Chapitre 53

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Je suis entrain de m'étirer en profitant du dossier d'un banc pendant que Ryley répond au téléphone. À priori Reed vient tout juste de se lever avec une gueule de bois monstrueuse. Les deux bêtas présents à New-York qui avaient des âmes sœurs ont évité la soirée. Ils ont préféré rentrer chez eux profiter de leur liens la nuit dernière, ils seront donc bientôt là... Les autres ont mal aux cheveux. Je me demande quel quantité d'alcool il faut pour mettre un garou dans cette état... Alors quatre... Ils ont dû faire venir des camions citernes !

Ryley se moque gentiment de lui sans me lâcher des yeux. J'ai les mains sur mes orteils, alors que j'étends totalement ma jambe. Ce faisant, j'entends un sifflement grossier derrière moi. Je grogne sans me retourner, en préférant ignorer le crétin qui s'abaisse à faire ça. Toutefois je vois mon alpha se renfrogner, me faisant soupirer de lassitude. S'il prend la mouche pour des choses de ce genre, je n'ai pas intérêt à aller avec lui dans le métro, car il pourrait faire un carnage.

Quand je sens une présence dans mon dos alors que Ryley raccroche passablement énervé, je souffle en me retournant, et je dois avouer que je suis surprise.

__ Lyra! M'appelle Sam en me saluant de la main. Ça fait un bail !

J'écarquille les yeux en regardant mon ancien collègue de chez Hermès exprès, assis tranquillement sur son vélo. Il m'observe en souriant comme d'habitude. Cet homme est un rayon de soleil que rien n'atteint. Je ne l'ai jamais vu, une seule fois triste. En même temps, il est du genre à ne jamais comprendre la situation autour de lui.

Je le regarde dans sa combinaison en lycra. Il n'a absolument pas changé en quelques mois. Il doit faire à peu près 60 kilomètres par jour à vélo, et pourtant il en redemande le week-end. 

Je suis plutôt contente de le revoir lui, beaucoup moins le gros niais à côté qui m'a probablement sifflé. Jeffrey, le gros lourds de service, est le prototype du macho de base qui ne peut pas s'empêcher de faire des remarques salaces, en ayant en plus les mains baladeuses. Évidemment ce grand crétin est le fils du patron, donc impossible de lui briser les dents à l'époque où je travaillais là bas. Toutefois, je me suis qu'en même arrangée pour le frapper "amicalement" dans le ventre, assez fort pour qu'il ait du mal à reprendre son souffle, quand il a tenté de me tripoter comme toutes les autres. En tant que mâle, il n'a jamais osé se plaindre, mais il m'a toujours évitée.

Son regard sur moi est toujours aussi vicieux. Je suppose que la proximité de Sam lui a fait pousser des ailes parce qu'il a eu le courage de rentrer dans mon périmètre de sécurité. Je baisse la jambe au sol, en me tournant exclusivement vers le petit blond.

__Bonjour Sam... Lui répondis-je avec un sourire.
__Alors ma belle, tu m'oublie ! S'incruste Jeffrey.

Il avance la main vers moi, mais ce fige au milieu, à l'instant où mon loup se colle dans mon dos en le fusillant du regard.

__Tu ne me présente pas Chaton ? Lance Ryley d'une voix étrangement douce...

Je me demande s'il est jaloux que je connaisse d'autres garçons que lui. Au vue de sa propre vie, ce serait tout de même l'hôpital qui se moquerais de la charité.

__ Je te présente Sam un ancien collègue coursier, dis-je en me grattant la tempe. Et Jeffrey un manager d'Hermes exprès... Les gars voici Ryley Ericsson...

J'hésite un peu sur la façon de le présenter. Je ne sais pas si je dois dire qu'il est un loup, ou que c'est mon patron...

__Son homme ! Se présente-t-il avec autorité, en voyant que je ne sais pas quoi ajouter.

Je lève la tête vers lui en fonçant les sourcils, remarquant qu'il serre les mâchoires déjà bien excédé. Le petit blond, toujours jovial, pose son vélo sur la béquille en tendant sa main à mon K1, qui lui serre... Probablement un peu fort, parce que je vois l'autre s'affaisser dans un gémissement contenu. Mine de rien, je donne à mon loup un petit coup de coude dans les cotes pour qu'il ne broie pas la main du pauvre coursier.

Apprivoise Moi, Si Tu Peux !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant