38.

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Nous avons volé vers l'appartement de Jason à toute vitesse en plein 25 décembre au soir, pourtant la froideur de l'hiver n'a pas éteint la fièvre que Jason a allumée en moi. Ce n'est que lorsque je pose les pieds chez lui que je me rappelle de ma tenue...
Mon long manteau et mon écharpe camouflent mes choix vestimentaires et maintenant que je dois les enlever, je me sens stupide. Jason, trouvera-t-il que son cadeau vaut le coup ?
À peine la porte ouverte, il décide de jeter sa veste par terre et déroule l'écharpe autour de ma gorge en recommençant à m'embrasser.
Ce n'est que lorsqu'il enfouit ses doigts dans mes cheveux que ses yeux s'ouvrent animés d'une étrange lueur.
Il bouge sa main sans me quitter des yeux, m'incitant silencieusement à bouger la tête. Gling. Le bruit du grelot accroché à mon cou se fait entendre une seconde fois.
Il recule en observant le collier avant de descendre son regard brûlant sur moi.
Le manteau toujours attaché, il ne voit pas ma tenue, mais peut reconnaître les bottes qu'il n'avait jusqu'alors pas remarquées.

– Putain... j'ai rarement eu autant envie de t'arracher tes vêtements.

Étonnée par son exclamation et sa grossièreté, j'ouvre de grands yeux. Sans attendre une seconde de plus, il s'empare de mon manteau qu'il ouvre d'un coup sec en faisant sauter un bouton ou deux.

– Eh ! m'exclamé-je, tu as bousillé m...
– Chut.

Euh... Il est sérieux là ?

Sans un mot, il observe ma robe noire au décolleté ample qui ne laisse rien entrevoir des plumes de la guêpière. En revanche, étant un peu courte, elle laisse apparaître la bande de mes bas ainsi que les attaches du porte-jarretelle.

– Je...
– Shh !

Niveau conversation, même les hommes de Néandertal s'en sortaient mieux.
Il s'approche de moi, sa bouche entrouverte semble emplie de désir.
Il attrape le bas de ma robe et la remonte par-dessus ma tête en m'obligeant à lever les bras pour la retirer. Au moins, elle n'a pas eu le triste sort de mon manteau.

Sous son regard inquisiteur, je rougis à vu d'œil. Mes pommettes me brûlent tandis qu'il me tourne autour comme un requin guette sa proie.

– Alors depuis le départ, tu portais mon cadeau.

Je n'ose pas répondre en me souvenant des deux fois où il m'a carrément ordonné de me taire.

– Réponds.

– Oui, je portais la tenue dès le départ.

– Tout en me vantant mes talents sûrs dans le milieu de la prostitution, donc ?

– Euh... oui.

Ses doigts effleurent les plumes de mon décolleté, sans jamais toucher ma peau.

– Qu'en penses-tu alors ?

– Que je ressemble à une sorte de soubrette soumise à son maître et que je ne me sens pas spécialement à l'aise.

– Et tu l'as quand même gardé ?

– Oui.

– Et en pensant que cette tenue te transformait en soumise pour la soirée, tu t'es quand même dit que tu allais être désagréable avec moi ?

Je garde le silence, à la fois gênée et excitée par la tournure des choses.

– Avant de continuer, dois-je prendre le fait que tu es venue chez moi habillée de cette façon comme un signe que tu t'abandonnes à moi ?

Je ne sais pas où il veut en venir, je suis impressionnée par son regard brûlant qui parcourt mon corps comme s'il ne m'avait encore jamais vu.

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