Différents et Alors

Chapitre 46.

( Tom )

Je regarde l'heure. Sept heures. De toute façon, je suis réveillé.
Je dois me présenter au poste à neuf heures. J'ai le temps d'aller courir une petite demi-heure, après une douche et un petit déjeuner.
J'enfile immédiatement un jogging et un tee shirt.

Je ne connais pas la ville, il y a sûrement des endroits plus sympas pour courir mais je me contenterai des trottoirs pour ce matin.

Les rues sont relativement calmes à cette heure-là.
Le centre-ville, plutôt vivant, est assez fourni en commerces. Enfin je suppose, car à part la boulangerie, rien n'est ouvert.
D'ailleurs je décide de m'y arrêter sur le chemin du retour: J'ai envie d'une viennoiserie.

Je fais donc demi-tour et j'en profite pour pratiquer quelques   étirements.

— Excusez-moi ! m'interrompt un homme. Vous avez un parcours pédestre autour du stade. Il est sûrement plus adapté à la course à pied.

— Oh excusez-moi, dis-je confus, je viens d'emménager. J'y veillerai demain. Merci.

Bravo Tom. Mission réussie. Tu as sû te faire repérer dès le premier jour. Heureusement que ce n'était pas un collègue.
Je marche à bonne allure, pour continuer l'exercice, et m'arrête à la boulangerie.
L' étal est appétissant : Viennoiseries et sandwichs en tout genre.

— Bonjour Monsieur, m'accueille poliment une jeune femme.

— Euh...bonjour ! Un croissant, une baguette et un poulet crudités, s'il vous plaît.

— Voilà, Monsieur. Huit euros s'il vous plaît.

Oups ! Tom, à ce tarif là, tu vas te retrouver à sec. Tu vas devoir te mettre à cuisiner sans tarder.

Après un bon petit déjeuner et une bonne douche, je suis prêt à me rendre au commissariat.

Mon ventre me serre  mais je connais ce stress. Et Liam m'a appris comment gérer ces bouffées. Inspirer. Respirer. Tout simple mais diablement efficace.

J'entre dans le commissariat.

— Bonjour. Je suis Tom Bisson, me présenté-je à l'accueil.

—Bonjour. Le commissaire nous a avisé de ton arrivée. Je le préviens. Moi c'est Judor. Marc Judor.

— Bonjour. Marc ou Judor. Comme tu préfères ?

— Moi, Marc. Mais certains préfèrent le nom de famille. Le commissaire arrive.

— Ah Bonjour, Bisson.

— Bonjour, commissaire.

— Venez je vais vous présenter celui qui va vous piloter. Il est un peu bougon. Mais c'est un très bon élément.

— Je vous suis. Comment dois-je  vous appeller ? Monsieur ? Commissaire ?

— Commissaire, Bisson. Ah ! Le voilà ! Brassac ? Je peux vous voir ?

— Je partais, commissaire, déclare l'homme qui me tourne le dos.

— Je ne vous retiens que cinq minutes, c'est tout.

— D'accord. J'arrive.

Oh non ! Je suis maudit. Je me fais reprendre par un mec et c'est lui qui est chargé de me former.

— Brassac, je vous présente Bisson. C'est sa première affectation. Vous en êtes responsable.

— Pardon ? Je vous ai dit que je ne veux personne avec moi.

— En effet, vous l'avez précisé. Mais cela ne change rien. Vous vous chargez de lui. Fin de la discussion.

Je ne sais plus que faire, très mal à l'aise.