Chapitre 2.

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Cela faisait très longtemps que je n'avais pas dormi comme un bébé, et sans avoir eu besoin de ma dose d'alcool qui plus est.

Isa m'a écouté jusqu'au bout. Elle n'a ni crié, ni rigolé. Je réalise que quelqu'un connaît mon plus grand secret... je suis cinglé d'avoir fait cela.

Une heure plus tard, je suis appuyé contre le muret avec Joe, et celui-ci me montre la cour.

- Regarde qui arrive. Ton joli souffre-douleur... Tu as une semaine, mec ! s'excite l'obsédé à côté de moi. Après, ce sera à mon tour. Et il ne me faudra pas longtemps pour la mettre dans mon pieu à moi.

- Vas- y, rêve ! Si je n'y arrive pas, tu n'as aucune chance !

Rien qu'à les imaginer ensemble, j'en ai des frissons.

- Elle préfère peut-être un mec avec de l'expérience qu'un puceau, se moque-t-il.

- Ta gueule, grondé-je sans qu'il se rebiffe.

Un jour, je lui pèterai sa petite gueule de branleur. A ce moment précis, j'ai d'autres urgences.
Je file droit vers Isa, il y a suffisamment de monde autour de nous.
Je me positionne derrière elle, pose mes mains sur ses hanches et je me colle contre elle.

- Salut, bébé ! Comme tu vois, tu m'as manqué, dis-je bien assez fort pour que l'on m'entende.

-Dégage, Mattys ! Sinon tu vas avoir un sérieux souci.

- Pas envie de bouger de là, beauté ! Je vais te retourner et essayer de t'embrasser. A toi de jouer, y a du monde ! lui chuchoté-je à l'oreille.

Aussitôt dit aussitôt fait, d'un mouvement brusque, je la retourne vers moi et je l'embrasse.

- Bouge- toi, connard ! hurle-t-elle en me collant une gifle.

Ça pique ! Elle a de la poigne. Tout le monde nous regarde.

-Tu as fait quoi, là ? Tu as osé me foutre une gifle ! Mauvaise idée, persiflé-je.

- Tu crois me faire peur, Mattys ? Pour qui tu te prends ?

Et elle s'en va vers les toilettes d'un pas vif.
J'ai entendu sa voix trembler, et ce n'était pas prévu au programme, ça ! Je dois me reprendre et continuer le jeu.

- Putain ! Là, elle est mal, hein Mattys ?

- C'est clair ! Personne ne s'en mêle, dis-je à tous ceux qui n'ont rien raté de la scène. Je vais la mettre au pas, moi !

- Elle nous l'a énervé, ricane Joe.

- Ferme- la, Joe. Elle a de la poigne, la petite, dis-je en me frottant la joue.

Le lundi, mes cours finissent de bonne heure aussi je rentre chez moi. Nous avons convenu avec Isa, de nous contacter uniquement par téléphone. Et là, je veux être sûr qu'elle va bien.

M: Ça va ?

I : Ouais. C'était crédible ?

M: Ça oui. J'ai mal à la joue. Tu as de la poigne, dis donc !

I : Je ne sais pas contrôler. On fait quoi demain ?

M: Il faut que je joue au connard fini pour que tu pètes un câble. Joe va être aux aguets.

I : Tu vas me foutre la main au cul ?

M: Le plus souvent possible, te toucher aussi. Tu es toujours d' accord avec cela ?

I : Le jeu en vaut la chandelle. Tu me fais une crasse, Mattys ?

M: Je te jure que non. A demain, je dois bosser.

I : A demain.

Le lendemain dans la cour, je fais ce que tous attendent de moi .

- Je vous préviens, pas un de vous s'occupe d'Isa, les menacé-je. Je veux la faire craquer. Moi. Pas vous. C'est clair pour tout le monde ?

- Qu'est-ce que tu veux, Mattys ?

- J'adorerais assez qu'elle me supplie de la laisser tranquille.

- Et bien, que la fête commence, ironise Joe.

La voilà. Et elle ne baisse pas les yeux. Quel cran ! Ma victoire sera encore meilleure.
Je la suis du regard tout le long de son trajet. Elle est sacrément forte, très impressionnante.

A l'intercours, je m'approche d'elle, lui passe la main dans les cheveux sans dire un mot, avec un sourire au coin des lèvres. Elle ne réagit pas, ne me regarde même pas. En cours je lui envoie un mail.

M: Bravo. Je vais accélérer.

I : Merci. Tu sais, c'est drôle car je ne crains rien. J'ai raison de ne pas te craindre, hein ?

M: Tu n' as pas à t'inquiéter. Si un seul d'entre eux te touche tu me le dis, c'est compris ?

I : Compris.

Au self, je me mets derrière elle dans la queue, et lui frôle les fesses. Elle tressaille mais ne réagit pas. Elle ne me regarde même pas.

En fin de journée, nous avons un cours de sport ensemble. Hier nous avons décidé que c'est à cet endroit qu'elle craquerait.
Je connaîs les habitudes du prof, mon frère l'a eu l'année dernière. Il aime, paraît-il, faire des équipes mixtes.
Ça doit le faire kiffer de voir les nanas se faire toucher et mater par les mecs.
Moi, je ne suis pas très fan mais pour notre plan, ça devrait être nickel.

- Je veux des équipes mixtes et comme je ne veux pas de bavardages entre potes, c'est moi qui les fixe, dit le prof.
Fargas - West et Polin - Bédi

Le prof est examinateur, il a regroupé des couples qui ne s'entendent pas du tout. Il a mis Martin avec Flore, qui ne se supportent pas plus que nous, ça va donner.

- Je veux des chandelles. Et des roues, nous précise-t-il.

Je fixe Isa comme si je doutais de ces capacités à faire ce que le prof exige.

- Fargas et Polin en place, commande le prof.

- Mais, M'sieur, elle est nulle en gym..., protesté-je.

- Que tu dis, connard. siffle-t- elle entre ses dents.

Je commente d'une voix suffisamment forte pour que Flore, aux aguets, entende !

- D'accord, ma belle, dis-je magnanime. Je te propose un deal. Chandelle et roue impeccable et je te lâche. Par contre, si elles sont merdiques... tu m'obéis toute la semaine. Alors tu me provoques toujours ?

Flore me fait un clin d'oeil. Toute heureuse.

- C'est toi qui me provoque, Mattys. J'accepte le deal à une condition supplémentaire. Tu me laisses tranquille jusqu'à la fin de l'année.

- Une semaine, répliqué-je fermement.

- D'acc. Interdiction de me toucher pour me déconcentrer.

- Pas besoin, tu te planteras toute seule, dis-je moqueur.

Et bien sûr, sa chandelle fut merdique.

- Il te reste la roue, Isa. Si tu capitules et que tu t'excuses devant mes potes, je te laisse tranquille quinze jours.

- Va te faire foutre, gronde-t-elle.

- À ta guise. Je vais m'éclater ma belle !

La roue était, il faut le dire, presque correcte.

- Tu as perdu, il me semble, raillé-je. Je t'attends à la sortie. Tu as tout intérêt à être là...

- J'y serai.

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