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En arrivant devant chez moi, je ralentis le pas et essuyais mes larmes. J'ouvris la porte et remarquais directement que le salon était vide. Pourtant, vu l'heure, mes parents devaient déjà être rentrés.

Je jetai un regard vers la droite afin de voir si mon père était dans son bureau, mais la porte ouverte m'indiqua le contraire.

Alors que je commençais à m'interroger, j'entendis un cri venant de l'étage. J'identifiai tout de suite le son de la voix de ma mère et devina rapidement ce qu'elle faisait avec mon père.

Gêné, je gravis les escaliers silencieusement et soupira de soulagement quand je remarquais que la porte de la chambre de mes parents était fermée. Cela était déjà assez gênant de les entendre, on ne peut pas dire que ma mère soit très discrète, mais si en plus je devais les voir... Non merci.

Je pénétrais donc dans ma chambre et essayais de faire abstraction des gémissements de ma mère. Je trouvais vraiment cela dégueulasse.

Je me rappelais alors d'où je venais et je sentis de nouveau les larmes monter à mes yeux.

Je ne saurais dire pourquoi, mais voir Jungkook si proche de moi physiquement m'avais fait extrêmement peur. Je ne me sentais pas assez bien pour que quiconque puisse vouloir de moi dans ce sens là. Je ne les méritais pas et je ne méritais pas Jungkook.

Sur le coup, j'avais eu envie de l'embrasser. Son corps si proche du mien, ses lèvres à quelques centimètres de mienne, et puis je l'avais rejeté. J'étais parti comme un voleur, paniqué. Tout cela allait beaucoup trop vite. On ne se parlait même pas avant ce matin !

Même si le moment tous les deux avait été très agréable et que je m'étais sentis totalement à l'aise avec Jungkook, je ne pouvais pas me permettre de déraper. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'il découvre tout sur moi, je ne voulais pas me mettre en danger mais surtout je ne voulais pas le mettre en danger.

Ne voulant plus y penser, je m'attelais à faire mes devoirs. Après ce qui me sembla une éternité, je pus enfin déclarer avoir fini. J'allais quitter mon bureau quand je me souviens d'une chose, j'avais récupéré mon carnet.

Je le rouvris à la page rédigé par l'inconnu et admira le dessin, appréciant les souvenirs qu'il me faisait rappeler. La femme, sur le dessin, me rappelait Nany. Elle nous cuisinait toujours des petits fours quand on n'allait pas bien, moi ou l'autre enfant qu'elle accueillait. Comment s'appelait-il déjà ?

Je ne sais plus... Je ne me souviens pas et cela me fit mal. Je recommençais à pleurer. Je ne me souvenais plus ! Comment avais-je pu oublier ?!Je pleurais davantage.

Attrapant un crayon de papier, je tournis la page et dessinais alors un homme, assis dans un fauteuil, le journal à la main. David.

Une larme alla s'échouer sur le papier.

Je voulais aussi rajouter une petite phrase, en réponse à l'autre qui me disait : le destin, c'est ce qui te permet de te construire, sans lui tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui.

Alors j'écrivis : peut-être que le destin est là pour me guider, peut-être qu'il m'a fait grandir, peut-être est-ce grâce à lui que je suis comme cela à présent, mais c'est tellement plus simple de tout rejeter sur lui. Je ne suis pas fort, je sais juste cacher ce que je pense. Mais j'ai peur. Réellement peur.

Parce que je t'ai perdu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant