Chapitre 39

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__NON ! Hurlai-je de toute mes forces. PITIÉ ! NON ! PAS ÇA ! AAAAAaaaaaahhhh !

Mon cœur tape dans ma poitrine, alors que je laisse traîner mon cri.

__Tu t'éclate? Me demande Travis, un sourire aux lèvres.

Il est entrain de parfaire mes bandages aux niveaux de mes bras de manière très méticuleuse.

__ Laisse moi profiter...soupirai-je. Après je suis censée rester muette pendant des semaines ... Si tu me connaissais, tu comprendrais à quel point ça va être dur !

Il glousse... J'ai l'impression qu'il ne sait pas vraiment rire normalement. J'en ai bavé avec mon beau père, mais lui, ça a eu l'air d'être encore pire. Au moins, moi, je pouvais sortir. À priori, il n'a plus quitté le domaine depuis des années, et avant ça, il n'avait dû sortir que trois ou quatre fois. Pas étonnant qu'il soit un peu dingue sur les bords.

__ Tu es une vraie gamine en faite ! Se moque-t-il sans cesser de travailler.

Je fais la moue.

__Tu veux qu'on reparle de ça ? Grognai-je en montrant  les morsures sur mon cou ainsi que sur mes bras.

Je dois avouer que mes cris étaient extrêmement réaliste quand il me les a faite, j'ai vraiment cru qu'il avait disjoncté. Rougissant, il regarde ses pieds en se raclant la gorge.

__ C'est pour rajouter du réalisme ! Se défend-il, un peu gêné. J'ai toujours mordu ceux à qui je m'en suis prit !

Ça pourrait être effrayant... Toutefois il m'a expliqué comment il fonctionnait. À un moment donné son loup emmagasine une telle pression et une telle colère, qu'il ne tient plus. Il n'a trouvé qu'une seule solution pour se purger: faire semblant de perdre le contrôle de lui même, faire croire qu'il veut s'en prendre aux domestiques Oméga, puis se défouler contre un garde à la solde de son père. Au final, il m'a certifié ne jamais s'en être pris à un innocent, mais le subterfuge, fait croire à son père qu'il n'a jamais eu l'intention de s'en prendre à ses hommes. Il évite ainsi les représailles sur son âmes sœur. C'est tordu... Mais tout ici est tellement malsain qu'au final ce n'est pas si étonnant !

Je lui ai tout de même fait remarquer que ces pauvres gardes ne faisaient que leurs travail, toutefois, pour lui, ils sont aux services de son père, donc ils sont ses ennemis. Au moins sa vie est simple. Il ne se pose pas trop de questions.

__ T'aurais pus me prévenir ! Le grondai-je un peu pour la dixième fois. J'ai failli mouiller mes sous vêtements !

Je baisse la tête pour réajuster mon soutien gorge à travers mon T-shirt en grimaçant un peu de douleur. Je ne l'avais pas senti, mais il m'a laissé de profondes griffures sur tout le corps en essayant de me maîtriser. Suivant mon regard, il devient soudain très gêné.

__ Pardon ! S'excuse-t-il. Je te préviendrai la prochaine fois !

Je plisse les yeux : la prochaine fois ?

__ Tu compte recommencer ? Soufflai-je avec angoisse.
__ Il le faut, sinon ils vont croire que je me suis lassé de toi, me répond-il avec sérieux.
__ Mouais... Ça a l'air de te plaire quand même ! Rétorquai-je dubitative.
__ Je dois avouer que ça me fait du bien... J'ai l'impression de pouvoir à nouveau exprimer mes instincts !

Il est honnête c'est sûr... Parfois un peu trop ! Il me confie brutalement tout ce qui lui passe par la tête, et c'est souvent effrayant. Qui aimerait avoir à ses côtés une armoire à glace qui lui dit aimer le mordre ? Il faut bien avouer qu'il est un peu limite niveau santé mentale.

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant