16.

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N'étant pas en mesure de refuser de l'écouter, je me dirige vers le canapé, sa main toujours agrippée à la mienne.

— Tu veux savoir ce que je suis, et je veux savoir ce que tu es. Tu as l'air de te poser des questions à mon sujet, et c'est également mon cas. Comme je sais qu'aucun de nous ne se dévoilera volontairement face à l'autre, je te propose de revenir à ce qui nous a permis de découvrir notre lien : un jeu.

— J'ai ni alcool, ni envie de jouer à action ou vérité, seule avec toi.

Aie ! Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de le provoquer, alors qu'en vérité, j'ai déjà réfléchi à plusieurs manières de le déshabiller. Il lâche prudemment ma main, en voyant que rien n'explose autour de nous, il poursuit :

— Pas action ou vérité, on va appeler ça le jeu des 10 questions. Je t'explique les règles ?

— Vas-y...

Cette idée ne me dit rien qui vaille... Je profite qu'il m'ait lâché pour retirer ma veste.

— Ok alors c'est simple : chacun notre tour, on pose une question à l'autre qui n'admet que deux réponses : oui ou non. 10 questions chacun.

— Super idée, mais on ne peut pas faire ça un autre jour ? Tu l'as dit toi-même, je ne t'apprécie pas vraiment, et que tu sois là le soir, c'est assez étrange.

— Oh tu ne m'aimes pas ?

Se rapprochant de moi, plus que quelques centimètres nous séparent. Cette proximité semble étouffante, et pourtant, quelque chose me force à ne pas m'enfuir en courant.

— C'est étrange parce que plus je m'approche de toi, et moins tu me quittes des yeux. Tu peux te mentir à toi-même, mais ton corps ne ment pas. Tu respires difficilement, serais-tu malade ?

— Quelques allergies respiratoires, rien d'inhabituel.

— Et ton cœur s'emballe...

— Beaucoup d'hypertension dans la famille, le coupé-je

— Oh, et le mensonge c'est de famille ?

— La seule personne qui ment ici c'est toi ! C'est toi le démon après tout !

Il lève un sourcil, et me regarde intensément.

— Intéressant comme supposition. Tu me fais vraiment rire.

— Pourquoi ?

— Pourquoi princesse ? Parce que t'arrive à jouer à la vierge effarouchée et à me regarder avec mépris en même temps.

— En même temps t'es un vrai connard, je vais pas te regarder comme la huitième merveille du monde, mon vieux.

Il explose d'un rire franc. L'entendre m'envahit de chaleur, même si ce n'était pas la réaction que j'imaginais.

— Alors on joue ? Mais cette fois, il faudra vraiment être honnête, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

Je m'apprête à lui répondre, quand il continue :

—Que tu le crois ou non, je sais très bien reconnaître quand une femme m'embrasse en retour, ça ne sert à rien de mentir, mais si tu veux être gênée, vas-y, tu es très mignonne quand tu rougis. On peut passer aux choses sérieuses maintenant ? Tu veux poser la première question ?

J'ai besoin de quelques secondes pour accuser le coup. Je me lance néanmoins, il a raison, j'ai besoin de savoir :

— Est-ce que tu es un démon ?

—Non. À mon tour, je n'ai jamais vu d'aura blanche, est-ce que tu es une ange ?

Incroyable ! Les Archanges ont menti, et quoi qu'il soit, il voit les auras

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