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Je commençais à me réveiller, et bougeait un peu dans mon lit avant que ma joue ne rencontre un petit objet qui vint s'appuyer douloureusement contre ma peau. Gêné, j'ouvris quelque peu les yeux avant d'apercevoir tout simplement mon écouteur, qui s'était déloger de mon oreille durant la nuit.

Je tirais alors brusquement sur le fil et déposa la paire sur la petite tablette à côté de moi emportant dans mon mouvement mon téléphone qui manqua de chuter. Je le rattrapais d'une main et le déverrouillais un instant, m'informant de l'heure. 5h30.

Il était tôt mais le sommeil avait fini par très vite déserté mon corps et je me levais donc le plus silencieusement possible afin de ne pas réveiller mes colocataires. Je me penchais doucement sur ma valise y extractant la fameuse pochette, cette fois bien décidé à en lire le contenu.

Je sortis finalement de la pièce qui replongea dans le silence, seulement entrecoupé par de petits ronflements en provenance du lit voisin au mien.

Je ne croisais personne dans les couloirs où il y régnait donc un silence profond, pesant. La faible lumière se reflétait sur les murs blancs et je ne pu m'empêcher de me sentir oppresser par cette semi obscurité. Je pressais donc légèrement le pas, atteignant la grande salle.

Je pris place dans un fauteuil un peu ancien placé au côté d'une grande plante verte. Seul, je me permis de me mettre en travers du fauteuil, chose que mon éduction ne m'aurait pas autorisé de faire avec un public autour de moi. La pochette, posée sur mes genoux légèrement remontés, attendait patiemment que je daigne l'ouvrir. Action que j'appréhendais de réaliser.

Pourtant, ma curiosité eu raison de moi et je détachais délicatement les élastiques maintenant la pochette fermée. A l'intérieure, plusieurs feuilles étaient soigneusement rangées par petits paquets, attendant tranquillement que je les feuillette.

Je commençais alors à faire balayer mon regard sur les différents documents, mes yeux butant sur quelques mots que je ne comprenais pas. Certains papiers semblaient parler de mes parents, d'autres étaient des rapports médicaux ou bien encore tout simplement des pages et des pages d'informations légal et juridique.

Dans tout cet apport soudain d'information, je réussi à comprendre que l'avocat chargé de ma défense se nomme maitre Yoon et que je représentais, avec ma mère, la partie civile. Mon père, face à nous, semblait avoir payé trois avocats pour assurer sa propre défense et je ne fus pas surpris de reconnaitre les noms de deux d'entre eux, pour les avoir déjà vu à la maison.

Je savais que mon père était bien entouré. Il a toujours su faire avancer les choses dans son sens, il dégage une aura tellement autoritaire que personne ne s'oppose jamais à lui par peur des représailles. Même moi, je ne m'étais jamais opposé à lui. Au fond, je sais que j'aurais du dire stop, me défendre, chercher à me sauver mais je me sentais si seul, si abandonné par les gens autour de moi, que je me disais que je méritais peut-être cette situation. Que si personne ne s'y opposait, c'est que cela devait être normal. Après tout, je n'avais jamais connu autre chose.

Un bruit sourd non loin de moi me sorti de mon espèce de transe et je remarquais que mon visage était humide, des larmes coulant distraitement le long de celui-ci. Je les essuyais vaguement, nonchalamment, avant que mon regard se porte sur une jeune fille, qui tentais de remettre tant bien que mal la terre répandu au sol dans le pot de la pauvre plante qu'elle venait de renverser.

Avec ses longs cheveux noirs et sa jolie robe de la même couleur, la jeune fille ne devait pas avoir plus de 10 ans. La voyant galérer, je me décidais à ranger mes affaires, à me relever et à lui venir en aide.

Je m'approchais doucement et m'accroupis à ses côtés. Elle sursauta légèrement en me voyant avant de me sourire gentiment en remarquant que je l'aidais. On passa les cinq minutes suivantes à nettoyer les dégâts et à rendre à cette triste plante sa terre, avant de se relever et de nous essuyer les mains avec du papier que nous avait apporté une dame un peu plus tôt afin de nous aider dans notre tache.

Aucune parole ne fut échangée et je récupérais donc ma pochette que j'avais posée sur l'accoudoir du divan à côté de nous avant de partir non s'en avoir souri à la petite fille qui me murmura tout de même un timide merci.

Un coup d'œil à mon téléphone me fit prendre conscience qu'il n'était que 7h30 et qu'il me restait encore 2h30 avant le rendez avec maitre Yoon. Ne voulant pas retourner dans ma chambre où je risquais fort de voir mes colocataire encore endormis, je décidais de sortir.

En me rendant dans le hall afin de sortir, je remarquais que, dehors, le jour commençait à peine à se lever. Pourtant, cela ne me fit pas rebrousser chemin et j'atteignais enfin la porte de sortie. Malheureusement pour moi, celle-ci resta obstinément fermée et c'est alors que je remarquais une petite affiche indiquant que, le week-end, on ne pouvait quitter le foyer avant 8h. Déçu et légèrement frustré, je fis demi-tour avant qu'un bruit n'attire de nouveau mon intention.

A quelque mètre de moi, des hommes poussaient des chariots de nourriture en provenance d'une porte de secours maintenu grande ouverte. Je tenais peut-être ma porte de sortie.

J'attendis patiemment quelques minutes que les hommes en salopette bleue s'engagent dans le couloir de la cuisine pour m'avancer vers la porte. Je me faufilais alors discrètement à l'extérieur et m'éloignais de plusieurs mètres avant de m'arrêter et de respirer une grande bouffée d'air. J'étais dehors.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 17, 2020 ⏰

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Parce que je t'ai perdu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant