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J'arrive enfin chez moi, il est 21h et je suis exténuée. Après ma journée de cours, je me suis rendue au magasin de prêt-à-porter où je travaille. Je suis contente de savoir que mon premier cours de demain n'a lieu qu'à 10h, ça va me permettre de dormir un peu plus longtemps.

Je profite du téléphone portable que m'a prêté Vé pour téléphoner à ma mère et lui assurer que je vais bien. Je lui dis que je n'ai pas eu le temps d'appeler l'assurance et que je viens seulement de rentrer, ce à quoi elle répond qu'elle le fera, elle. J'aime mon indépendance, mais ça ne me dérange pas du tout de la laisser faire, je crois que je n'ai pas la force de gérer l'administratif.
Je vais avoir besoin d'un ou deux jours supplémentaires, alors je la laisse m'alléger de cette tâche sans la moindre contestation et je la remercie au contraire.

Après avoir mangé un reste de nouilles que j'avais dans le frigo, je me mets en pyjama et m'installe dans mon lit. Je mets également de la musique sur mon ordinateur pour ne pas rester dans le silence de mon appartement vide.

Les musiques instrumentales au piano ou à la guitare acoustique se succèdent et m'aident à m'apaiser et me détendre. Je ferme les yeux et comme tous les soirs, je regarde passer les événements de la journée, qui fut tout de même éprouvante.

Dire la vérité à Vé était naturel, mais aussi spontané que ce soit, ce n'était pas moins déplaisant de révéler tout ça à voix haute. Ça n'a fait que rendre la situation plus réelle. Et rien de mieux pour revenir à la réalité, après le choc que j'ai vécu, que de me faire percuter de plein fouet par un malade grossier et mal luné débordant de colère. Rien que d'y penser, ses yeux me glacent une nouvelle fois le sang. La journée était longue à la fac, et travailler au magasin ne l'a pas soulagée, mais il va falloir que je remplace ma voiture alors, le travail est loin d'être une option.

La fatigue s'emparant de moi, j'éteins la musique, la lumière, et me blottis contre ma peluche pour m'endormir. Et après une journée bien remplie, je me laisse aller dans les ténèbres.

Un sentiment atroce me réveille et j'ai l'impression qu'une sonnerie, imperceptible à mes oreilles, résonne dans ma tête. Je tiens ma tête entre mes mains en passant mes doigts sur mes tempes comme pour apaiser cette migraine horrible qui accapare mon cerveau.
Soudain, je crains le pire et me dit que les médecins ont raté quelque chose. Je dois avoir une commotion, une hémorragie, une tumeur, je n'en sais rien mais je dois avoir quelque chose à la tête. J'essaie de contrôler ma respiration et de calmer mon angoisse mais je n'y parviens pas. Cinq minutes plus tard, je prends mon téléphone pour appeler les secours.

Au moment où je m'apprête à saisir le numéro des urgences en réfléchissant à ce que je pourrais dire, la douleur se calme légèrement et soudain un son abominablement aigu me tire de mes pensées. D'après mon réveil, il est 2h21, et la sonnerie signifie que je reçois un appel, au milieu de la nuit. Lorsque je reconnais le numéro de Vé, je me fige. Je décroche avant que l'appel bascule sur la messagerie.

— Vé que se passe-t-il ? Est-ce que ça va ?

— Je viens d'avoir la peur de ma vie Den ! Je suis sous le choc et je n'arrive pas à me calmer, est-ce que tu peux me rejoindre et dormir avec moi ?

Je sens la panique dans sa voix au moment où elle prononce ces paroles.

— Euh ouais, mais je n'ai plus de voiture alors je vais mettre un peu plus de temps que d'habitude par contre ! Je te mets en haut-parleur le temps que je m'habille si tu veux me parler, me raconter ou juste ne pas rester seule.

Je me précipite hors du lit. C'est la règle numéro 1 de notre amitié, peu importe l'heure, la distance ou même l'énervement que l'on peut avoir l'une contre l'autre en cas de dispute, si l'une de nous a besoin d'aide, l'autre accoure.

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