( Tom)
Ma vie est plutôt pas mal. Ma famille est tranquille, mes parents ne sont ni cools ni stricts. En fait, ils partent d'un principe simple : Pas de règle précise, tout est basé sur le respect mutuel.
Et franchement, ça me convient, et à mon frère et à ma soeur aussi, je suppose.La semaine de cours est finie, et le weekend commence. J'aime bien retrouver des potes. En général, je conduis car je ne bois pas. Enfin, plus maintenant...
Il y a un an, j'étais torché tous les week-end. Le lundi, j'étais en vrac. Le mardi ça allait mieux . Et plus le temps passait, plus je mettais du temps à me remettre. Alors j'ai arrêté de picoler.
— Tom ? m'interpelle mon jeune frère.
— Oui, Andy. Qu'est-ce que tu veux ?
— On va au Sporky, ce soir ? demande-t-il.
— Ça dépend. Qui vient ?
— Billy, Fred et peut-être Dick.
— Les mêmes que d'habitude, quoi ! J'ai juste un sacré souci : plus d'essence et pas de fric. On paye le plein à cinq, sinon vous vous débrouillez... Hé Andy ! Je veux l'argent avant de partir sinon je ne bouge pas.
— Je vois ça avec eux, frangin !
Il est presque 23 h. Les gars ont ralé, mais ils m'ont filé du fric quand même. S'ils veulent sortir, ils n'ont pas grand choix.
Je suis en train de faire le plein de la bagnole. Bill et Fred sont en forme comme toujours , Dick passe son temps sur son portable ( il y a une fille la dessous, c'est sûr ! Ce mec a toujours un plan cul en route ! ), mon frangin Andy, assis à l'avant, a les yeux rouges, il a encore fumé cette merde.— Andy ? précisé-je en m'installant derrière le volant. Si tu te fais contrôler par un flic, tu te démerdes avec les parents. Je ne te couvre pas. En attendant, tu vas derrière. Tes yeux sont tellement explosés que si un policier te voit tu es bon. De suite !
— Tu fais chier, Tom, a-t-il le culot de râler tout en changeant de place avec Dick.
— Tais-toi immédiatement, m'énervé-je. La prochaine fois, tu dégages direct !
Vivement qu'il ait son permis, celui-là. Ras le bol de balader tout le monde.
Je suis vautré sur les banquettes du Sporky.
Bill et Fred, déjà bien entamés, ont tous les deux une nana à leurs côtés. Dick et Andy sont déjà passés à la phase au dessus, et ont disparu de mon champ de vision.Et moi, je suis là : seul.
Et sérieux, je me demande pourquoi je continue à venir ici. Je ne bois pas, je ne danse pas et je ne suis pas sorti avec une nana depuis un sacré moment. Andy me charrie suffisamment avec cela.Je sens un regard sur moi. Je tourne la tête... discrètement. J'ai dû rêver. Car dans cette direction, il y a un couple très occupé et un mec.
Putain, toujours cette sensation. Le couple n'est plus là. Le mec, lui, y est toujours. Et il me fixe.
Pourquoi me regarde t-il comme ça, celui-là ?
Ah ! Il se lève du tabouret de bar et se dirige vers moi.
Qu'est-ce qu'il fait ?— Salut ! me dit-il.
— Euh. Salut ! On se connaît ?
— Non, je ne crois pas. Je te regarde depuis tout à l'heure, et tu as l'air de te faire aussi chier que moi, ironise-t-il.
— C'est clair. Je me demandais ce que je faisais là, en fait ! Tom, me présenté-je en lui tendant la main.
— Steve, répond-il en me la serrant. Et pourquoi tu ne te casses pas, tout simplement.
— Je suis le chauffeur. Et à part ces deux là, dis-je en montrant Fred et Bill, les deux autres, je ne sais pas où ils sont, expliqué-je en haussant les épaules.
— Et c'est grave ?
— Un des deux disparus est mon petit frère...
— Ah d'accord. Je vais fumer, tu m'accompagnes ?
— Ouais, deux petites secondes. Fred ? Je suis dehors, précisé-je sans être sur qu'il comprend vu son état.
Et je suis le mec... Steve. Pourquoi je fais un truc pareil. Aucune idée.
— Ça y est, tu as prévenu tes passagers ? me charrie-t -il.
— Ouais. Tu viens souvent ici ?
— C'est la première fois. C'est pas mal, dit-il d'un ton désabusé. Et toi ?
— Trop souvent. Il n' y a pas grand chose dans le coin et je suis le seul à avoir permis et bagnole.
— Donc, tu balades tout le monde et attends qu'ils aient envie de se casser, ou que tu aies trouvé de la compagnie, j'ai bien compris ?
— A peu près, oui. C'est pathétique !!
— Et ce soir, tu n'as trouvé personne, continue-t-il entre deux bouffées de nicotine.
— Mieux, je n'ai pas cherché. Et toi ? Pourquoi tu t'emmerdes ?
— Je viens d'arriver dans le coin, je ne connais personne. On m'a parlé de cette boîte, je suis venu voir, explique-t-il.
-— Et tu n'as fait connaissance avec personne ? Les filles ne sont pas farouches, paraît-il, ici.
— Comme toi, je n'ai pas cherché. Tout n'est pas perdu, je t'ai rencontré, fait-il remarquer en me regardant droit dans les yeux. En dehors des week-end, tu fais quoi ?
— Lycée encore une année. Et toi ?
— Pareil. En professionnel. Peinture. Pas forcément mon truc mais le lycée non plus .
— Je pourrais te présenter des personnes si tu veux ? Tu aimes quoi ?
— Ça devient indiscret ! s'esclaffe-t-il.
— T'as raison. Excuse- moi.
— Non, je déconne. C'est sympa de ta part. Juste que je suis plutôt du genre solitaire : console. Télé. Bouquins.
— Moi aussi. Sauf qu'avec un frère, il y a aussi du foot, des matchs. Et avec une jeune soeur, des soirées télé. Tu as des frères et soeurs ?
— Tu parles toujours autant, Tom ? me demande-t-il avec un sourire narquois.
—Ah Ah ! Non. En fait, je suis plutôt du style pas bavard. C'est sûrement parce que je suis à l'aise.
— Tu es un drôle de gars, conclue-t-il. Tu es d'accord pour me filer ton numéro de téléphone. On pourra peut-être trouver un créneau pour faire un truc. Oui ?
— Oui. C'est juste que... hésité-je.
— C'est bizarre de s'échanger les numéros entre mecs ? C'est ça ? Tes potes, tu ne les appelles pas ?
— Si, dis-je en lui notant mon numéro.
— Il faut que j'y aille, Tom.Tiens, voilà le mien. Je bosse demain. On s'appelle ?
— Ouep ! Bon courage pour demain.
Je le regarde partir. Je me sens... bizarre. Je ne sais pas ce que c'est. Je crois que je me suis comporté vraiment de manière débile. Je parlais tout le temps, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça ? Je ne le connais pas. Tous les mecs avec qui je traîne, je les connais depuis que je suis un môme. Lui, il vient d'arriver. Ouais, c'est ça. C'est la nouveauté.
***
(Steve)Drôle de soirée. Il est sympa, et carrément canon. Ses yeux ... Et cette bouche. Quand il parlait, je la voyais bouger et j'avais envie de l'embrasser.
Mais, je suis sûr qu'il ne sait pas encore.
Mais moi, si. Je veux être celui qui va lui faire découvrir son homosexualité.
Tout compte fait, je vais peut être aimer ce bled !!
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Différents et Alors
RomanceDeux adolescents, presque adultes. Deux lycées différents. Deux villes différentes. Leur point commun : ils découvrent tous les deux leur attirance indéniable pour les garçons. Des vies, des familles différentes, des éducations différentes. Et pour...