Chapitre 9.

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Je suis dans un état second. J'ai l'impression que je n'ai pas respiré depuis une éternité. Mattys me tient dans ses bras, essoufflé lui aussi.

— Ça va, Isa ?

— Je ne sais pas. Laisse-moi un instant. Tu le pensais ? Ce que tu disais !

—Tu l'as cru ? Génial ! Il fallait que ce soit convainquant pour tous ceux qui étaient présents et que toi, tu pètes un câble !

— Tu aurais peut-être pu me le dire ce matin ! fais-je néanmoins remarquer.

— Tu n'aurais pas réagi aussi naturellement. Mais, je ne me serais pas pris cette gifle non plus, dit-il en se touchant sa joue rougie.

— Je ne savais plus si tu jouais, ou si tu me parlais en vrai, m'excusé-je.

— Tu as eu peur de moi, Isa ? J'en suis désolé. Joe devait me trouver crédible. Il veut te mettre dans son lit, avoué-je.

— Je ne pense pas que Joe fasse cela dans un lit. Contre un mur, une porte, mais pas dans un lit.

— Tu es surprenante, rigole-t-il.

— Comment fait- on maintenant ?

— On reste collé-serré, ils arrivent.

— Au fait, tu embrasses très bien.

— Ça tombe bien, car je vais recommencer. Tu es d'accord avec ça ?

***
(Joe)

Mais c'était quoi ça ? Enfoiré de Mattys ! Il est doué.
Lui, cela fait un an qu'il fait tout pour la choper la petite Isa.
Et elle, elle le snobe, elle le repousse.

Et évidemment, avec le pari, elle a dû lui obéir. Lui, le Mattys, il est malin, il joue au gentil puis au fumier. Hier, l'humilier dans le self, c'était un coup de génie : elle lui mangeait dans la main. Je me suis demandé si j'avais pas fait une connerie en lui parlant de ma petite conversation avec elle. En fait, ce salopard s'en est servi pour la mettre en colère et l'embrasser pour la faire taire.

Maintenant, je dois jouer serré. Faire ami avec elle, Mattys ne reste pas longtemps avec les nanas. Et cette fois ci, je veux bien récupérer ses restes.
Je les cherche dehors. J'adorerai qu'elle lui en colle une devant moi.
Ils sont enlacés tendrement et elle n'a pas l'air de se débattre. Merde.

— Oh ! Y a des hôtels pour ça ! fais-je remarquer à haute voix.

— Dégage Joe ! T'occupe pas de lui, Isa.

— Mattys, insisté-je.

— Vire de là, Joe.

***
(Mattys )

— Hum ! Je ne vais pas pouvoir, Mattys. Si tu fais ça à chaque fois.

— Sérieux ? J'adore te tenir dans mes bras, chaton. Là, c'était pour bien faire comprendre à Joe qu'il a intérêt à ne pas t'emmerder.

— Par contre "chaton" t'oublie. Et je t'interdis de changer de parfum !

— A tes ordres, Princesse. On y va. Prête à assumer ?

— Bien sûr ! Princesse, ça me plaît bien.

Nous arrivons dans le hall. Tous les regards se tournent vers nous. Je prends Isa par la taille. Je veux que tout le monde voit : ce n'est plus pour le pari.
Je la regarde, elle a ce sourire que j'adore. Celui qu'elle a en dehors du lycée. Splendide.
Je l'accompagne jusqu'à sa classe. Greg est là.

— Je te la confie, mec !

— Pas de problème.

— A toute princesse !

— A tout à l'heure ! répond-elle en rougissant.

***
(Isa)

Les deux heures sont passées vite. Chris me regardait de travers. Je n'ai pas encore complètement réalisé. C'est arrivé tellement vite. À un moment, Mattys me criait dessus. Et il m'a poussé contre le mur et il m'a embrassée .
Je n'avais pas pensé qu'il le ferait pour de vrai. Cela m'a troublée. Ses bras autour de moi. Son odeur. Sa chaleur. Mon Dieu j'ai adoré.

Je dois envoyer un sms à Oliv avant qu'il débarque.
La sonnerie de fin de cours. Greg m'attend.

— Allez Isa ! Mattys préfère que je t'accompagne en bas. Par prudence.

— Je te suis.

— Hé, Petasse ? Laisse Mattys tranquille, il n'est pas pour toi, me déclare Bridget, le visage déformé par la colère.

— Alors d'un, je n'ai pas envie de le laisser tranquille. Et de deux, je crois pas qu'il apprécierait que je le largue.

— Et de trois, je te conseille de fermer ta gueule et d'aller voir Mattys pour t'excuser, intervient Greg. Je te laisse une journée et après je lui en parle.

— Tu es devenu malin Greg.

— Casse-toi Bridget ! Viens Isa.

Je suis très mal en fait. Toutes les filles veulent ma peau parce que je suis avec Mattys. Génial. Merde j'ai oublié Oliv.

I : Excuse-moi. J'ai pas eu le temps.

O : Ça va, ma puce ?

I : Oui. J'ai un mec. Mon premier.

O : D'accord. On en parle ce soir. Non négociable !!

I : Pfff ! Bises.

J'aurai peut-être pas dû faire ça. Il va me questionner. Bon, après tout, c'était ce qui était prévu, non ?

Mattys est dehors, à son endroit habituel. Il fume. Il lève la tête quand il me voit arriver. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Alors, j'improvise. J'avance droit sur lui, et m'arrête à 20 cm de lui, au niveau de ses jambes. Il sourit, les ouvre pour que je m'y installe et me serre contre lui .

— Ça va ?

— Oui. Tu as encore cours ?

— Non. Toi non plus à priori. Je te ramène ?

— Si tu veux !

— Je veux. Mais dans cinq minutes, j'attends quelqu'un.

Je reste contre lui, il ne m'embrasse pas, mais me serre tendrement contre lui. En silence. Je le sens énervé mais je ne sais pas pourquoi. Quand je vois Bridget arriver, je comprends tout.

— Il était temps ! Bouge pas princesse, me dit-il alors que je veux partir. Bridget ?

— Mattys. Tu veux me voir ?

— Non, pourquoi ? Mais puisque tu es là, je voulais te présenter ma copine Isa. Afin que tu ne lui manques pas de respect.

— Ah ouais. C' est compris, Mattys. Bonjour Isa.

— Bonjour Bridget.

Et elle s'en va, comme ça ! Il sait pour tout à l'heure ?

— On y va ? me demande-t-il.

Dans la voiture, il éclate de rire.

— Greg t'a dit ? lui demandé-je.

— Bien sûr, mais elle ne le sait pas. Elle est avertie pour toi. Et sois-en certaine, elle ne bronchera pas.

— Greg lui a dit de s'excuser.

— Elle croira qu'il lui a fait une fleur.

— Et que je ne t'ai rien dit. Vaut mieux une personne redevable qu'une personne qui te déteste.

— Tu as tout compris. Et tu as vu, je t'ai pas troublé avec mes bises ? Et bravo. Tu as fait juste ce qu'ils s'attendaient à voir.

— Une gentille nana. Envie de vomir.

Différents et Alors  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant