Chapitre 38.

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( Tom )

Ce matin, une fois Steve parti,  je suis retourné chez les parents. Après une douche et un petit déjeuner, je me suis mis au boulot.
Tous les jours suivants, j'ai eu à peu près le même emploi du temps. Les parents acceptaient que je dorme chez Steve.

***

Le concours est dans trois semaines. J'ai passé l'écrit que j'ai réussi. L'oral me tracasse plus. Ce n'est pas une épreuve facile pour moi. Je n'y suis pas à l'aise.
Toute la différence avec Andy. Habituellement, je lui demande de m'aider. Là, ce n'est pas possible.
Ni mes parents ni mon frère ne savent que je m'y suis inscrit. J'ai beau être un bon élève, mon capital confiance en moi est proche du zéro.
Quand j'ai réalisé que j'avais obtenu l'épreuve écrite, je voulais leur annoncer. Mais je n' ai pas pu m'y résoudre.

Mon portable sonne : Liam. Nous nous sommes beaucoup rapprochés tous les deux. Il semble disposer de beaucoup de temps.

— Salut Tom. Ça va ? Tu es au lycée ?

— Non. Le lycée c'est fini pour moi. J'ai juste à éviter le zéro à l'examen.

— Tu es une tête, en fait ?

Toujours cette même remarque qui me met hors de moi.

— Non. Pas franchement, soupiré-je. J'ai, paraît-il,  des facilités dans l'apprentissage. Et pas partout...

—Et j'ai l'impression  que tes soucis concernent les épreuves orales. Je me trompe ?

— Non. Pour être  honnête, je galère à l'oral.

— Je n'ai pas cours pendant une semaine. Exclusion temporaire, signale-t-il presque fier.

— Liam ! Pourquoi cette fois ?

— Une bagarre. Ne râle pas, je ne regrette rien. Il réfléchira à ses remarques la prochaine fois.

— Et donc tu t'ennuies, affirmé-je.

— Grave. On peut se voir ? C'est moi qui fait la route. Allez, me supplie-t-il.

— Liam... Je prépare un concours, et je galère pas mal.

— A l'oral ? Et justement, je vais t'entraîner, mec !

— A faire des conneries, oui ! dis-je en rigolant.

— N'importe quoi ! Je pourrais même dormir chez Steve, m'annonce-t-il.

— Il n'est pas au courant pour le concours, lui expliqué-je.

— Je vais t'aider à prendre confiance en toi. Je suis bon pour cela, tu es d'accord ? Ça a fonctionné avec Steve !

— Je confirme. Tu viens quand ? Demain ?

— Et pourquoi pas aujourd'hui ?  Tom. S'il te plaît !

— Quel gamin ! Je croyais que tu n'aimais pas la cambrousse ?

— C'est pas la cambrousse que je viens voir, c'est toi ! réplique-t-il.

— Tu t'installes chez Steve ?

— Ça dépend. Tu dors chez lui ?

— Je ne sais pas. J'y étais hier soir. Appelle-le. Tu ne lui parles pas du concours, s'il te plaît. Je compte sur toi.

— Promis. Je t'appelle quand je suis là. A plus.

Je fais quoi ? J'appelle Steve ? Mon portable sonne. Steve. Le hasard fait parfois bien les choses.

— Oui ?

— Oui ? C'est comme cela que tu réponds au téléphone ? Ça craint.

— Je préfère les sms, remarqué-je.

— Liam vient de m'appeler, abrége-t-il. Il est exclu du lycée une semaine. Il aimerait venir.

— Et ?

— Tu es d'accord, toi ? Est-ce que ça te dérange de rester dormir à la maison si Liam y est ?

— Est-ce que cela signifie que tu souhaites que je dorme chez toi ce soir ?

— Oui, soupire-t-il. Et demain, et les autres soirs. Ma mère n'est pas là. Alors ?

— Pour Liam, pas de problème, je l'adore tu sais bien. Pour être dans tes bras toutes les nuits ? Je dois réfléchir...

— Réfléchir ? Tu veux que je vienne t'aider à prendre ta décision ?

— Je blaguais. Bien sûr que je suis d'accord.

— Je préfère cela. Est-ce que tu pourrais rester un peu avec lui dans la journée ? Quand il s'emmerde, il a tendance à faire n'importe quoi !

— Tu n'as pas peur de me laisser seul avec lui ?

— Pas un instant. Liam t'aime bien mais tu es mon mec. Il ne tentera rien. Sauf s'il t'intéresse, toi !

— Pas le moins du monde. J'achète à manger ?

— Oui. Fais raquer Liam. On fera un barbecue. J'ai tout ce qu'il faut à part la viande. Et des bières. J'ai fini vers dix huit heures.

— Ça sera prêt ! Il arrive quand ?

— A mon avis d'ici une petite heure ! Je lui donne ton adresse ?

— Évidemment ! A ce soir.

Je mets vite fait deux trois affaires dans un sac. Un mot aux parents. Je prends aussi de quoi bosser et pique deux trois trucs dans la réserve alimentaire, je n'ai pas de fric.
Mon portable vibre.

Liam : Je suis en bas. Je sonne ou je t'attends.

Tom : J'arrive.

Mes chaussures, mon blouson. Je récupère mon sac et la bouffe chapardée.
Liam est appuyé sur le capot de sa voiture. Une clope au bec. Dès qu'il me voit, il la jette et me rejoint tout sourire.

— Salut mec ! Steve est d'accord.

— Je sais, il m'a appelé. Je peux mettre mes affaires dans ta bagnole ?

— Bien sûr ! Sur la banquette, le coffre est blindé. J'ai pris ma guitare.

— Très bonne idée. Tu veux un café ? Mes parents ne sont pas là.

— Non, merci. Steve m'a dit d'acheter de la viande.

— Je suis raqué. Il me faut un petit boulot.

— Te tracasse pas avec ça ! Steve a un salaire. Et je peux financer.

— Ce n'est pas une excuse. Je n'ai pas fait attention à mes dépenses. je n'ai même pas de quoi mettre de l'essence dans ma caisse.

— On va faire les courses, alors ? Tu restes chez Steve ce soir ?

— Oui. J' ai prévenu mes parents.

— Tu leur as dit ?

— Ouais. Mon frangin, Andy, m'a sérieusement poussé à la roue et il a eu raison.

— Tant mieux. J'aimerais bien le rencontrer, celui-là. Surtout s'il est aussi craquant que toi !

— Ne recommence pas. Je l'ai charrié avec sa curiosité sur les homos. Steve lui a fait un plan drague lourdingue. Mort de rire.

— C'est mon truc ça !

— Steve l'a rencardé sur tes aptitudes.

— Un pur hétéro ?

— Ouep.

— Tant pis. Il rentre à quelle heure, l'artiste ?

— Il finit à dix huit heures.

— Ça nous laisse tout le temps nécessaire... pour débuter ton entraînement !

— Laisse tomber.

— Rêve ! Je suis là uniquement pour cela. T'aider à prendre confiance ! J'aime les défis !

— Idiot.

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