Chapitre 3.

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Lorsque j'entre dans le vestiaire, je sais que Flore a déjà largement diffusé la nouvelle. Joe est terriblement énervé. Ben oui, mon gars, c'est foutu pour toi !

- C'est vrai ce que dit Flore ? me demande-t-il.

- Je ne sais pas. Qu'est-ce qu'elle dit ? le nargué-je.

- Arrête tes conneries, Mattys ! Elle doit t'obéir toute la semaine ? Explique-moi comment tu es arrivé à cela ? râle-t-il furax.

- J'ai juste parié sur son orgueil démesuré, mon gars. Je l'ai mise au défi et comme elle déteste perdre, j'ai gagné, clamé-je.

- Tu vas lui demander de faire quoi ? s'excite-t-il, les pupilles dilatées. On pourra jouer nous aussi ?

- Juste moi, répliqué-je fermement.

- Allez, mon pote ! Une journée, me supplie-t-il.

- Non, pas question.

Après ma douche, je récupère mes affaires et sort. Isa n'est pas encore là, aussi j'en profite pour m'allumer une clope.
Quand je la vois arriver, les yeux rouges et son tee-shirt déchiré, je m'approche d'elle.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demandé-je en tentant de garder le regard arrogant que l'on attend de moi.

- Rien. Je suis là. Comme tu l'as demandé, lâche-t-elle sèchement.

- Qui ? Réponds ! dis-je d'une voix forte qui la fait tressaillir.

- Jessica, chuchote-t-elle.

Elle n'ose pas me regarder, ses mains tremblent. Je suis très énervé.

- Jessica ? répété-je abasourdi. JESSICA ? Amène-toi ici ! Tout de suite ! crié-je dans la direction du groupe de greluches qui se marrent.

- Oui ? répond celle-ci toute souriante.

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans Personne ne la touche , exactement ? articulé-je d'une voix forte.

- Mais Mattys, je voulais...

- Casse-toi, hurlé-je. Je ne veux plus te voir à côté de moi, c'est clair ?

Mon ton est cassant et volontairement blessant.

- Oui Mattys, répond-elle en baissant la tête.

Est-ce normal de kiffer de se comporter comme un connard ? Je ne le pense pas, pourtant c'est exactement ce que je ressens.

- Amène- toi, beauté, dis-je à Isa. On s'en va.

- Non, lâche-t-elle brusquement.

- Tu te rappelles, expliqué-je avec une voix volontairement mielleuse. Tu as perdu. Donc tu viens. TOUT DE SUITE.

Je me colle à elle et lui murmure :

"Obéi-moi, Isa . "

Elle me fixe et me suit sans un mot.
Ils sont tous là à nous regarder : si je ne vais pas jusqu'au bout, tout cela n'aura servi à rien. Tout fier de moi, je regarde dans leur direction, et fais monter Isa dans la voiture. Elle reste silencieuse un moment puis se met à pleurer.

- Isa, s'il te plaît, bredouillé-je. Je me gare dans cinq minutes.

- C'est rien, c'est purement nerveux. Tu l'as vraiment engueulée, s'étonne-t-elle ?

- Bien sûr. Je leur avais interdit de te faire quoi que ce soit !

- Pourquoi ?

- Je voulais être le seul à t'embêter ! Pour qu'ils ne te fassent pas de saletés justement. Je ne t'ai jamais fait mal.

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