Chapitre 78

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J'ai trop chaud. Je me sens vraiment bien avec cette odeur de sapin qui flotte... Mais j'ai vraiment trop chaud. J'ouvre un œil, perplexe, alors que j'ai le nez planté dans une épaisse fourrure. Il me faut un moment pour comprendre que Ryley s'est enroulé autour de moi sous forme lupine.

C'est la première fois que je dors dans une forêt, toutefois je dois bien avouer qu'avec mon loup l'expérience fut plutôt agréable. Je tourne la tête en remarquant que le feu brûle toujours. Je pense qu'il a dû sortir cette nuit pour trouver du bois sec, parce qu'il y a de nouvelles branches dans le brasier.

Je caresse délicatement sa fourrure, passant à travers ses poils pour toucher sa peau, en sentant ses muscles réagir sous mes doigts tandis qu'il relève la tête en m'observant. Ses yeux acier me sondent au moment où son esprit se tend vers moi, inquiet. Je lui souri pour le rassurer :

__ Bonjour mon loup ! Lui dis-je en embrassant sa truffe avant de m'étirer. Tout va bien, j'ai bien dormi ! Mais il va peut être falloir que l'on rentre, non ?

J'ai le droit à une léchouille qui me débarbouille la figure. Tout en riant, je me débats mollement pour me relever. Une fois hors de ces pattes, je le vois s'ébrouer en redevenant humain.

__ C'était bizarre ! Me plaignais-je, tout en m'essuyant le visage du revers de la main.

S'approchant de moi, il m'attrape par la taille, posant délicatement ses lèvres sur les miennes.

__ C'est mieux ? Me demande-t-il en souriant.
__ Je préfère ! Lui répondis-je en gloussant, me mettant sur la pointe des pieds pour l'embrasser à mon tour.

Ce qu'il y a de bien avec le fait qu'il se balade nu, c'est que je sais tout de suite quand je lui fait de l'effet. Malgré le froid, je le sens dur contre moi. Je me mords la lèvre, en essayant de jeter un œil vers le bas, toutefois, il me repousse avec douceur, se raclant la gorge avant de s'éloigner.

__ Je... Tu... Enfin il reste de quoi manger avant de partir ! Bégaye-t-il a moitié.

C'est bien la première fois que je le vois gêné par les réactions de son corps. La bonne nouvelle, c'est que s'il ne me touche pas ce n'est pas parce qu'il s'est lasser de moi, c'est sûr... En le regardant s'enrouler dans le plaid pour se couvrir puisque je porte une partie de ses affaires, je me demande tout de même pourquoi il semble soudain si nerveux a l'idée d'être nu avec moi alors qu'il a toujours été à la limite de l'exhibitionnisme. Je laisse toutefois la question de côté quand il revient s'installer près de moi, avec ce qu'il nous reste de vivre. Nous avons finit la soupe hier, cependant, il y a largement assez de sandwich et d'œuf dur pour que nous puissions reprendre des forces pour le retour. Tout en mangeant je pose ma tête contre son épaule.

__ Tu crois que la tempête est passée ? Lui demandai-je en regardant le toit de notre abris qui est resté aussi solide que la veille.

Il hoche la tête en avalant rapidement la bouchée qu'il avait commencé.

__ Oui, tout est silencieux dehors..., me répond-il en jetant un œil à l'entrée.

Je vois sa peau se couvrir de chair de poule alors que son plaid tombe un peu. Je décide de retirer son manteau ainsi que son sweat-shirt pour lui rendre.

__ Que... Que fais-tu ? S'inquiète-t-il, curieusement mal à l'aise, en tirant sur mon sous pull qui était remontée par dessus mon soutien gorge.
__ Je te rends tes affaires ! Dis-je en levant un sourcil, surprise par sa réaction. Tu en entrain de geler sur place !

Contre toute attente, il se relève d'un bond comme s'il venait de se faire mordre le derrière.

__ Je... Je vais recreuser la galerie pour te faciliter la sortie ! S'exclame-t-il, nerveux.

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant