Les premières douceurs du printemps réchauffaient le cœur de la capitale française. Ken sortait du studio, le téléphone à l'oreille. Avec les températures qui étaient remontées, il préféra la marche à la voiture ce jour-là.
– N'en fais pas trop. Je ne suis plus très fan des grosses soirées.
Marjorie avait réussi à le convaincre de la laisser lui organiser son anniversaire. Ken était davantage plus séduit par une soirée en tête à tête mais la blonde s'était montrée convaincante.
– Promis, soupira-t-elle à l'autre bout du fil.
– Pas trop de monde, ça veut dire.
Ken espérait vraiment qu'elle l'écoute. Il n'avait plus l'âge des soirées où il ne connaissait pas la moitié des invités.
– Oui, oui. En parlant de ça, tu pourrais me passer le numéro de Jane ? C'est la seule que j'ai pas encore pu contacter.
Jane. Cela faisait désormais des semaines qu'il n'avait plus de nouvelles. Et pourquoi viendrait-elle à son anniversaire au juste ? Ken continuait de marcher dans les rues de sa ville, l'esprit pensif.
– Ken ? s'inquiéta la blonde qui n'avait toujours pas eu de réponse.
– Je ne crois pas qu'elle puisse venir. Elle a beaucoup à faire à Boston.
Ce n'était pas un mensonge. Jane bossait sur la mise en place de sa maison de disques avec ses meilleures amies. Mais il utilisait cette vérité en sa faveur.
Il finit par clore la conversation et enfila ses écouteurs. Lorsqu'il marchait, une instru dans les oreilles, dans Paris, l'inspiration venait à lui spontanément. Mais ce jour là, Jane l'empêchait de penser correctement. Alors que ses pensées étaient justement tournées vers la brune, il crut l'apercevoir au coin de la rue. Ce ne devait être qu'un pure mirage. Un tour de son imagination. Cependant, il voulait en avoir le cœur net. Il traversa la rue et prit un autre chemin avant de tourner dans une ruelle adjacent à la route que la femme a prise. Puis, il tourna de nouveau et atterrit en face d'elle, sur le même trottoir. C'était bien elle. Que faisait-elle là ? Ken enfouit ses mains dans les poches de sa veste pour avoir l'air décontracté. Il continuait d'avancer en sa direction jusqu'à ce que leurs chemins ne se croisent.
– Jane ? fit-il à moitié étonnée en ôtant ses écouteurs.
À demi parce qu'il savait depuis cent mètres que c'était bien elle mais la voir à Paris le surprenait cependant. Elle s'arrêta alors. Ken remarqua qu'elle portait une pochette d'ordinateur dans une main.
– Salut.
– Je te pensais à Boston.
Depuis qu'elle était repartie, il s'était surpris à régulièrement lire les derniers articles la concernant et scruter le réseau social à l'oiseau bleu. Apparemment, la chanteuse avait réussi à se faire suffisamment discrète pour quitter le pays sans que le monde entier ne le sache.
– J'avais juste un petit truc à régler par ici.
Ken eut l'air déçu.
– Oh donc tu repars déjà.
– Oui, demain.
– Et ce projet ?
– Ça avance. On prévoit le lancement dans deux mois.
– Ça risque d'être énorme.
Cela ne pouvait que l'être vu la catégorie dans laquelle jouait les filles. Ken balançait d'un pied sur l'autre. Il ne voulait pas que la conversation ne se termine et qu'elle ne disparaisse à nouveau.
– Hum... Marjorie a absolument tenu à m'organiser une soirée pour mon anniversaire, le week-end prochain. Ça te dirait de venir ?
Jane lui offrit un sourire qui eut le don de lui donner de l'espoir.
– J'aurais bien aimé mais je serais déjà repartie. Mon avion décolle demain.
Le visage de Ken repeignit une mine déçue. Jane était sincère, elle aurait voulu y aller mais elle avait du travail qui l'attendait de l'autre côté de l'Atlantique. La brune, voyant son air dépité, lui proposa alors :
– Ça te dit de résoudre un problème avec moi ?
Elle avait prononcé ces mots d'une voix enjouée tout en levant la pochette d'ordinateur qui était le mystère à résoudre. Ken ne se fit pas prier et ils se mirent en marche en direction de l'appartement parisien de Jane.
La brune poussa la porte de sa demeure et se dirigea vers le salon où elle posa l'ordinateur sur la table basse. Elle se départit de sa veste et la posa sur le bras du canapé où elle s'assit. Ken fit de même et prit place à côté d'elle. Jane sortit l'objet de sa housse et alluma l'ordinateur. Alors qu'on demandait un mot de passe, Jane déclara :
– Le voici, le problème.
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Fissure
FanfictionUn monde s'écroule si vite sans son pilier. Ce qui soutenait celui de Jane Quiffird, c'était son Léo. Sans lui elle ne serait rien, répétait-elle souvent lors de ses discours de remerciements, et aujourd'hui, elle n'est plus rien. L'histoire contien...