Chapitre 54

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Nous avons mis trois quart d'heures supplémentaire pour retraverser le parc en courant. Je profite de ce bref accalmie pour réfléchir un peu aux événements en mettant de l'ordre dans mes idées.

La première chose, la plus importante également, c'est que, même s'il me tape parfois sur les nerfs, et qu'il peut se montrer parfois violent avec les autres, j'aime Ryley. Pendant mes deux mois de captivité, je n'ai pensé qu'à lui. Ce n'est pas seulement dû à cette fichue reconnaissance qui a-priori exacerbe nos pulsions de désirs.

Évidemment son corps de dieu grecque me plaît énormément, mais son caractère aussi. Il est honnête, travailleur, sûr de lui, charismatique, tendre et tellement attentionné... Je crois même avoir décelée un certain sens de l'humour quand il se lâche un peu. S'il n'y avait que lui, si je pouvais avoir une relation normale, tout serait tellement plus facile.

On devrait d'abord essayer de sortir ensemble comme les autres couples, de nous connaître vraiment ... Sauf que d'emblée, je me retrouve mariée avec lui...

Je me rends bien compte que je me suis un peu laissée portée par le courant. J'ai l'impression d'avoir perdue le contrôle de ma vie. Avant j'avais un but, ainsi que des solutions pour arriver à mes fins. Aujourd'hui tout est plus floue... Je ne sais plus du tout où je vais et cela m'angoisse.

Je soupire en me grattant un peu au niveau du col, malgré le vent d'automne, je commence à crever de chaud dans mon haut de survêtement. Ça ne m'aide pas vraiment à reprendre ma bonne humeur.

Je souffle un peu plus fort alors que je suis mon alpha dans les rues de New-York. Je sais qu'il est pressé de rentrer, et je me doute du pourquoi... Toutefois, je ne suis pas sûr d'en avoir envie aussi. Ma tête est pleine de doute. Ce matin, je pensais juste avoir passée une très bonne nuit avec mon petit ami, cet après-midi j'apprends que c'était ma nuit de noce...

Je sais bien que de toute façon il ne me laisserai pas vivre ailleurs qu'avec lui... pour le moment je n'en ai pas non plus envie, mais qui me dit que ce sera toujours le cas dans deux ans ou dans dix. C'était notre première journée sans pression, sans galère et on s'est disputés deux fois...

Clotilde m'avait parlée de concession, de prendre chaque moment les uns après les autres, cependant ce n'est pas si facile à faire. Je tente vraiment de ne me focaliser que sur le moment présent, sans penser à l'avenir, toutefois, je commence à me demander si ce n'est pas justement cette façon de faire qui me fait perdre le contrôle de ma vie. J'essaie d'être rationnelle mais c'est compliquée.

Je lui jette un œil, lui, a l'air parfaitement détendu, comme si tout était normal. Je me demande s'il se disputait souvent avec ses autres conquêtes. De mon côté, je ne sais pas si c'est normal, après tout, je n'ai aucun point de comparaison, et a priori, je n'en aurais jamais...

Je m'arrête d'un coup, j'ai la tête beaucoup trop lourde pour continuer à courir. Nous ne sommes plus qu'à un kilomètre de notre immeuble, je peux presque déjà le voir derrière les autres résidences, mais pour le moment je ne peux plus que marcher pour avancer. Reprenant mon souffle tout en faisant quelques pas, je défaits ma veste, la nouant ensuite autour de ma taille. Je sais qu'en faisant cela tout le monde pourra voir les suçons sur mon corps, toutefois, en cet instant, le regard des autres m'importe peu car j'ai vraiment trop chaud, sans compter que si je ne fais pas retomber la pression d'une manière ou d'une autre, je vais exploser.

Ryley s'est arrêté juste après moi, me fixant alors que je me débats en râlant contre mes manches parce que j'ai du mal à faire le nœud.

__Tu veux un coup de main ? Me demande-t-il amusé par ma maladresse.

Je lui lance un regard noir, en serrant un peu trop fort. Il lève un sourcil, étonné par ma réaction légèrement agressive. Je réalise qu'il doit avoir du mal à me suivre...j'étais de bien meilleur humeur avant de sortir du parc. Le problème c'est que plus je cogite, et moins la situation me convient. La vérité, c'est que je ne suis pas sûr d'être faite pour une vie à deux. J'ai passée beaucoup de temps seule, et je suis peut-être trop habituée à faire les choses à mon rythme...

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant