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Contre toutes attentes de début de soirée, cette nuit-là a été la plus douce de toute ma vie. Pas de brutalité, pas question de se pousser à bout pour rendre notre nuit plus vive... Juste de la tendresse et des sentiments. C'est avec cet amour que je me suis endormie, nue dans les bras, non pas de mon amant déroutant, mais de l'amour de ma vie.

Quand je me réveille, j'ai toujours un peu de mal à y croire. Je ne lui ai pas dit de "je t'aime" à en faire pleurer des adolescentes prépubères et lui non plus, mais est-ce qu'on a vraiment besoin de se l'avouer ? J'ai l'impression que c'était prévu dans le contrat, en petit caractère en bas de page.

Ses bras m'enveloppent encore et je tente de me dégager lentement. C'était un lundi soir très animé, et j'ai déjà raté les cours d'hier. Je suis pas sûre que rater encore la journée serait une bonne idée.

Je tente de réveiller mon amant, mais il resserre sont étreinte.

— Reste ici, princesse, articule-t-il avec une voix ensommeillée bien plus rauque que d'ordinaire.

Je continue de m'éloigner lorsqu'il se redresse et m'attrape de ses bras puissants. Plus aucun moyen de m'échapper. Et ce rire que j'entends. Si viril, sexy et pourtant attendrissant. Il rigole comme si ça ne lui était plus arrivé depuis des années. Un rire d'enfant avec une tessiture d'adulte.

Je jette les armes et me plaque de nouveau contre lui. Sa peau réchauffe la mienne et j'ai l'impression d'être au paradis. Ses bras, son torse, tout son corps semble fait pour être mon refuge.

— On coupe la poire en deux : on reste à la maison ce matin, mais on va en cours cet aprem !

Jason grogne en guise de réponse. Il n'a pas l'air de vouloir faire de concessions. Je m'attends à d'autres protestations mais il s'empare de ma bouche pour couper court à la conversation.


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Lors que nous arrivons sur le campus, main dans la main et le sourire aux lèvres, j'ai la sensation d'être dans un film d'adolescent. Le cliché de la jeune femme amourachée, mais parfois, ça fait du bien de ne plus être l'héroïne d'une catastrophe. Quand je croise le regard fermé de Véia, par contre, j'ai l'impression de perdre de ma lumière. J'aperçois Sam non-loin et je lache doucement la main de Jason pour m'approcher de mon amie. Jaz se met sur une position défensive, en ne quittant pas Sam des yeux. Une véritable combat de coq semble avoir lieu dans leur regard.

Je continue de me rapprocher de Vé qui semble de moins en moins à l'aise.

— Salut, Vé. Tout va bien ?

— Oui ça va, me répond-t-elle distraitement.

Elle se racle la gorge comme pour se donner du courage, expire d'un coup et semble se lancer dans des explications :

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