Chapitre 23

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(Tom)

Je regagne ma chambre, satisfait de cette discussion. Andy m'a impressionné. Je le voyais gamin, immature, je le découvre réellement intrigué par mon homosexualité.

Je m'allonge sur le dos, et me repasse ce weekend dans la tête
Mon téléphone vibre. " Liam"
Qui lui a donné mon numéro ? Sûrement Steve.

L : Salut. Steve a cédé à ma demande. Ne lui râle pas dessus. J'aimerai discuter avec toi. Si tu ne veux pas, je comprendrais."

Qu'est-ce que je fais ? Si je lui réponds, ne va t-il pas penser que je suis intéressé par lui ? Et alors, est-ce que cela serait un problème ? Ai-je envie qu'il s'intéresse à moi ?

Je ne sais pas, je décide de jouer au lâche, en ne répondant pas. Après tout, c'est mon droit, non ?
Je m'installe devant mon ordi, et je pianote un peu partout.  Je sais très bien que j'ai beau tout faire pour essayer de me distraire, mon esprit est obnubilé par ce message.

Tom : Salut. Je ne sais pas si j'en ai envie... de discuter.

Liam:  Alors pourquoi tu réponds ? Je peux appeler ?

Tom : Vas-y.

— Ça va, Tom ? me demande-t-il quelques secondes après.

— Oui.

— Tu sais, m'explique-t-il, si tu ne veux pas parler, ce n'est pas grave.

— Je ne veux juste pas que tu imagines des trucs, répliqué -je.

— Ah c'est pour ça, se marre-t-il. Je ne pensais pas te traumatiser à ce point. Alors soyons clair, tu veux, je ne te drague pas, idiot.

— T'as raison. Je suis un con, avoué-je, géné par la situation.

— J'ai dit idiot, moi. Tu te poses trop de questions et du coup, tu es complètement paumé.

— Contrairement à toi et Steve, je ne suis pas à l'aise avec ce sujet.

— T'es drôle, mec, s'esclaffe-t-il bruyamment. Tu crois que nous ne sommes pas posés des questions, nous ? Le truc que tu ne réalise pas c'est que c'était il y a plus d'un an !

— Tu connais Steve depuis quand ?

— Steve ? L'école primaire. Au collège, on ne se parlait plus. Et puis je l'ai dragué à une soirée.

— Sérieux ? Tu as dragué un de tes potes ?

— Ouais. Mais à ma décharge, je l'avais pas reconnu ! Le fou rire qu'on a eu, mémorable.

— Mais vous n'avez pas  ?

— Non. Il n'a pas voulu. Moi, j'étais d'accord. Il a un sacré joli petit cul, commente-t-il.

— Ça oui ! lâché-je, sans contrôler.

— Ahah !! Grillé ! Tu craques pour lui, Tom ?

— Je peux difficilement nier maintenant, me renfrogné-je. Et tu as le droit de fermer ta gueule !

— Tu as bon goût ! Mais, je peux t'avouer un truc, à mon tour ? Ton petit cul est aussi très sexy !! Et je suis sûr que là, tu es tout rouge, je me trompe ?

— Arrête !

—  Tu as pu discuter avec ton frère ?

— Oui. Merci de t'en inquiéter. Il est intrigué, et il a peur que je change.

— Pourquoi tu changerais ? Tu as juste un intérêt différent pour les mecs. Évite dans un premier temps de draguer ses potes, en rajoute-t-il blagueur.

— T'inquiète pas. Je ne vais pas draguer tout de suite. Je sais même pas si je repérerai un homo.

— Tu veux qu'on se voit le weekend prochain ? Ou plus tôt ?

— Je ne peux pas en semaine. Mais je suis d'accord pour discuter.

— J'aime l'idée que tu ne me rejettes pas. J'aime parler avec toi. Ne te méprends pas, je vais toujours faire des réflexions sexuelles, je ne peux pas m'en empêcher. Mais discuter de tout et de rien me plaît. Ne te prive pas de ces moments par peur que je te drague.

— J'ai compris Liam. Sois juste indulgent.

— Je le suis, Tom. J'adore juste te voir rougir. Et je ne le fais presque pas exprès.

— Ne me prends pour un débile, d'accord ?

— Jamais. Tu réfléchis pour ce week-end et on textote cette semaine. Je dois y aller. Bises Tom.

— Bises Liam.

Je reste comme un idiot. Je viens de passer presque une heure au téléphone avec un mec que j'ai rencontré hier.

En fait, le fait de parler avec un inconnu ne me gêne pas plus que cela. Mais parler avec Liam qui n'arrête pas de faire des allusions sexuelles est nouveau. Il a été jusqu'à dire que mon cul était sexy ! Et chose qui me dérange encore plus, j'ai adoré. Et j'ai très envie de recommencer. Pathétique.

Mon portable sonne. Steve.

— Salut. Ça va ?

— Ouais et toi ? Tu as dormi un peu ?

— Non. J'ai profité de l'absence de mes parents pour discuter avec Andy.

— Ça c'est génial. Tu es satisfait du résultat ?

— Plutôt. Déjà une bonne chose, il ne me rejette pas. Il aimerait même te rencontrer pour discuter. Ou Liam.

— Tu lui as parlé de moi ? Tu veux me faire craquer, c'est ça ?

— Peut-être oui ! Il sait que je passais la soirée avec toi, je pense donc qu'il a compris que je n' étais pas insensible à ton charisme.

— Arrête, tu veux ! C'est lamentable ce que tu fais. Quand je suis à côté de toi, tu es tout timide. Et au téléphone tu me dragues effrontément. Je vais t'embarquer, tu sais. Il ne me faut pas longtemps pour mettre des chaussures et sauter sur ma moto.

— Je m'en doute mais je n' ai pas eu l'impression de te draguer en fait, bafouillé-je.

— Et je suis persuadé que tu es tout rouge, en le disant. Oh Tom ! Tu es tout simplement craquant.
On peut se voir demain? Ma mère n'est pas là. Tu viens après le lycée, on peut bouffer un truc.

— Pourquoi pas ? Steve, je ne sais pas si...

— Tais-toi. Tu sais. Tu décides de ce que tu fais. Arrête juste de fuir. Je ne vais pas te violer. Je veux toujours la même chose, depuis le début. Te connaître.

— Excuse-moi. Je suis très con. Continue à voir Liam. Et d'autres mecs plus dégourdis qu'un mec de la cambrousse. Bye.

— Ok. Tu l'auras voulu.

Et il raccroche. Je suis un con. Il est sympa et moi je gâche tout. Bouge Tom. Je chope mes clefs et je sors de la maison. Je dois lui parler.
Je prends le chemin de chez lui. Ne te dégonfles pas. Au stop, il y a une moto. Sa moto.
Il me regarde. Et me fait signe de le suivre.
Je n' ai plus peur de ce que je ressens.

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