Chapitre 9 Partie 1

39 8 3
                                    


-C'est encore loin Hoguera ?

-Seb, tu m'as posé cette question il y a même pas une heure... Soupirais je.

-Oui mais là j'ai pas l'impression qu'on avance hyper vite. C'est vrai, le paysage est tout le temps le même. De l'herbe, de l'eau, de l'herbe, de l'eau, une forêt, et encore de l'herbe et de l'eau... C'est long !!!

-C'est très joli comme paysage, et puis il n'y a pas que ça, proteste Nina, sans grande conviction.

-Autant pour moi, j'ai oublié les fleurs.

Seb extrapole peut être un peu, mais au fond il a raison. On est partis depuis deux jours, pourtant le paysage reste sensiblement le même. D'immenses plaines à l'herbe verdoyante et aux rivières omniprésentes. Quelques fois de petites forêts viennent changer un peu le décor, mais rien de très flagrant. Je ne dis pas que le décor est moche, mais bon... Au bout de deux jours on se lasse.
Et l'on n'est pas prêt de changer d'environnement. Même en montant sur les chevaux offerts par Pigi, il nous reste encore trois jours avant de voir la terre aride de Fiotà, et encore deux jours pour arriver à Hoguera.

Ce qui est pratique avec les longs trajets, c'est qu'on a le temps de parler. Bien sûr, au vue de l'atmosphère tendue qui règne au sein du groupe, nous n'avons pas beaucoup discuter, mais je compte bien leurs parler. Grâce aux pensées de Dimitri le soir avant notre départ, j'ai découvert l'état dans lequel se trouve Nina et Alex depuis notre combat contre le clone de Pigi, ils s'en veulent. Ils pensent n'avoir servi à rien dans le groupe et s'en veulent énormément de nous avoir laissé seuls pour battre le clone. Ce sentiment de reproche c'est sûrement révélé quand ils ont vu dans quel état m'avait laissé le combat. Et je vais mettre au clair la situation et les sentiments qu'ils ont ou non à ressentir.

-Il faut qu'on parle, commençais je pour entamer la discussion.

-Ce type de phrase ne présage jamais rien de bon, réplique Alex.

J'ignore sa remarque et reprends :

-C'est à propos de notre combat contre le clone de Pigi.

"Notre" tu veux plutôt dire "votre" au vue de notre utilité durant le combat. Pense Nina avec amertume.

-C'est grâce à vous que l'on a gagné le combat, dis je à l'intention de mes amis.
Nina et Alex se tournent vers moi, surpris.

-Qu'est ce que tu veux dire ? Si tu dis ça pour nous faire croire une quelconque bêtise sur le fait qu'on a été utiles lors du combat, tu peux t'arrêter tout de suite, prévient Alex.

-C'est la vérité, le clone ne savait pas si vous alliez vous réveiller du coup il gardait souvent un œil sur vous, c'est ça qui m'a permis d'autant le blesser. Et dans tous les cas, si vous devez mettre votre malaise sur la faute de quelqu'un, faites le sur la mienne. Je me suis concentrée sur mon plan depuis le début en vous comptant seulement comme des chiffres dedans. Je n'ai absolument pas fait attention à vous, la preuve je ne m'étais même pas rendue compte que vous vous repprochiez mes blessures. C'est juste parce que Dimitri l'a remarqué que je l'ai appris ! Quelle tacticienne, mais surtout, quelle amie, fait ça ?

Un blanc pendant lequel on réfléchit tous s'installa.

-Je crois qu'on est tous dépassés par la situation, dit Seb.

On tourne nos regards perplexe vers lui et il reprend :

-C'est vrai, qui s'attendait il y a deux semaines, qu'on nous dise qu'on devait sauver un monde où la magie est partout ? En plus de ça on aurait de la magie divine en nous depuis notre naissance, ça a de quoi nous perturber ! Même une intello comme toi Gaïa. Et je te l'ai déjà dit quand on combattait Arrostos, nous aussi on aurait dû se rendre compte que l'on était pas à la hauteur pour battre Arrostos.

Les quatre élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant