La première journée de tournage s'achevait sous terre tandis que la vie continuait de fulminer sur les pavés arrageois. Lorsque Ken revit le ciel, il plissa tout d'abord les yeux avant d'apprécier la chaleur de ce soleil qui caressait sa peau. Il vissa sa casquette sur le crâne et longea les terrasses de café affublées par les beaux jours. L'été approchait à grand pas et pour le rappeur, cela signifiait que la saison des festivals était imminente. Il ne faisait plus que cela désormais. La vie de tournée, le reste de l'année, avait trop souvent entravé ses relations personnelles, que depuis deux ans, il n'en faisait plus. Cela lui permettait de se focaliser sur l'écriture mais surtout de le laisser souffler. Ken prit la petite rue qui reliait les deux places et traversa celle des Héros, se dirigeant tout droit vers le Beffroi. Il entra à l'intérieur, croisa un géant et se rendit à la boutique de souvenirs. De là, il prit un ticket et on le redirigea vers un ascenseur. Celui-ci ne montait pas jusqu'au sommet de l'édifice, il fallait gravir encore les quelques dernières marches avant de pouvoir avoir accès à une incroyable vue. Deux adolescentes étaient trop occupées à prendre des photos du panorama pour remarquer la présence du rappeur. Tant mieux. Il fit le tour et finit par apercevoir Jane. Elle était accoudée à la pierre et était si absorbée par le paysage qu'elle ne vit pas le brun s'approcher d'elle. Ken posa doucement ses mains sur ses hanches en venant coller son torse à son dos. Il fit glisser ses bras autour de son ventre.
– Sublime, souffla-t-il dans ses cheveux.
– Oui, cette ville est encore plus belle vu d'ici.
– Je ne parlais pas de cette vue là.
Ken ne le vit pas mais tout en levant ses yeux vers les cieux, elle sourit malgré tout. Elle posa ses mains sur les siennes et se laissa se faire enlacer. Elle se sentait bien là. Ils restèrent silencieux un moment, étant occupés à contempler la ville. Il finirent par retrouver la terre ferme. Ken glissa sa main dans la sienne et les fit descendre la rue adjacente au monument pour rejoindre le centre avant de marcher le long de la rue principale jonchée par les boutiques en tout genre jusqu'à bifurquer sur la gauche, leur faisant prendre de petites ruelles.
– Alors ce premier jour ? s'enquit Jane.
– Épuisant. Je regrette de pas avoir repris le sport avant le tournage. On m'a fait ramper et courir dans tous les sens. Et il caille de ouf la dessous, je te jure. Mais c'était génial.
Jane sourit et remarqua du noir sur son visage.
– T'as laissé du maquillage sur ta face.
Alors qu'ils traversaient la place Victor Hugo, Ken leur fit faire une escale par la vieille fontaine qui trônait en son centre. Il se débarbouilla et ils reprirent le pas. Ils coupèrent par le paisible jardin du Gouverneur.
–Je peux savoir où on va comme ça ?
– Tu vas voir, répondit-il juste.
Ils traversèrent le boulevard et s'aventurèrent sur le pont qui reliait les deux rives. Ils entrèrent alors dans la Citadelle.
– J'ai joué ici il y a deux ans et là-bas, il y en a quatre, dit-il en l'entraînant vers le stade qui lors du premier weekend de juillet accueillait une grosse foule pour écouter les artistes se produisant sur la petite scène.
Arrivés au centre du terrain, Ken se laissa tomber sur l'herbe. Jane vint s'allonger à ses côtés. Ils se mirent à admirer le défilé des nuages dans les cieux.
– Je suis content que tu sois venue.
– C'est normal. T'as déjà traversé deux fois l'Atlantique pour moi et il faut être sévèrement accroc pour faire ça à ce qu'on dit, sourit-elle en repensant à l'une de leur conversation.
Elle eut son rictus. Ken replia son bras derrière sa tête et tourna celle-ci vers elle. Jane fixait les boules de cotons qui vagabondaient dans le ciel bleu. Elle était si belle, pensa-t-il.
– Fais la tournée des festivals avec moi.
Jane pouffa de rire.
– Et je dors avec vous tous dans le bus ?
– Ouais, les couchettes sont plus spacieuses qu'on le croit donc tu dormirais avec moi.
– Je connais pas bien les gars, tu sais. J'ai pas envie de me sentir de trop.
– Ce sera l'occasion alors !
Les prunelles brunes de Jane se tournèrent vers lui.
– J'aimerais bien mais ce n'est même pas envisageable Ken.
– Pourquoi au juste ?
– Parce que je veux pas que ça se sache. Je veux nous protéger. Si on m'aperçoit partout où tu vas, on va se douter de quelque chose. Déjà que les tabloïds ont déjà lancer cette rumeur, il y a quelques mois.
Ken soupira comme un enfant qui n'avait pas ce qu'il voulait mais surtout parce que'il savait pertinemment qu'elle avait raison. Jane se rapprocha de lui et vint poser sa tête sur son torse et passa son bras sur ce qu'il restait de de ses abdominaux.

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Fissure
FanfictionUn monde s'écroule si vite sans son pilier. Ce qui soutenait celui de Jane Quiffird, c'était son Léo. Sans lui elle ne serait rien, répétait-elle souvent lors de ses discours de remerciements, et aujourd'hui, elle n'est plus rien. L'histoire contien...