Différents et Alors

Chapitre 11.

Mattys est parti depuis un moment. J'avais besoin de me concentrer sur quelque chose. Alors réviser et faire les devoirs maisons était plutôt une bonne alternative.

J'avoue avoir une appréhension pour demain. J'ai confiance en Mattys. Mais il y a tous les autres.

— Isa, magne-toi, ton chauffeur  est là !

— Je suis prête. A ce soir !

—Tu appelles si ça ne va pas, tu le sais ? me rappelle mon frère.

— Oui, t'inquiète !

Je sors et me dirige vers la voiture garée dans l'allée.

— Je croyais que tu n'aimais pas être en retard ? me demande Mattys.

— On va être à l'heure.

— Et puis, comme ça, on n'attendra pas dehors ? Tu es trop prévisible, Isa ! Explique-moi.

— À cause de Joe. Je n'ai pas envie de me confronter à lui.

— Je serai là. Je suis ton mec.

— Tu seras là tout le temps ? Tu sais bien que ce n'est pas possible. Je vais devoir apprendre à me défendre. Verbalement.
Tu vas m'embrasser ?

— Tu veux ? Je peux juste te prendre dans mes bras et te faire des bisous. Sur la joue. Le front. Le cou.

— Ah le cou... Mais Joe ne va pas trouver ça bizarre ? Il embrasse ses nanas à pleine bouche. Beurk ! lâché-je dégoutée.

- Tu m'as déjà vu le faire ?

— Euh... non. Et donc, tu ne vas pas le faire. Qu'est-ce que tu fais avec tes nanas, Mattys ? demandé-je.

— Je les prends dans mes bras, entre mes jambes et je les embrasse tendrement. Tu vas pouvoir endurer, ça ? se moque-t-il.

— Ouais !! Tu ne les caresses pas ?

— Non. D'où les ragots ! Je veux que tu sois rassurée, Isa.

— D'accord. On est arrivé.

— Ah Ah !! La façon de dire ça, on dirait que tu vas à l'échafaud.

***
(Mattys )

Joe est déjà là, bien sûr. Je me demande si  ce mec a une vie. Ou plus flippant encore, qu'il aime être en ma compagnie.

— Salut Joe.

— Je commençais à m'inquiéter. Vous êtes presque en retard, s'étonne-t-il.

— Pas du tout. Il nous reste juste le temps d'une clope ! Viens là, beauté !

— La fumée dans la figure, non merci, réplique Isa. Je préfère  rester là.

— Alors, Joe que se passe-t-il ? Tu es bien silencieux, ce matin ?

— Je me disais juste que tu l'aurais déjà larguée !

— Eh bien, tu as tout faux a priori, répliqué-je.

— Et du coup, le pari il ne compte plus ? me demande-t-il tout à fait sérieusement.

— T'es con ou quoi ? lâché-je ne comprenant pas où il veut en venir. Isa est ma copine, je ne vais pas la punir ! Je suis son mec, pas son maître.

— Moi, à ta place, elle serait ma soumise, lâche-t-il et son regard sur Isa est avilissant.

— Casse- toi, Joe ! Si tu ne respectes pas ma nana, tire- toi, hurlé-je.

Il hausse les épaules et s'en va, comme si de rien était. Isa se tient debout, choquée.

— Pourquoi ? Qu'est-ce que je lui ai fais ? dit-elle d'une toute petite voix.

— Rien. Tu lui plais et toi tu ne le vois pas, il en est rageux !

—Tu l'as entendu ? Il me fait peur. Soumise ? J'en ai des frissons. Brrrr !

— Viens là.

Elle est terrorisée. Et choquée. Quel connard ! Soumise ?
Oui cela ne m'étonnerait pas qu'il traite ses nanas ainsi. La sonnerie de début des cours retentit.

— Viens Isa, on se tire, on revient tout à l'heure, dis-je en l'entraînant vers la voiture.

— Oliv va me tuer, il déteste que je manque les cours, rénacle-t-elle.

— Je lui expliquerai, princesse. Je ne peux pas aller en cours là, et toi non plus.  On se casse, dit-il.

Nous sommes allés dans un coin que j'aime particulièrement. Calme. Ce n'était pas ma nana, mais je me sentais bien.

— Passe ton téléphone, princesse. J'appelle ton frère. Oliv ? T'affole pas, elle est à côté de moi. Elle n'est pas en cours, je t'expliquerai. Elle va bien. A tout à l'heure, dis-je en raccrochant.

— Je me sens toujours salie avec Joe. Ses regards...Est-il comme cela avec toutes les filles ou juste avec moi ?

— Il aime que les filles gloussent à ses conneries. Qu'elles soient prêtes à tout pour lui. Toi, tu ne rigoles pas à ses remarques, tu ne réagis même pas.

— Mais je faisais pareil avec toi !

— Es-tu en train de me comparer à lui ? lui fais-je remarquer en faisant une grimace scandalisée.

— Non. Tu n'as jamais eu de gestes déplacés, ni ces regards méprisants.

— Isa. J'ai souvent joué avec toi. Je me demande si, sans le vouloir, je ne l'ai pas poussé à se comporter comme ça.

— Je ne crois pas. J'ai froid. Tu peux me ramener à la maison, je vais pas retourner en cours.

— Bien sûr. Moi, je vais y aller, par contre. Je dois mettre les  choses au clair avec lui.

Il nous a fallu un peu de temps pour expliquer à Oliv pourquoi nous avions séché les cours. Puis à peu près autant pour  le convaincre de ne pas aller massacrer Joe. Je lui ai promis de gérer le problème.
Comment ? Aucune idée.

Je suis garé devant le bahut et je guette Joe. Je le vois sortir et repérer ma voiture. Je ne vais pas m'abaisser à lui faire signe de me rejoindre.

— Tu vas avoir des problèmes à sécher les cours, se permet-il de dire.

— Monte, dis-je sèchement.

— Ah ok, réplique en s'installant devant.

Il jette un oeil derrière, sans faire un seul commentaire.
Je ne dis pas un mot. Je veux qu'il se pose des questions, si toutefois sa petite tête est capable de le faire.
Je vais tenter de lui expliquer ce que j'exige de lui . Ce mec n'est pas très fin, je suis d'accord. Mais je préfère l'avoir avec moi que contre moi. Je me gare en pleine campagne. Il est tendu.

— Pourquoi on est là, Mattys ? s'inquiète-t-il.

— Sors de la voiture. Et paye-moi une clope, j'en ai plus.

— Tu es bizarre ! Qu'est-ce qui se passe ?

— Tu te fous de ma gueule, là Joe !
Tu dis des saloperies à ma nana, bordel !

— Je te parlais à toi, pas à elle ! insiste-t-il.

— Elle était juste à côté de moi, tu en as fait exprès.

— Mattys, y a encore pas longtemps, on s'amusait à lui dire des trucs pour la faire réagir. Toi et moi.

— Ouais, je sais. Mais maintenant, c'est ma nana. Si tu ne la respectes pas, je vais être obligé de te foutre une volée.

— C'est vraiment du sérieux avec elle ?

— Ouais. Elle n'est pas chiante, et elle me fait rire.

— Cet après midi, vous étiez en train de ....

— Tu veux vraiment que je te raconte ma vie sexuelle, Joe ?
Elle a été mal à cause de ta remarque. C'est la dernière fois, Joe, le menacé-je.