais envoyé un SMS, et il s'était immédiatement porté garant pour une virée shopping. Mon meilleur ami était féru d'anciens modèles de voiture. Celle dans laquelle il m'attendait, devait être un original de 1967, rénovée pour pouvoir rouler sur le sable de la plage et les routes goudronnées du centre-ville.
J'avais porté une robe argentée sans manche, dont l'ourlet flottait juste en dessus de mes genoux. J'entrai dans sa voiture, et il démarra en trombe avant que mon père ne change d'avis, comme il le faisait parfois.
Zayne n'était pas un très bon conducteur, mais sur la route il faisait très attention. Il était hors de question ne serait-ce que d'égratigner l'un des joyaux de sa collection automobile. C'en était à un point où il ne causait pas au volant. C'était très bien comme ça, comme ça on évitait la conversation sur le fameux : « où on en est ? »
Je profitai de son "silence-prudence" comme il l'appelait souvent, pour lui piquer sa casquette rouge et jauger le résultat à travers le rétroviseur. Il se contenta de sourire, ajustant les mèches beiges qui avaient quitté le sillage de sa coiffure pour se perdre devant ses yeux gris..
Néanmoins, quelques minutes plus tard je lui remis sa casquette, n'ignorant pas à quel point le soleil pouvait être néfaste pour lui. Pour l'instant, sa peau resplendissait d'un blanc poudreux. Je ne voulais pas qu'il vire au rouge par ma faute.
Je haussai le volume de la radio qui diffusait Sunnyde Bobby Hebb et laissai mon regard divaguer sur le paysage ensoleillé, permettant au vent de m'ébouriffer à souhait la chevelure. Ces escapades, pour moi avaient le goût de la liberté. J'avais la sensation de pouvoir m'envoler, d'être une survivante, d'être libre et forte.
— Meredith...je...
— Zayne ? On en parlera plus tard, tu veux ? il acquiesça, et accéléra légèrement la voiture. Dans d'autres circonstances, Zayne et moi, ça aurait pu marcher. Il était canon, avec ses cheveux blancs comme la lueur salvatrice de l'astre diurne et son regard gris que je jalousais parfois. Malheureusement, il était coincé dans la Friendzone. Je ne pouvais imaginer Zayne autrement qu'un ami, sans être prise de frissons spasmodiques...
À l'entrée du centre commercial, un homme proposait de jouer à un tirage au sort où les gagnants se verraient attribués un voyage gratuit pour Frankfort. Zayne jugea que ce serait une bonne idée de pouvoir se changer d'air.
— T'es drôle toi ! Quelle est la probabilité pour qu'on gagne tous les deux ? avais-je ricané alors que je choisissais à mon tour un numéro au hasard parmi le pléthore proposé. Et puis si t'a envie d'aller en Allemagne, t'as qu'à me le dire, t'es mon meilleur ami et moi, je suis plein aux as !
— Et dis-moi en quoi ce serait drôle sans jeu ? Le trop apprêté me répugne, tu le sais ! répliqua-t-il simplement en filant un billet de cent au vendeur. Merci de ta proposition ma petite star, mais soyons fous ! s'exclama-t-il alors que nous pénétrions dans le centre à proprement parler.
Au Caxtaur, il y en avait pour tous les goûts, pour tous les styles vestimentaires, pour tous les complexes et toutes extravagances. Mais ce jour-là, je ne m'intéressais pas trop aux robes et aux slim jeans comme d'habitude.
