Parce que je t'ai perdu...

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Amy-Lee. Ce prénom si familier ne cessait de tourner dans ma tête avec d'autres mots. Nam-Hyun, mon père, amitié, enfance, bonheur, déchirement, solitude.

Amy-Lee. C'était bien la dernière personne que j'aurais pensé revoir un jour. Elle avait été tellement de chose pour moi puis plus rien. A la mort de Nam-Hyun, elle avait tout simplement disparu, elle aussi.

De l'âge de mon frère, Amy-Lee était comme une sœur pour moi.

Je me souviens très bien de l'amitié puissante qu'elle louait à mon frère et il le lui rendait bien. Parfois, je m'étais même demandé si leur relation n'était pas plus que de l'amitié. Mais bon, j'étais très jeune, je voyais encore les choses différemment.

Je n'eus pas la force d'aller plus loin dans mes réflexions. Ma tête était pleine à craquer de questions qui demandaient des réponses que je n'avais pas. Je m'endormis presque instantanément, sautant par la même occasion le diner.

Le lendemain, le réveil fut difficile dans le sens où j'avais l'impression qu'un troupeau d'éléphant dansait la samba dans ma tête pendant que mon ventre ne cessait de protester qu'il avait faim.

Je me levais donc sans faire de bruit afin de ne pas réveiller mes colocataires et partis m'enfermer dans la salle de bain après avoir attrapé des vêtements propres.

Une fois dans la pièce, je fixais mon reflet tristement. Mon teint était très pale, plus que d'habitude, et des cernes étaient malheureusement trop visibles sous mes yeux.

Je m'habillais donc prestement avant de sortir ma trousse de maquillage. Je passais une importante couche d'anticernes puis de fond de teint sur ma peau, en espérant que cela pourrait améliorer mon apparence.

Quand je ressortis de la pièce, mes colocataires étaient debout et je leur lançais un bonjour calme avant de sortir après leur réponse.

J'arpentais les couloirs en direction du réfectoire afin d'aller déjeuner puis, une fois le petit déjeuner avalé, je retournais dans la chambre afin de prendre mais affaires avant de me diriger vers l'arrêt de bus.

Une fois dans celui-ci, je me permis de réfléchir sur ce que j'avais appris la veille au soir.

Amy-Lee. Alors comme ça c'était elle avec qui je parlais depuis le début. Je ne voyais pas comment c'était possible. Après tout, elle est de l'âge de mon frère donc elle doit avoir environ 21 ans. De plus, je ne l'avais jamais aperçu.

A part cela, je devais bien m'avouer que le fait d'avoir la chance de la revoir me ferait du bien. Amy-Lee avait disparu de mes connaissances en même temps que la mort de Nam-Hyun. A l'époque, je n'avais pas compris et je m'étais senti immensément seul.

Aujourd'hui, je me doutais fortement que c'était mon père qui avait du refuser qu'elle me voit. Enfin, je l'espérais car sinon, cela ne ferais que renforcer mon sentiment d'abandon.

Je repensais alors au rendez-vous qu'elle m'avait donné. Je ne pouvais pas ne pas y aller car s'était peut-être la seule façon d'avoir des réponses à certaines de mes questions.

Le bus s'arrêta enfin devant le lycée et toujours à moitié perdu dans mes propres pensés, je ne m'étais pas rendu compte que Jungkook était venu vers moi avant qu'il ne me parle.

- Hey ! Ca va ? me demanda t-il joyeusement.

- Oui, oui, répondis-je distrait.

- Tu es sûr ? Tu m'as l'air un peu dans la lune. Un problème ?

- Non, non. Je suis juste un peu fatigué.

- D'accord, j'ai peut-être le moyen de te réveiller.

Je n'avais pas vraiment saisit le sens de sa phrase jusqu'à ce que je sente ses lèvres se poser sur les miennes. Je restais immobile pendant quelques secondes alors que Jungkook essayait d'approfondir le baiser en entrant sa langue dans ma bouche.

Je le repoussais soudainement me rendant compte que l'on était au lycée et c'est là que je m'aperçus que Jungkook nous avait attiré dans un coin isolé.

Satisfait de cette observation, je refocalisais mon attention sur Jungkook qui souriait, fier de lui. Pour l'empêcher de faire une quelconque remarque, je l'embrassais à nouveau.

On du se séparer une nouvelle fois car il était l'heure de se rendre en cours.

En chemin, Jungkook croisa ses potes et alors que je croyais qu'il allait les rejoindre, il les salua juste avant de continuer avec moi. Cela me fit sourire.

On arriva en classe et je m'installais, comme à mon habitude, dans le fond de la salle. Jungkook vient, pour mon plus grand bonheur, se placer à côté de moi.

- Bien, alors je vais commencer la séance par vous rendre vos devoirs réalisés en binôme sur le thème des violences familiales, nous annonça la professeure.

A ces mots, elle commença à passer dans les rangs afin de rendre les travaux. Elle finit par s'approcher de nous et tends notre devoir à Jungkook. Celui-ci remarque la note ornant le papier et sourit, satisfait. 17/20. J'en fait de même.

- Tae, je suis désolé, me dit-il soudain.

- Désolé de quoi ? demandais-je en remarquant son air préoccupé.

- Désolé de t'avoir fait travailler sur ça. Si j'avais su, j'aurais fait autrement.

- Non, ne t'excuse pas, tu n'y es pour rien. C'est vrai que au début cela a été difficile mais c'est bon, c'est passé.

- Tu es sûr ?

- Sûr et certain, lui répondis-je, souriant pour le rassurer.

Il me sourit en retour et mon cœur se réchauffa.

J'appréciais fortement le fait qu'il se soucie de ce que j'ai traversé durant ce travail, qui était compliquer à faire pour moi. Mais je ne voulais pas qu'il s'excuse. Ce n'était pas sa faute.

Je reconcentrais ensuite mon attention sur le cours tout en me promettant de faire en sorte que Jungkook ne se sente pas coupable d'une faute qu'il n'a pas commis. Je sais très bien qu'il n'y a rien de pire que la culpabilité.