Chapitre 11

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J'ai chaud. C'est plutôt agréable comme sensation, j'ai l'impression d'être dans un petit cocon en sécurité.

J'ouvre les yeux doucement, me retrouvant face à un étrange mur couleur chair.

Il me faut un moment pour comprendre que ce que je vois sont des pectoraux nus... et musclés. Après une seconde de panique, je lève les yeux en me demandant avec qui je dors, avant de me rendre compte que c'est Ryley. Je le regarde quelques secondes, tandis qu'il grogne dans son sommeil tout en se resserrant un peu plus autour de moi. Rassurée, je soupire de soulagement.

Je tente cependant de le repousser afin de regagner mon espace vitale, mais il me tient trop fermement.

Je fait la moue, dépitée car je lui donne un doigt, il me prend le bras ! À chaque fois que je lui fais une petite concession, il s'enfonce dans la brèche pour s'installer en tâche d'huile. La preuve c'est que je n'ai jamais prévu de dormir collée à lui de cette manière.

Je soupire en me rappelant d'hier soir. Après sa stupide déclaration, il m'a expliquée ce fameux concept d'âme sœur. Suivant les croyances des loups garous, chacun d'eux possède une moitié d'âme, dont la seconde partie se trouve dans un autre individu... Normalement, un loup évidemment ! La reconnaissance du lien, celle où les deux individus n'ont pas accès au nom de conscience, intervient car les âmes d'un passage d'une vie à une autre ce sont altérées. La reconnaissance profonde indique que notre âme mutuelle est complète, c'est un cadeau rare de la vie... dû moins selon lui.

J'avais beaucoup de questions, malheureusement, son téléphone s'était mis à sonner. Étant donné que c'était pour son travail, j'ai patienté gentiment en silence.

Au bout d'un moment, voyant qu'il n'était pas près de raccrocher, j'ai fini par tenter de me relever afin de m'éloigner. Apparemment mécontent, il avait tiré sur mon bras d'un coup sec me faisant tomber sur ses genoux. Mon regard noir ne l'avait pas gêné alors qu'il me faisait signe de me taire. Il avait ensuite allumé la télé avec le son au minimum, comme on le fait avec un enfant capricieux, quand on veut la paix.

Il a une sacré poigne, donc difficile de me relever sans me battre. Je ne voulais pas en arriver là car sa conversation avait l'air trop sérieuse pour que je le déranger. A priori, il donnait des directives pour racheter une filiale indienne pharmaceutique.

Sans lâcher ma main, il tenait son téléphone grâce à son épaule, son autre bras passé sur ma taille. Malgré toute mes tentatives pour me glisser hors de ses pattes, je n'ai réussi qu'à lui faire resserrer son étreinte. J'avais l'impression de me bagarrer avec un poulpe.

Au final, quand son coup de fil c'est terminé, je lui ai envoyé un coup de poing dans le plexus solaire avant de filer dans la chambre. Il toussait encore quand je suis rentrée dans la salle de bain.

En sortant, il était devant la porte à m'attendre, penaud, un sac de couchage à la main. J'ai profité de sa douche à lui, pour m'installer sur le lit. Je m'étais ensuite emballée comme un ver à soie, ne laissant que mon visage sortir du sac, fermant les yeux pour couper court à d'éventuel négociation.

Je l'ai entendu grogner, mais comme je ne réagissais pas, il s'est contenté de se coller dans mon dos en passant un bras par dessus moi.

Curieusement, je me suis endormi presque instantanément.

Je m'étire un peu en regardant autour de moi, essayant une nouvelle fois de démêler mon corps de celui de Ryley. J'ai le sac de couchage sur mes hanches, mon buste plaqué contre son torse nu avec ses mains enlacées autour de moi, pendant que ses jambes agrippent ma taille.

Déterminée à me dépêtrer de lui, je pousse sur mes bras afin de me glisser hors du lit, mais les siens me ramènent à ses côtés.

_ Hé ! M'indignai-je. La belle au bois dormant, tu comptes dormir toute la journée ?

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant