Parce que je t'ai perdu...

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Malgré le fait que je m'étais couché tôt, j'avais mal dormi. En effet, les cauchemars n'avaient cessé d'envahir mes pensées, me faisant me réveiller brusquement, en sueur, des larmes coulant sur mes joues.

Je ne me souvenais pas vraiment de ce qu'il se passait dans chacun des cauchemars mais je me rappelais très bien cette sensation de vide, que j'avais à chaque réveille. C'était la première fois que le fait d'être seul me faisait peur.

Je me préparais donc rapidement, me concentrant sur mes gestes afin de ne pas penser. Cela ne s'avéra pas efficace et tout en essayant de chasser l'image d'un Jungkook en colère de mon esprit, j'avalais quelques pilules. Surement trop.

Je me sentais faible de devoir revenir à ce recoure que je n'avais pas utilisé depuis plusieurs semaines grâce à Jungkook, mais je ne me sentais plus la force de continuer. Je me rendis alors compte que ses cauchemars étaient plus vrais que ce que je voulais bien me l'avouer.

Je savais que mon amitié - mon intimité ? - avec Jungkook était fragile. Je n'étais pas habituer à ce genre de relation, cela me faisait plus peur que ce que je voulais bien m'avouer. Je savais aussi que j'allais finir par fuir. Fuir ce bonheur car je jugerais que je ne le méritais pas. Et c'était surement vrai.

C'est la vibration de mon téléphone qui me fit me reconcentre sur la situation actuelle. Il fallait que je me dépêche si je ne voulais pas rater mon bus. J'attrapais donc, manteau, cartable et enfilais mes chaussures avant de courir jusqu'à l'arrêt de bus, situé quelques mètres à côté du foyer.

Le nombre de jeunes devant l'arrêt me confirma que le bus n'était pas encore passé et je mis mes écouteurs dans mes oreilles avant d'attendre le véhicule. Quand celui-ci arriva, je réussis à me trouver une place assise  et m'adossais contre la vitre, le regard perdu.

Les jeunes autour de moi étaient bruyants, se saluant, rigolant entre eux. Je sentais un mal de tête arriver et au lieu d'essayer de me mettre dans ma bulle, d'occulté le monde autour de moi, je choisi de ravalé quelques cachets, espérant qu'ils soient vite efficace.

Le bus nous déposa une dizaine de minute plus tard devant le lycée. Je sorti rapidement et me dirigeais inconsciemment, par habitude, vers le bâtiment principal et plus précisément vers l'escalier, dans l'espoir secret de voir mon carnet.

Et là, alors que je m'apprêtais à faire demi-tour, j'aperçus cette masse sombre et familière, posé sur le sol. Je m'en approchais rapidement car je savais ce que ce carnet contenait. Des réponses. Ou du moins, je l'espérais fortement.

Pourtant, alors que je me retrouvais là, assis à même le sol, le carnet fermé dans les mains, je fus pris d'un doute. Avais-je vraiment envie de regarder ce qu'il y avait dedans ? Peut-être pas. Seulement, si proche du but, si proche de savoir avec qui je discute, je ne me voyais pas revenir en arrière.

C'est vrai que en y réfléchissant, je voyais bien que j'avais fais du chemin depuis le premier jour où j'avais perdu ce carnet. J'espérais que j'allais dans le bon sens.

Comme d'habitude, j'ai envie de dire, c'est la sonnerie qui me poussa à faire rapidement mon choix. Finalement, je pense que j'attendrais le soir même avant d'ouvrir mon carnet. Je le rangeais donc dans mon sac avant de me relever et de rejoindre ma première salle de cour.

J'étais nerveux, très, et pour me décompresser, j'avalais de nouvelles pilules.

Je me trouvais au foyer, assis sur mon lit.

La journée étais passée tranquillement, rien ne sortant de l'ordinaire. Comme à son habitude, Jungkook avait partagé son temps entre ses amis et moi. Il m'avait même demandé si je ne voulais pas qu'il me présente à ses copains mais j'avais gentiment décliné sa proposition. Il n'avait pas insisté.

Ensuite, comme la veille, j'étais rentré avec Jungkook chez lui. Nany était présente et, pour notre plus grand bonheur, elle nous attendait avec de petits gâteaux au chocolat. On avait du parler et jouer durant deux bonne heures avant que je ne doive regagner le foyer.

J'étais donc présentement sur mon lit, le carnet dans les mains.

Précautionneusement, je commençais à l'ouvrir sur la première page.

12 octobre 2018

Aujourd'hui, l'école s'est mal passée. On s'est moqué de moi à cause de ma tenue. Je portais simplement un sweat et un jean. Je n'ai pas compris et je n'ai pas cherché à comprendre. Les jeunes de mon âge sont ainsi, c'est tout.

En rentrant, l'atmosphère était lourde. J'ai directement entendu qu'Il criait sur Elle. Je savais comment cela allait se terminer alors j'ai fait barrage de mon corps. J'ai tenu un peu moins de dix minutes avant de commencer à faiblir, à m'effondrer.Quand Il a arrêté, je comptais de nouveau bleus sur ma peau. De nouvelle tache de la couleur du ciel.

J'espère que demain sera meilleur.

Je n'en lu pas plus, sachant très bien quel malheur cela racontait.

Je tournais donc plus rapidement les pages afin d'arriver à la dernière où s'étendaient des mots qui me laissèrent sans voix, envahit par une émotion trop intense pour mon pauvre petit corps.

Rendez vous samedi, 17h, devant le lycée.

Amy-Lee.