Chapitre 13

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Ken était allongé sur le lit de la brune, les yeux fatigués qui regardaient attentivement les posters.

- J'ai l'impression d'être revenu dans le passé.

Il avait surtout l'impression d'être dans la chambre d'Alicia mais ça il n'avait aucune envie d'en parler. Jane, assise sur sa chaise de bureau, sourit.

- Ouais, j'ai jamais eu le courage de les retirer, fit-elle en croisant le regard du beau et jeune Johnny Depp.

Ils se mirent alors à discuter des goûts musicaux et cinématographiques qu'ils avaient plus jeunes. Enfin, Ken critiquait chaque poster sur lequel il posait les yeux, provoquant Jane qui défendait corps et âme ses idoles du passé. Cela faisait rire Ken de la voir s'énerver pour si peu. Il aimait bien cette Jane-ci. Il fallait dire qu'il ne la connaissait pour ainsi dire pas du tout en réalité. Le brun avait plus appris sur elle en regardant des interviews qu'en la côtoyant.

Ils finirent par cesser de se chamailler. Ken leva son regard vers Jane et ses prunelles tombèrent sur le bras de la femme. Sa manche était un peu retroussée et de ce fait, on pouvait voir la marque rouge.

- Tu lui as dit ?

Jane fronça les sourcils dans un premier temps. Puis, voyant que les iris du brun fixaient son poignet, elle comprit.

- Non, fit-elle en tirant sur sa manche.

- Tu devrais peut-être-

- Non, Ken. Je n'ai pas envie qu'elle soit au courant.

- Mais c'est ta mère, Jane.

Cette dernière ne prit pas la peine de rétorquer. Il fallait toujours que Ken, alors qu'ils parlaient bien, finisse par déboucher sur des sujets sensibles. Le silence revint dans la chambre mais c'était comme si l'atmosphère était devenue orageuse. Ken voulut l'adoucir.

– Vingt-huit ans alors ? Tu les fais vraiment pas.

– Je n'ai jamais fait mon âge.

– C'est pas faux. Quand on s'est connu, je t'en aurais donné tout au plus quatorze.

Jane leva un sourcil. Au fond, cela la vexa qu'il l'eut pris pour une gamine par le passé.

– T'exagères, dit-elle sur un ton faussement détaché.

– Pas du tout, insista-t-il. En plus, c'était quoi le surnom que Léo te donnait à l'époque ? Ah oui, Riquiqui Jane. C'était mignon.

– Si tu le dis.

Ken se redressa sur ses coudes, les sourcils fronçaient. Percevant de l'agacement dans la voix de Jane, il développa :

– Tu sais, il voulait pas te dénigrer en t'appelant comme ça. T'étais sa petite Jane. Ça, il nous l'a bien fait comprendre, rit-il.

– Comment ça ?

– Léo connaissait bien les gars et t'étais jeune, je dis pas que t'étais naïve mais il voulait pas qu'on te fasse de mal.

Jane fut surprise. Elle ne s'imaginait pas ça.

– Pour ça, que pendant longtemps, j'ai cru qu'il t'aimait bien plus qu'il ne voulait le faire savoir.

Jane se mit à rire. Que ce soit dans son cercle privé ou sur un plateau télévisé, la question était fréquente.

– Rigole pas mais quand un gars économise comme un taré pour se payer un billet d'avion pour aller voir une fille de l'autre côté de l'Atlantique, on a des raisons de croire qu'il est sérieusement accro.

Les éclats de joie de la brune se décuplèrent. Ken souriait, il aimait bien l'entendre rire ainsi. Mais chaque chose à une fin, la mère de Jane l'appela depuis le rez de chaussée. Elle sortit alors de la chambre. Arrivée en haut des escaliers, elle s'immobilisa en voyant ses amies. C'était une idée de sa mère, elle le savait. Elle lui avait pourtant dit qu'elle ne voulait voir personne mais quand Jane vit Helen, Joanna et Rebecca, elle ne put s'empêcher de dévaler les escaliers et de leurs sauter dans les bras. Les quatre jeunes femmes étaient blotties les unes contre les autres. Jane essaya de contenir ses larmes au mieux, elle ne les avait pas vu depuis l'enterrement et cela remontait à pratiquement deux mois. Elles allèrent dans le salon pour discuter plus tranquillement. Les trois américaines souhaitèrent un bon anniversaire à Jane qui leva les yeux au ciel. Elles s'enquirent de son état. Jane se pinça les lèvres. Elle n'était pas idiote, elle savait qu'il était inutile de leur faire croire qu'elle allait bien. Les filles savaient pertinemment que Jane ne pouvait allait que mal. Cela faisait dix ans qu'elles connaissaient Jane et Léo, et l'amitié qui les liait était pour elles incomparable. Rebecca finit par aborder le sujet qui était en partie la raison de leur venue.

- You know, we all left OVO when we heard about the scandal and with the girls, we discussed it a little bit and we thought that founding our label wouldn't be such a bad idea. But we don't want to do it without you.

Jane fut surprise, elle ne s'attendait pas à ça.

- A label ? I... I don't know. I don't see myself coming back to the forefront one day then beyond creating a label, I don't know girls...

- Take the time to think about it.

Jane hocha la tête. Elle n'avait déjà pas la tête à fêter son anniversaire alors penser business, encore moins. Les trois filles repartirent après avoir parler plus longuement avec la brune. Jane soupira en refermant la porte d'entrée. Elle décida de directement retourner dans sa chambre. Elle y découvrit Ken endormi sur son lit. Il était crevé par le voyage et le décalage horaire. Jane attrapa le plaid posé sur sa chaise et couvrit le brun de celui-ci. Le voyant les yeux clos, si paisible, elle sourit.

FissureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant