Chapitre 1

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_ Lyra, dépêches toi, le client attend !

J'arrache le paquet des mains de ce crétin de secrétaire afin de courir pour enfourcher mon vélo. Je travaille comme coursier dans New York, et cet idiot vient de me faire perdre 5 précieuses minutes parce qu'il avait mal fait son emballage. Le temps c'est de l'argent, moi, je n'en ai pas assez pour en perdre.

J'ai déjà fait plus de 50 kilomètres aujourd'hui, pourtant j'aimerais pouvoir faire encore au moins deux ou trois courses afin d'augmenter mon salaire de la journée. Pour atteindre mes objectifs, je fonce à travers la circulation, slalomant entre les voitures, m'accrochant parfois à un bus ou un taxi pour prendre un peu de vitesse.

Mon prochain client se trouve au milieu de Manhattan. Je dois me rendre à l'immeuble Vérone, dans un des quartiers d'affaires de la grosse pomme. C'est un endroit où je n'ai encore jamais mis les pieds malgré mon travail, car c'est un quartier plutôt vampire et ils ont tendance à faire appel à leurs serviteurs pour le genre de service que je rends. Ce n'est toutefois pas un problème pour moi d'aller là bas car l'argent n'ayant ni odeur, ni race, ni patrie d'où qu'il provienne, je le prends sans vergogne.

En suivant mon GPS d'un œil, je regarde les immeubles autour de moi en me demandant vaguement à quoi m'attendre. A ce que j'en sais, je n'ai jamais croisé de non humains, et contrairement au reste des gens que je cotoie je ne m'y suis jamais intéressé. Heureusement, les vampires sont de loins ceux qui s'expose le plus, donc malgré le faite que je vive dans un district exclusivement habité par ma race, j'ai quelques notions sur eux.

En premier lieux, sachant qu'il fut un temps où ils chassaient mon espèce pour ce nourrir, je suis contente d'être protégée par l'accord primaire. C'est un pacte de non agression qui interdit la chasse et la consommation non autorisée d'autres individus.

Même si je n'ai jamais fait confiance à la justice ni au loi pour me défendre, la prime que mon entreprise me propose pour venir si loin de mon quartier habituel m'aide à mettre de côté la prudence. Si les choses tournent mal, j'aviserai en tant voulu. Ce n'est de toute façon pas la première fois que je doive assumer ma sécurité toute seule.

Posant mon vélo contre le mur, je me dit qu'après tout, tout les bipèdes humanoïdes se ressemblent, aussi je n'ai pas plus à les craindre que les autres. Levant les yeux sur le building aux vitres impeccables et aux lignes vertigineuses, je songe aussi que la plupart des gens à l'intérieur doivent faire attention à leur image de marque: Manger le livreur ferait sans doute mauvais genre.

Enfonçant ma casquette sur mon crâne, je cale correctement mon colis sous mon bras, avant de passer les portes automatiques, trottinant jusqu'à l'accueil en chassant tout les doutes de mon cerveau. La femme à l'entrée me regarde arriver d'un œil sévère, tiquant sur mon jeans déchiré aux genoux ainsi que mon t-shirt Carapuce. Je suis bien consciente d'avoir 19 ans, et d'avoir dépassé l'âge des Pokémons, mais je me moque complètement de ce que pense le reste du monde.

De toute façon je ne suis pas là pour faire un défilé de mode. Sans lui laisser le temps de faire la moindre remarque, j'attaque directement :

_ J'ai un colis pour Monsieur Veroni, il faut que je monte, c'est urgent !

Elle hésite à me donner l'accès aux étages supérieurs, faisant la moue d'un air dégoûté sans cesser de me dévisager. Que croit-elle ? Que je viens faire des graffitis dans l'immeuble ?

_ Bon, au pire je peux vous laissez le colis ! Dis-je en haussant les épaules. Pour moi, ce n'est pas un problème, je dirais que c'est de votre faute si le client ne l'a pas eut à temps ...

Elle se mord la lèvre, inquiète en triturant ses dossiers, pesant le pour et le contre, tandis que je fais mine de tourner les talons.

_C'est bon, c'est bon ! Finit-elle par me répondre de mauvaise grâce. 42ème étage, le premier bureau à droite !

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant