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Je marchais vite, droit devant moi. Pourtant, dans ma tête, je rentrais chez moi à reculons. Mes pensées étaient focalisées sur ma destination et mon objectif : arriver chez moi à l'heure.

J'aperçus enfin ma maison mais je vis aussi la voiture rouge garée devant. Mon faible sourire s'effaça et, de nouveau, j'avais peur.

En entrant, je L'aperçus assis dans le canapé. Son regard s'encra dans le miens. Je restais là sans bouger pendant quelques secondes et j'aperçus son regard s'assombrir. C'est là que je compris et je me mis à paniquer intérieurement.

J'avais osé soutenir son regard alors que j'aurais du baisser les yeux. Je savais ce que me coutais ce genre de geste et pourtant je l'avais quand même fait.

Il se leva tranquillement, sans se presser. Je savais qu'Il faisait cela pour me faire encore plus peur. Le pire, c'est que cela marchait.

Il me fit signe et je m'approchai. Je déposai mon sac à sa demande.

Mes mains tremblaient.

- Avance vers moi et retire ton haut, gronda sa voix grave.

Je m'exécutais en silence. Près à subir. Je déposais donc mon sweat sur le canapé sans le regarder. Pourtant, je savais ce qu'Il faisait, j'aurais pu le dire les yeux fermés.

Il commence toujours par me regarder. Puis, Il retire sa ceinture et vérifie sa prise en main. Ensuite, Il s'approche de moi, me met dans la position qu'Il désire.

Et enfin, Il frappe.

Les larmes me montèrent aux yeux sous le coup de la douleur. Mon dos me brula et je senti que mon ancienne blessure c'était rouverte. Un liquide chaud coulait entre mes omoplates.

Malgré cela, Il recommença seulement Il y alla plus doucement et cela ne fit qu'augmenter la douleur.

Cette sensation si familière était intenable.

Je savais que, vu le nombre de coup qu'Il m'avait déjà mit, Il ne me frappait pas seulement pour mon affront de tout à l'heure. Je sentais qu'Il évacuait la colère qu'Il avait du emmagasiner au travail.

Il se contentait de passer ses nerfs sur moi. Et plus cela allait, plus j'avais mal. Bien malgré moi, mes larmes coulaient sur mes joues, toujours plus nombreuses.

Il ne parlait pas et seul le bruit du cuir sur ma peau résonnait dans la pièce. Afin de ne pas penser à cette douleur de plus en plus grande qui sévissait dans mon dos, me faisant peur mon sang, je repensai à mon carnet. Je me demandais qui avait bien pu oser écrire dedans. Cela me tracassait énormément.

Un coup beaucoup plus fort que les autres me fit me redresser de douleur et un sanglot s'échappa de mes lèvres. Je savais que je le payerai.

Alors que je fermais les yeux dans l'attente du fameux coup, j'entendis la porte d'entrée claquée. Une belle femme débarqua dans le salon et ne fit pas de commentaire sur la scène devant Elle. Elle s'avança vers Lui et l'embrassa chastement sur la bouche.

- Taehyung, relève toi et retourne dans ta chambre. Tu ne dineras pas ce soir, la voix de mon bourreau claqua froidement et je me relevais prestement.

- Bien, répondis-je faiblement.

- Bien qui ?

- Bien père.

Parce que je t'ai perdu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant