Parce que je t'ai perdu...

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Après cette tirade, je me sentis essoufflé et soulagé. J'avais l'impression qu'un poids venait de s'enlever de mes épaules et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir. Sans vraiment savoir pourquoi, j'avais la désagréable impression d'avoir trahi un secret. Aussi terrible soit-il.

Les larmes avaient fait, elles aussi, leurs apparitions. Elles ne cessaient de dévaler mes joues, toujours plus nombreuses.

Devant moi, je pouvais voir le visage choqué de Jungkook et je me rendis alors compte de l'importance des choses que je venais de lui dévoiler. Je venais de partager mon fardeau et je m'en voulu qu'il paye pour une chose qui ne le concerne pas.

- Je... je ne sais pas quoi dire..., la voix de Jungkook paraissait brisé et je m'en voulu à nouveau.

- Il n'y a rien à dire, dis-je alors, les mots sortant tous seuls de ma bouche.

- Mais... Mais comment ? Comment ton père s'en est sorti ?

- Il... il a fait passer pour... pour un accident la mort de Nam-Hyun... Il y a rédigé un faux certificat de décès et... et... il a fait incinérer mon frère... Je ne sais pas où... où sont les cendres... je ne peux même pas me recueillir... ! JE NE PEUX MEME PAS FAIRE MON DEUIL ! Il m'a tout pris... tout...

Ma voix était entrecoupée par des sanglots de plus en plus puissants, et parfois, elle n'était qu'un murmure. Je ne pouvais plus supporter tout ça. J'en avais marre.

Bien malgré moi, je vins me blottir dans les bras de Jungkook qui m'enlaça en silence. Mes épaules étaient secouer de sanglot de plus en plus espacés et je sentais que je me calmais.

C'est la cloche qui me ramena à la réalité et pourtant je ne voulais pas quitter l'étreinte de Jungkook. Je reculais quand même et séchais mes larmes avec la manche de mon t-shirt.

Pourtant, alors que j'allais ramasser mon sac posé à côté de moi, Jungkook se rapprocha et posa ses lèvres sur les miennes. Cela m'apaisait directement et je ne cherchais pas plus loin en lui rendant tout simplement son baiser. Ses lèvres étaient douces et chaudes mais elles se retirèrent bien trop vite à mon gout.

Alors que j'allais le réprimander, il me fit un signe de tête en direction d'un groupe d'élèves qui passaient par là. Il me sourit, désolé. Je lui rendis son sourire et on se dirigea en cour.

Le reste de la journée c'était passé tranquillement et je me retrouvais à présent sur le pas de ma porte. Je pénétrais chez moi et fut étonné de voir que mon père, assis dans le salon, ne me calcula pas.

Je ne cherchais pas plus loin et montais dans ma chambre, mon refuge.

Après une douche rapide, je m'allongeais sur mon lit. Au loin, sur mon bureau, j'aperçus mon carnet et je repensais directement à Jungkook.

Je me levais donc afin de le récupérer avant de retrouver ma position initiale. Je l'ouvris à la page qui était sensé répondre à ma question : qui es-tu ?

Devant moi, la mystérieuse phrase s'étalait : JE N'AI PAS L'ARROGANCE DE DIRE QUE J'AI LE DROIT DE VIVRE MAIS J'AI L'INCONSCIENCE D'Y CROIRE.

Quelque chose me sauta immédiatement aux yeux et je fus étonné de ne pas l'avoir vu avant. Dans la phrase, certaines majuscules étaient plus épaisses que d'autres, comme si on avait appuyé plus fort avec le stylo pour les faire ressortir.

Je les comptais au nombre de quatre. Elles formaient le patronyme d'une personne que je connaissais bien : JEON. Sur le moment, cela ne m'étonnais même pas, je fus juste déçu de ne pas l'avoir remarqué avant.

Pendant ma réflexion, mes doigts n'avaient cessés de jouer avec le pendentif autour de mon cou. Une pensée me traversa alors. Si Jungkook était vraiment le mystérieux écrivain de mon journal, il devrait posséder l'autre moitié de ce yin yang, non ?

Fatigué de ma journée, je refermais d'un geste nonchalant le carnet avant de le poser sur ma table de nuit. Je m'endormis rapidement, faisant fit de ma promesse de mieux me nourrir, mon ventre étant vide.