Chapitre 28.

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        ( Tom)

Cela fait un petit moment que nous sommes tous les deux sur les marches.
Steve pousse un soupir, me fait une petite bise sur le nez et il se lève.

—Tom, je vais dehors fumer une clope. J'ai merdé et je m'en excuse. Si tu veux, je te raccompagne chez toi après.

Et il sort. Je me retrouve seul. Et ça, il n'en est pas question. Donc je le rejoins. Steve est debout, il me tourne le dos. Je l'enlace et me serre contre lui.

— Steve, tu n'es pas le seul à avoir merdé. Je t'ai donné l'impression que j'étais prêt, et je croyais sincèrement l'être. J'avais envie de te caresser, de t'embrasser. Mais en arrivant dans la chambre, j'ai eu peur de ne pas être à la hauteur.

— Putain, Tom. Tu es quelqu'un de tellement fragile. Tu veux rester, alors ? demande-t-il ?

— Oui. Et sur le canapé, précisé-je.

— Promis. Et des câlins ? En discutant ?

— Ça me va.

Nous avons mangé,  discuté, et rigolé. Et puis une chose en entraînant une autre, nous nous sommes aussi beaucoup embrassés.
Puis, au moment d'aller se coucher, alors que la gêne commençait à revenir, Steve a tout de suite agit.

— Tom, si tu veux je peux rester là et te laisser ma chambre.

— Non. Je crois que j'ai envie de dormir dans tes bras. Je ne suis juste pas prêt pour aller plus loin. Pour l'instant. Si toi, tu l'acceptes.

— Bien sûr que j'accepte. L'idée de te tenir dans mes bras me plaît beaucoup. Et je ne suis pas quelqu'un qui prend de force. Viens, montons ! Tu as cours à quelle heure demain ?

— M'en fous ! Et toi ?

— Dix heures. Moi je n'ai pas le choix, sinon je suis pas payé.

— Alors tu iras. Tu pourras me déposer chez moi ?

— Bien sûr. Tu dors comment ?

— En boxer mais si...

- Non, me coupe-t-il, moi aussi. Y a des brosses à dents neuves dans le tiroir.

— Pour tes nombreux invités ?

— Non. Juste en cas. Tu penses réellement que j'ai plein de mecs ?

— Je ne sais pas, tu sembles tellement à l'aise...

— Tom. Je suis juste quelqu'un de naturellement détendu. Et je ne pense pas que ce soit ton cas.  Je vais fermer en bas, profites-en pour aller à la salle de bain. Tu dors de quel côté ?

— Qu'importe. Et toi ?

— Pareil.

Après la douche, je me couchais sous la couette. Mal à l'aise. Steve avait parfaitement raison, je n'étais pas quelqu'un de détendu.
Steve  jette un oeil sur moi en revenant dans la chambre et file à la salle de bain à son tour.

Quand il en sort dix minutes après, il entre dans la chambre, en boxer. Il traverse la pièce sans rougir un seul instant. Son corps est parfait, fin mais musclé.  Il entre dans le lit, et me prend par la taille pour me rapprocher de lui.

— J'ai envie de t'avoir contre moi, c'est d'accord pour toi ?

— Oui. Merci.

— De quoi ? s'etonne-t-il.

— Je n'aurai jamais réussi à entrer dans le lit si tu y étais à m'attendre. Ton regard m'aurai bloqué.

— J'ai ressenti cette gêne. Ton regard était chaud comme la braise, tu en es conscient ?

— Ton corps le méritait. Tu as eu combien de mecs ?

— Peu. Trois, mais celui qui m'a initié était tellement gentil,  précautionneux que j'en garde un souvenir particulier.

— Cela a duré longtemps ? Avec lui.

— Six mois. Il était beaucoup plus âgé que moi. J'étais rassuré avec lui. Il savait ce qu'il faisait.

— Tu le vois toujours ?

— De temps en temps, oui. J'aime discuter avec lui.

— Et les deux autres ?

— Juste des rencontres. Et puis toi.

— Tu me mets dans quelle case ?

— Aucune. Déjà, tu as mon âge. Et tu es tellement différent. Surprenant.

— Différent ?

— Oui. Tu es impatient et en même temps sur la retenue. J'ai envie de te faire découvrir tout cela.

— J'ai l'impression que tu veux m' initier mais pour ....quelqu'un d'autre.

— C'est un peu vrai. Je ne crois pas que tu sois fais pour moi. Ne te vexes surtout pas. Mais je veux t'aider à te sentir bien.

— Je ne suis pas sûr que tu m'aides là. Je vais partir.

— Non. Je ne veux pas que tu te fasses des idées. Je suis attiré par toi, pas amoureux.

— Moi non plus, qu'est-ce que tu crois ? Je me découvre, je suis complètement effaré par ce que je ressens.

— Oh Tom ! Bien sûr. Je comprends ce que tu veux dire. Mais crois moi, tu n' as pas à avoir peur.

— C' est pourtant le cas. C' est troublant d'avoir envie d'embrasser un mec, d' avoir envie de le caresser. Je n' en ai pas honte, mais je n' ai plus de point de repères. Je suis perdu.

— Je veux t'aider. Depuis le début. Dès que je t'ai vu dans cette boite, j'ai su que tu étais gay.

— Vrai ?

— Je ne mens pas. Tu étais attendrissant. Seul, à regarder autour de toi, perdu. J'ai tout de suite eu envie de parler avec toi.

— Je ne suis pas sociable en général. C'est ton assurance qui m'a donné envie de te suivre. Et la curiosité.

—  Je ne regrette rien. Te proposer de venir à la soirée a été une sacrée bonne idée.

—Je confirme. Passer l'après midi dans mon coin de nature aussi. Il va se passer quoi maintenant ?

— Ce que tu voudras qu'il se produise. Déjà, il faudrait dormir. Deux nuits à la suite vont être fatales à mon emploi.

— Je ne suis pas sûr d'y arriver. Avec toi collé contre moi.

— La chaleur de mon corps et mon souffle dans ton cou vont y contribuer crois-moi.

— Plus la fatigue.

— Quand tu seras prêt, je te montrerai l'effet de la fatigue.

Différents et Alors  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant