Chapitre 44.

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( Tom)

Je suis en apnée. Je ne tiens pas en place. Il faut que je marche.

— Si tu te lèves et que tu fais les cent pas une fois de plus, Tom, je te jure que je m'asseois sur tes genoux, me dit Liam en rigolant.

— J'en peux plus, gémis-je. Pourquoi ça dure si longtemps ?

La porte s'ouvre sur une femme sévère.

— Monsieur Bisson ? Vous me suivez ?

Je me retrouve dans une salle. Près de la fenêtre, plusieurs tables collées l'une à l'autre, en face une chaise que je suppose être pour moi. Et quatre personnes qui me dévisagent.

— Bonjour, murmuré-je.

Je ne sais plus rien. Ma gorge est sèche. Je me retrouve devant eux, presque muet. Ils me posent des questions et je me sens de nouveau à ma place, les mots reviennent.

— Très bien, Monsieur Bisson. Les résultats vous seront communiqués dans quelques jours.

— Merci beaucoup.

Liam est appuyé contre le mur quand je sors. Il me scrute, essayant de deviner s'il va devoir rire ou pleurer. Il est adorable d'être venu me soutenir, Steve a dû remplacer un collègue, demander à Liam a été une évidence.

— Alors, je te prends dans les bras en te disant que ce sera mieux la prochaine fois, ou je te serre contre moi en criant d'une voix aiguë ?

— Aucune des deux options. Si je te dis que je suis plutôt satisfait, tu arrives à ne pas hurler ? me contenté-je de dire.

— Promis, dit-il en ne résistant pas à pratiquer une sorte de danse de la joie grotesque.

Nous avons été boire un verre, puis après avoir récupéré Steve, nous sommes rentrés.

Puis, Liam est reparti chez lui...
Et moi, j'ai attendu la réponse. Je devenais dingue à attendre, mais en dehors de cela, le comportement de Steve m'inquiétait. Il rentrait tard du boulot, semblait lointain. J'en avais parlé avec Liam au téléphone qui m'avait conseillé de crever l'abcès.
Ce que j'avais décidé de faire dès ce soir.

Vers dix-neuf  heures, après avoir entendu le bruit de sa moto, il entra dans la pièce. J'étais sur le canapé.

—Tu as encore fait des heures en plus ?

— Apparemment, répond-il sec.

— Si tu me disais ce qu'il y a ? Ça serait plus simple, tu ne crois pas ?

— Ma mère revient la semaine prochaine.

— Ah, ok ! Tu le sais depuis quand ?

— Le jour de ton oral. De toute façon...

— De toute façon quoi ? insisté-je.

— Tu vas aller dans ton école, non ? réplique-t-il.

— Si je suis accepté, oui.

— Je préférais qu'on arrête tous les deux, lâche-t-il d'une voix étonnamment douce.

—Tu avais l'intention de m'en parler aussi de cela ?

— C'est ce que je fais à l'instant. J'ai rencontré quelqu'un... Qui me correspond mieux.

— D'accord, dis-je abasourdi.

Je me lève, je vais rassembler mes affaires. C'est rapide, je ne me suis jamais vraiment installé.
Quand je redescends, Steve n'est plus là. Il est parti sans un mot. Je sens les larmes qui montent mais je me refuse de craquer.
Je mets mes affaires dans la voiture et je m'en vais.

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