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Choqué. Voilà le mot qui aurait pu me décrire à ce moment là. Je ne savais pas quoi penser.

Comme pour faire taire mes interrogations, la dite Nany ouvrit grand ses bras et sans même réfléchir, je vins m'y blottir.

Son doux parfum de rose me replongea dans mes souvenirs.

Moi faisant un gâteau au chocolat ou plutôt essayant d'en faire un car il y avait plus de chocolat sur la table que dans le plat.

Moi réclamant une nouvelle histoire avant d'aller me coucher.

Moi jouant avec de petites figurines de bois, ne voulant pas partager avec l'autre enfant présent dans la pièce.

Et puis moi, pleurant alors qu'une assistante sociale me retire à la seule famille qui ne m'a jamais aimé.

Je glissais ma tête sur l'épaule de Nany, des larmes coulant sur mes joues. Je ne saurais d'écrire le sentiment qui me parcourait à ce moment là. J'étais heureux et triste en même temps.

Et soudain, je fus en colère. En colère contre cette femme qui n'avait pas levé le petit doigt pour empêcher mon retour chez moi. En colère contre cette femme qui n'a jamais cherché à prendre de mes nouvelles.

Je me reculais donc brusquement et sans même récupérer mon sac, je sorti de la maison et couru vers la mienne. Derrière moi, j'entendais Jungkook me crier de revenir. Je n'écoutais pas. Je n'entendais pas.

Cette femme représente la seule image de familiale que j'ai.

Quand je suis né, on m'a rapidement placé en famille d'accueil car mon père avait été violent envers ma mère et que l'on craignait pour ma vie.

Mon père avait été jugé et avait eu l'interdiction formelle de m'approcher moi ou ma mère pour un délai de deux ans. Ensuite, on avait jugé ma mère trop fragile pour élever un nourrisson et c'est comme ça que j'avais fini par atterrir chez Nan-Hi Jeon. Rapidement, elle était devenue pour moi, Nany.

Cette femme m'avait accueillit avec son mari, David, et m'avait donné tout l'amour qu'un enfant recevrait de sa propre mère.

Quelques mois après m'avoir recueillit, un autre petit garçon avait rejoins le cocon familiale. Je ne me souviens plus de son nom.

A l'âge de trois ans, une assistante sociale avait frappé à la porte, le juge avait rendu son verdict et j'allais devoir retourner avec mes parents biologiques. Ma mère avait eu la mauvaise idée de se remettre avec mon père.

J'avais peu pleuré à l'époque, ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passait. Ce n'est que après quelques heures que je m'étais mis à réclamer Nany mais jamais elle n'était apparut pour me consoler.

A présent, j'entrais chez moi en claquant la porte. Mauvaise idée. Très mauvaise idée.

Mon père attendait sagement sur le fauteuil dans le salon et je n'osais pas croiser son regard. Mes larmes coulaient avant même qu'il ne me frappe. Je n'en pouvais déjà plus.

Dans ma tête, je ne parvenais pas à différencier les coups physiques correspondant à la ceinture frappant ma chair ou bien les coups morals, accablé par une tristesse bien trop forte pour moi.

Pourtant, j'avais l'habitude de pleurer, d'avoir mal. Mais aujourd'hui, je n'en pouvais plus.

J'avais l'impression d'être redevenu ce petit garçon au regard vide et triste qui espère qu'à chaque porte qui s'ouvre, qu'à chaque coin de couloir, apparaisse Nany.

Mais tout ceci est loin à présent. J'ai grandit, j'ai apprit à subir. Mais aujourd'hui, il y a trop de trop. Je n'en peux plus. Je suis fatigué de devoir toujours me taire.

Pourtant, ce soir là, je me couchais une nouvelle fois endolorie, triste et sans avoir parlé de mon malheur à personne.

Parce que je t'ai perdu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant