Chapitre 5 Partie 4

56 7 0
                                    


Après qu'il nous ai invités à s'asseoir, nous racontons notre d'aventure au conseillé du roi, Dimitri Sirrilo. C'est un homme d'une trentaine d'années grand et plutôt maigre, les cheveux bleus nuit légèrement frisés et aux yeux d'un bleu glacial. Nous entamons notre récit sous le regard curieux de l'homme. Je participe quelques fois aux explications, laissant principalement Nina et Seb parler. Je préfère essayer de comprendre le personnage qu'est Dimitri Sirrilo. Pourquoi un politique aussi haut placé accepterait-il d'aider les opposants à Arrostos ? De ce que j'ai compris sur son journal de bord il n'a pas toujours été politique, et s'il est entré au gouvernement c'est uniquement pour espionner les démons. Mais pourquoi ? Qui risquerait sa vie à ce point ? N'avait-il rien à perdre ? Parce que de ce que je vois, Sirrilo est une personne honnête, il n'est pas une tête brûlée ou un irréfléchi comme Seb. Il n'a pas non plus été éduqué dans une famille de bourgeois informateurs depuis des générations. On peut tout de suite remarquer que Sirrilo n'a pas été élevé dans la "haute société". Il haït les manières exagérées et hypocrites qu'ont les politiques, on peut le remarquer rien qu'à ses pensées soulagées lorsque nous l'avons interrompu avec cet homme aux cheveux turquoises tout à l'heure. Mais pour l'instant les pensées du conseiller ne m'aident en rien à cerner le fond de ses pensées. Tout ce que je sais ne sont seulement que les traits les plus évidents de sa personnalité. Un homme intelligent avec beaucoup de sang-froid, terriblement humain mais qui se cache derrière un masque d'impassibilité. Et les pensées de sa domestique qui nous espionne derrière la porte (Maria d'après ce que j'ai entendu) ne m'aident pas beaucoup. Je sais juste qu'elle s'inquiète pour lui, donc ça ne doit pas être un mauvais patron. Je pense que j'en apprendrai plus tard alors je décide de laisser couler pour l'instant et d'écouter la discussion. 

-C'est fantastique que vous soyez arrivés, s'émerveille Sirrilo en nous regardant. Et je vous remercie grandement pour avoir tué ce cerbère. Je savais qu'Arrostos voulait faire appel à un démon pour empêcher les réfugiés d'atteindre Pigi. Mais je ne savais absolument pas où il comptait le placer, ni s'il avait réellement réalisé sa pensée. Vous avez sauvé la vie de bon nombre d'όasiens en tuant ce monstre. La forêt de Quercus est l'un des principaux points de passage des migrants et contrebandiers se rendant à Pigi. 

Nous ne grommelons tous que de vagues remerciements, les joues en feux. Je pense pouvoir parler au nom de nous quatre en disant que le discours de Sirrilo nous a plus que gênés. Nina demande donc au Nerόien pour changer de sujet :

-Pourquoi Arrostos a t-il interdit les voyages entre pays ? Vous vous devez bien le savoir. Vous êtes conseiller du roi et politique, vous devez comprendre son intension. 

-C'est très simple, répond Sirrilo avec un visage devenant sombre. Si les différents peuples d'όasi ne peuvent pas se réunir alors ils ne peuvent pas s'opposer à Arrostos. 

-Diviser pour mieux régner, je renchéris, ce n'est pas qu'une devise. Une personne révoltée seule n'est pas un danger pour un dictateur, c'est quand cette personne se réunit avec d'autres comme elle qu'elle devient dangereuse. 

-Tout à fait, confirme Sirrilo. Moi même qui suit l'humain le plus haut placé de Pigi je ne pourrais pas quitter Nerό sans une excuse solide et une armée de démon collée à moi en permanence. Arrostos sait que les minuscules groupes de rébellion qui ont réussi à se former dans les différentes nations d'όasi ne peuvent rien face à son armée. Même les armées des quatre peuples n'ont pas pu l'arrêter quand il a envahit όasi il y a dix-sept ans. Alors nous voilà tous coincés dans cette dictature dirigé par ce tyran d'Arrostos. Personnellement je ne suis pas à plaindre, je fais partie des privilégiés. Mais ici et dans n'importe quelle ville du pays certains meurent de faim à cause de ce démon. Des gens meurent et personne ne peut les aider, rajoute sombrement le conseiller avant de se taire. 

Les quatre élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant