Chapitre 8.

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Après le repas, que nous avons pris tous les deux, sans Joe, Mattys est allé fumer. Nous étions seuls, je savais qu'il allait me questionner.

— Pourquoi es- tu arrivée si tard ? demande-t-il en me fixant.

— Je n'ai pas vu le temps passer, menté-je.

— Mensonge. Pour te protéger, je dois savoir. Sinon j'arrête tout.

— Pfff. Joe n'aime pas que tu lui parles mal devant moi, avoué-je.

— Il t'a touché ? gronde-t-il.

— Juste bousculée et menacée. Rien de grave. Il ne m'aime pas, parce que je n'ai pas peur de lui. Il m'a conseillé de le craindre.

— Je vais, commence-t-il...

— Rien faire. Tu m'as puni, il a adoré. Je vais essayer de fermer ma bouche.

— Et je viendrai te chercher chez toi, le matin.

— T'as intérêt à ne pas être en retard. Je déteste ça. Mais ça me rassurerait, merci.

— Il va falloir avancer, Isa. A partir du moment où on sortira ensemble, ils te laisseront tranquille.

— Je n'en suis pas aussi sûre que toi. Greg serait intéressé à ce que je l'aide en Maths. Est-ce que cela peut devenir compliqué, pour lui. Je l'aime bien.

— Je ne pense pas. Greg n'a pas peur de Joe. Ça va sonner. Je finis plus tôt ce soir, ça ira ?

— Mattys, je rentre seule depuis deux ans.

A la sortie des cours, j'entends un klaxon et découvre mon frère appuyé sur le capot de sa voiture.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je viens te chercher, ça ne se voit pas, plaisante-t-il.

— Il t'a appelé, c'est cela ? Qu'est-ce qu'il m'énerve !

— Il se sent coupable, c'est tout. C'est plutôt sympa...

— Hé, Isa ? m'interpelle Joe. Mattys est au courant qu'un mec vient te chercher ?  ose-t-il dire.

— De quoi je me mêle ? Je suis son frère. Tu veux m'en empêcher, mec ? s'énerve Oliv, en jouant des biceps.

— Non. A demain, Isa.

— A demain, Joe.

Je suis estomaquée par le culot de ce mec. Ce matin, il m'a traité de chienne, m'a menacée et il me dit bonsoir comme si nous étions des potes.

— C'est lui, le connard qui t'emmerde ? résume mon frère.

— Oui. Et tu le laisses tranquille.

— Tu es de mauvais poil, se moque-t-il.

— Oliv, soupiré-je de façon exagérée.

— Monte dans la voiture,  je vais venir te chercher plus souvent, je pense. Y a des bombasses dans le coin !

— Elles ont mon âge, m'offusqué-je.

— Et ?

— Elles sont mineures, précisé-je en levant les yeux au ciel.

— C'est pour cela que je ne venais pas, je m'en rappelle maintenant, ricane-t-il en s'installant derrière le volant. Il a réussi ce qu'il voulait : me faire rire.

— Tu es insupportable.

— Et si tu me racontais ta journée, Isa que je comprenne la raison de ta mauvaise humeur.

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